Indicateurs du développement dans le monde 2016 : zoom sur trois nouveautés

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Nous sommes heureux de vous annoncer la publication de l’édition 2016 des Indicateurs du développement dans le monde (WDI).
 
Avec plus d’un million de téléchargements l’année dernière, les WDI constituent le jeu de données le plus utilisé de notre catalogue de données en libre accès (a). Ils fournissent des statistiques comparables d’un pays à l’autre sur le développement et les conditions de vie dans le monde entier. Vous pouvez :


Les WDI comprennent aujourd’hui 1 400 indicateurs pour plus de 200 économies. Rappelons que la base de données WDI est actualisée tous les trois mois (a) et qu’il est toujours possible de consulter les versions archivées (a). Cependant, la parution de chaque nouvelle édition annuelle est l’occasion d’analyser les tendances mondiales du développement mais aussi de présenter les évolutions introduites en matière de données et de méthodologie. À cet égard, l’édition 2016 est riche en nouveautés.

Nous passons des OMD aux ODD en étoffant les données et les illustrations des tendances en cours

L’équipe des WDI travaille à produire et à organiser une série d’indicateurs en phase avec les attentes de la communauté du développement. Aussi cette nouvelle édition comprend-elle des indicateurs qui permettent de mesurer les 169 cibles des 17 nouveaux Objectifs de développement durable (ODD). Auparavant, les précédentes éditions des WDI s’attachaient à suivre les indicateurs correspondant aux huit objectifs et 18 cibles des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Si les ODD reposent sur les OMD, ils couvrent un champ plus vaste et sont beaucoup plus ambitieux. Nous avons donc créé un tableau de bord spécial ODD (a) qui offre une présentation interactive des indicateurs issus de la base de données des WDI et se rapportant à chaque objectif.

Pour chacun des 17 ODD, le traditionnel chapitre des WDI présentant le monde en chiffres (World View) (a) décrit les tendances récentes et les valeurs de référence par rapport aux principales cibles. Ce travail est le fruit de la collaboration, au sein de la Banque mondiale, des statisticiens du Groupe de gestion des données et des spécialistes par discipline des pôles mondiaux d’expertise et des cellules transversales. Ces équipes se sont associées pour identifier de nouveaux indicateurs, en plus des précédents, et évaluer les principales tendances concernant chaque ODD ainsi que trois aspects transversaux : capacité statistique ; fragilité, conflit et violence ; inclusion financière.

Une série de billets examinera plus avant ces données en corrélation avec les ODD et passera en revue certaines difficultés statistiques. Voici quatre tableaux illustrant des tendances qui nous semblent particulièrement notables :

Si la sous-alimentation a diminué de moitié depuis 1990, plus d’un quart des habitants de pays à faible revenu sont toujours dans l’incapacité de satisfaire à leurs besoins caloriques.

Pour que les programmes et services publics soient véritablement efficaces, il est indispensable d’enregistrer les actes de naissances et de décès ; en Afrique subsaharienne, moins de la moitié des naissances ont été enregistrées en 2011.

Si certaines régions ont élargi leur couverture forestière, l’Amérique latine & Caraïbes et l’Afrique subsaharienne ont respectivement perdu 97 et 83 millions d’hectares de forêt depuis 1990.

Depuis les années 1980, l’aquaculture (poissons, mollusques, algues) connaît un essor spectaculaire. En termes de production, élevage piscicole et pêche sont désormais au même niveau (l’heureuse ressemblance entre les courbes du tableau et la forme d’un poisson est totalement fortuite !).

Vous pouvez télécharger les Indicateurs du développement dans le monde depuis l’Open Knowledge Repository (OKR) de la Banque mondiale (a).
 

Nous ne faisons plus la distinction entre pays « en développement » et pays « développés »

 
En novembre dernier, Tariq Khokhar et Umar Serajuddin se demandaient sur ce blog si l’expression « monde en développement » était toujours adaptée. Et de conclure qu’elle perdait progressivement de sa pertinence et que, dans le nouveau cadre fixé par les ODD — où l’accent est mis sur des objectifs d’envergure mondiale —, il était souhaitable abandonner l’expression « monde en développement » dans nos publications statistiques et bases de données.
 
Voilà pourquoi l’édition 2016 des WDI n’opère plus la distinction entre pays en développement (c’est-à-dire, dans les précédentes éditions, les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire) et pays développés (à savoir les pays à revenu élevé). Les regroupements régionaux (l’Asie de l’Est, par exemple) recouvrent désormais une zone géographique plutôt qu’un sous-ensemble de pays désignés précédemment comme en développement. Dans certains cas (là où la disponibilité des données et le contexte l’imposaient), nous avons exclu les pays à revenu élevé de certains graphiques ou tableaux, et nous l’avons signalé en note.
Deux implications découlent de ce changement : l’apparition d’un nouvel agrégat pour l’Amérique du Nord dans les tableaux et l’ajout des pays de l’Union européenne à l’agrégat Europe/Asie centrale. Cette année encore, notre base de données fournit (a) des agrégats mondiaux qui excluent les pays à revenu élevé, afin de répondre à la demande de certains utilisateurs

Nous intégrons le nouveau seuil d’extrême pauvreté de 1,90 dollar par jour et des données basées sur la parité de pouvoir d’achat en 2011

L’édition 2016 des WDI comprend désormais des estimations des taux d’extrême pauvreté mondiaux et nationaux calculées en fonction d’un seuil de pauvreté international de 1,90 dollar par jour et par personne en parité de pouvoir d’achat de 2011, selon les chiffres fournis par l’outil PovcalNet (a) et publiés pour la première fois dans le Rapport de suivi mondial 2015 (a). Ces données montrent que 13 % de la population mondiale vivaient dans l’extrême pauvreté en 2012, contre 37 % en 1990. Les WDI incorporent également des indicateurs de prospérité partagée pour 94 pays ; ces estimations sont issues d’une nouvelle base de données (a) de la Banque mondiale axée sur la mesure du partage de la prospérité et comprenant notamment les taux de croissance du revenu moyen des 40 % les plus pauvres dans chaque pays.

Outre l’évaluation de la pauvreté, les nouvelles données fondées sur la parité de pouvoir d’achat de 2011 ont été utilisées pour déterminer les facteurs de conversion de la parité des pouvoirs d’achat pour l’année 2014 et les prévisions du PIB correspondantes. Ces estimations montrent que la Chine, les États-Unis, l’Inde, le Japon et l’Allemagne sont les cinq plus grandes économies du monde.

Les WDI participent d’une collaboration mondiale pour produire un bien public universel 

Des partenaires des WDI. Se reporter à la publication pour en savoir plus.

Outre la contribution des experts de la Banque mondiale (dans les bureaux pays et au sein des pôles mondiaux d’expertise et des cellules transversales), l’élaboration des WDI repose sur l’aide d’une cinquantaine d’organisations internationales et de plus de 200 organismes nationaux de statistique.

Cependant, nous nous heurtons à un obstacle d’envergure mondiale : seuls quelques-uns des 169 ODD peuvent actuellement faire l’objet d’un suivi et être mesurés intégralement. C’est pourquoi les États et les partenaires de développement doivent continuer d’investir dans les systèmes nationaux de statistique et d’autres institutions publiques, là où la majorité des données sont vouées à être générées. Dans le même temps, la communauté des statisticiens devra resserrer les partenariats passés avec le secteur privé et d’autres parties prenantes émergentes pour faire progresser de nouvelles techniques de collecte, d’analyse et d’exploitation des données.

Nous vous tiendrons informés de l’action que nous menons dans ce domaine, notamment dans le cadre du Partenariat mondial pour des données sur le développement durable (a). Si ce projet suscite votre intérêt et que vous souhaitez y prendre part, n’hésitez pas à nous contacter.

Accéder aux données

Toutes les données des WDI sont en consultation libre, conformément à l’initiative de la Banque mondiale pour le libre accès aux données. Accès, analyse, interaction… la liste complète des outils des WDI 2016 figure à l’adresse http://data.worldbank.org/wdi. Vous y trouverez :
 

 
Vous pouvez consulter tous les billets relatifs aux WDI sur notre Data Blog (a) et suivre notre fil d’actualité sur notre compte Twitter @worldbankdata.

Auteurs

Neil Fantom

Manager, Development Data Group, World Bank

Edie Purdie

Consultant, Development Data Group (DECDG), World Bank