Seychelles : innover pour favoriser l’essor de l’économie bleue

À 1 600 kilomètres des côtes de l’Afrique de l’Est, en plein océan Indien occidental, les Seychelles sont un archipel de 115 îles qui dépend quasi exclusivement de ses ressources océaniques et qui constitue l’un des principaux points chauds de la biodiversité mondiale. Aujourd’hui, l’« économie bleue » du pays repose essentiellement sur la pêche et le tourisme — une réalité qui, conjuguée à la faible altitude de son territoire, expose particulièrement les populations et l’économie locales aux menaces liées au changement climatique. D’où l’importance de ce plan d’aménagement de l’espace marin.
Le changement climatique réchauffe les eaux de surface et la hausse des températures entraîne l’élévation du niveau de la mer. Si nul ne peut prédire les conséquences pour les écosystèmes marins, nous avons déjà constaté une modification des modes de répartition des espèces et l’épuisement de certaines ressources qui, comme les coraux, ne se sont toujours pas remis des effets de phénomènes météorologiques extrêmes survenus il y a une vingtaine d’années.
Le parcours des Seychelles, qui ont refusé de se satisfaire du statu quo pour protéger leur patrimoine naturel, est exemplaire. En 2016, l'archipel a conclu un accord inédit avec l’ONG The Nature Conservancy pour convertir une partie de sa dette en actions en faveur de la nature. L’accord prévoit le rachat de 21 millions de dollars de dette publique et un refinancement à des conditions plus favorables afin d’affecter directement une partie des remboursements à des projets d’adaptation au changement climatique, de développement de la pêche durable et de conservation marine, mais aussi de constituer un fonds de dotation pour les futures générations de Seychellois.