Les taux de mortalité chez les moins de cinq ans ont été divisés par deux depuis 1990, mais c’est insuffisant pour atteindre la cible de l’OMD 4

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De nouvelles estimations de la mortalité des enfants sont publiées aujourd’hui par le Groupe inter-agence pour l’estimation de la mortalité infanto-juvénile de l’Organisation des Nations Unies (UN IGME) : elles montrent qu’à l’échelle mondiale, la mortalité des enfants de moins de cinq ans a chuté de 47 % depuis 1990, passant de 90 décès pour 1 000 naissances vivantes en 1990 à 48 en 2012. Cette diminution constitue un progrès substantiel, mais son rythme reste insuffisant pour que l’on puisse atteindre l’objectif du Millénaire pour le développement 4 (OMD 4), à savoir une réduction de deux tiers de ce taux de mortalité entre 1990 et 2015.
 
Néanmoins, si l’on examine ces données de plus près, il apparaît que les tendances moyennes ne rendent pas compte de l’accélération du recul enregistré ces dernières années : entre 1990 et 1995, ces taux ont diminué de seulement 1,2 % par an, alors qu’entre 2005 et 2012, la réduction annuelle moyenne est ressortie à 3,9 %. Ces récents progrès amènent à un rythme moyen proche de celui nécessaire pour être « en bonne voie » d’atteindre l’OMD 4, puisque cet objectif nécessite que la mortalité des enfants de moins de cinq ans baisse d’au moins 4 % par an. 

C’est en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne que les taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans sont les plus élevés

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En regardant au-delà de la moyenne mondiale, on constate que cinq des six régions en développement du monde (selon la classification de la Banque mondiale) ont réduit ce taux de mortalité de 50 % ou plus depuis 1990, seule l’Afrique subsaharienne faisant exception. De plus, les Régions Asie de l’Est-Pacifique, Amérique latine-Caraïbes, Europe-Asie centrale et Moyen-Orient-Afrique du Nord sont « en bonne voie » pour atteindre l’OMD 4, ce qui n’est pas le cas de l’Asie du Sud et de l’Afrique subsaharienne. En outre, c’est en Afrique subsaharienne que le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans est le plus élevé : à 98 décès pour 1 000 naissances vivantes, il reste environ 16 fois supérieur à la moyenne enregistrée dans les pays à revenu élevé.
 
Globalement, le nombre d’enfants de moins de cinq ans décédés chaque année à travers le monde est passé de 12,6 millions en 1990 à 6,6 millions en 2012. Bien que toutes les régions aient enregistré une diminution, la proportion de décès d’enfants de moins de cinq ans se concentre de plus en plus en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud : ces deux régions totalisaient 81 % de ces décès en 2012, contre 67 % en 1990.

Plus d’un tiers de tous les décès d’enfants de moins de cinq ans sur la planète ont lieu en Inde et au Nigéria

 
 

Environ 99 % des décès d’enfants de moins de cinq ans surviennent dans des pays en développement, et environ la moitié dans seulement cinq pays : l’Inde, le Nigéria, la République démocratique du Congo, le Pakistan et la Chine. L’Inde et le Nigéria totalisent à eux deux plus du tiers de l’ensemble des décès d’enfants de moins de cinq ans, avec, respectivement, 22 et 13 % de ces décès.

Environ 44 % des décès d’enfants de moins de cinq ans surviennent au cours du premier mois de la vie 

 

La proportion de décès d’enfants de moins de cinq ans qui surviennent au cours de la période néonatale (premier mois de la vie) a augmenté, passant de 37 % en 1990 à 44 % en 2012, car le recul de la mortalité néonatale est plus lent que celui de la mortalité des enfants plus âgés. Comme l’indique le communiqué de presse, une prise en charge de la mère et du bébé dans les vingt-quatre premières heures de la vie de tout enfant est essentielle. Les pays doivent impérativement continuer à investir dans le renforcement des systèmes de santé afin que toutes les mères et tous les enfants puissent obtenir des soins d’un coût abordable et de qualité.

Poursuivre les efforts pour améliorer les chiffres de la mortalité infantile et juvénile

Le Groupe inter-agence pour l’estimation de la mortalité infanto-juvénile de l’Organisation des Nations Unies (UN IGME) a été formé en 2004 pour partager des données sur la mortalité des enfants, harmoniser les estimations au sein du système des Nations Unies et améliorer les méthodes d’estimation de la mortalité des enfants afin de rendre compte de l’évolution vers les objectifs du Millénaire pour le développement. Il compte comme membres à part entière l’UNICEF, l’OMS, la Banque mondiale et la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies. Grâce aux efforts de l’UN IGME et de son groupe technique consultatif, le monde peut disposer de meilleures estimations sur la mortalité des enfants, plus fiables et transparentes.
 
Les données, les estimations et les détails des méthodes de l’UN IGME sont consultables sur le site Internet Child Mortality Estimates (CME Info) à l’adresse www.childmortality.org. Les nouvelles estimations de l’UN IGME sur la mortalité des enfants sont également disponibles dans les bases de données des Indicateurs du développement dans le monde et HealthStats de la Banque mondiale. Pour de plus amples informations, vous pouvez également télécharger le dernier rapport en date sur les niveaux et tendances de la mortalité des enfants (en anglais).