Comment restaurer la croissance et étendre la prospérité ? L’éclairage de Jim Yong Kim

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Jim Yong Kim interviewé par le Wall Street Journal. Banque mondiale

Il y a quelques semaines, le président de la Banque mondiale lançait une grande discussion mondiale sur les solutions pour mettre fin à la pauvreté, en invitant le grand public à lui faire part de ses idées et opinions. Le jour de l’ouverture des Assemblées annuelles 2012 à Tokyo, il a détaillé son propre point de vue sur cet enjeu à l’occasion d’un

Jim Yong Kim était interviewé par Jacob Schlesinger, chef du bureau de Tokyo pour le WSJ et le Dow Jones Newswires, et s’est exprimé sur une grande variété de sujets, de la nécessité de créer des emplois à celle de trouver des solutions au changement climatique. Il est aussi revenu sur son engagement d’accélérer les efforts de la Banque afin d’atteindre l’objectif qu’elle s’est toujours fixé : l’éradication de l’extrême pauvreté.

À ce sujet, une Ghanéenne, présente dans l’assistance, a demandé : « Que se passera-t-il si l’on met un terme à la pauvreté ? Quelle sera l’étape suivante ? »

Rappelant que le seuil de pauvreté absolue est fixé à 1,25 dollar par jour, Jim Yong Kim a répondu qu’il ne s’agissait pas de « se congratuler le jour où tout le monde gagnerait 1,26 dollar ». Le problème est « extrêmement profond » mais, a-t-il insisté, « mettre fin à la pauvreté absolue est pour nous un impératif incontournable ».

Et d’ajouter : « Quand vous avez pour objectif de faire en sorte que les jeunes, les femmes et les générations futures puissent profiter de la prospérité acquise aujourd’hui, vous avez du pain sur la planche. Nous allons donc avoir de quoi faire pendant très longtemps. »

Dans la perspective des Assemblées annuelles, Jim Yong Kim a engagé sur les médias sociaux un dialogue autour de la question : Quelles solutions pour mettre fin à la pauvreté ? Cette campagne, lancée le 17 septembre en vidéo par le président de la Banque mondiale lui-même, a donné lieu, à la date d’aujourd’hui, à plus de 12 000 réponses en provenance de 90 pays, aux premiers rangs desquels les États-Unis, le Nigéria, l’Inde, le Royaume-Uni et l’Afrique du Sud, les principales préoccupations portant sur l’éducation, la faim, les emplois et l’accès à l’eau.

Invité à l’émission « The Big Interview » du WSJ, Jim Yong Kim a mis en avant la « grande expérience collective » de la Banque mondiale, tout en soulignant que l’institution n’avait pas « suffisamment optimisé cette ressource ». Aussi a-t-il indiqué qu’il ferait son possible pour susciter l’adhésion aux changements qui permettra de rationaliser les processus de la Banque et de se concentrer davantage sur les résultats.

Pour Jim Yong Kim, il est important de comprendre ses erreurs et que la Banque « examine ses échecs, en toute transparence ». Alors que l’institution a ouvert ses données au public, elle doit « maintenant comprendre [ses] défaillances ».

Plus tôt dans la journée, lors de la conférence de presse d’ouverture, Jim Yong Kim avait indiqué qu’il entendait rendre la Banque plus « réactive » et plus efficace dans sa capacité à apporter des solutions aux problèmes de développement.

« J’ai demandé à nos équipes : Comment faire pour modifier de manière radicale le cours de l’histoire et mettre fin à la pauvreté absolue plus vite que ne le prévoient les scénarios habituels ? » La bonne nouvelle, c’est que le personnel du Groupe de la Banque mondiale est convaincu que l’on peut effectivement infléchir le cours des choses.

Toutefois, Jim Yong Kim est conscient que nous traversons une période difficile : les prix alimentaires restent instables et élevés, les pays à haut revenu ont du mal à redémarrer et les nouvelles locomotives de la croissance que sont les pays en développement risquent d’être contaminées par l’incertitude grandissante de l’économie mondiale.

« La mission du Groupe de la Banque mondiale est de faire en sorte que la croissance dont ont bénéficié les pays en développement d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie ces cinq dernières années ne cale pas sous l’effet de la dégradation de la situation. »

Dans l’interview au WSJ, Jim Yong Kim a souligné que la croissance devait être « partagée par tous » et mettre en place des actifs durables, comme la santé et l’éducation.

« Il est essentiel d’installer les fondamentaux, explique-t-il. Nous ne recommandons nullement de prendre des mesures à court terme. S’inscrire dans la durée, voilà la clé. »

« Pour le futur proche, nous devons protéger les pays en développement sans perdre de vue qu’il faut mettre en place les conditions pour la croissance de demain. »

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