Pourquoi soutenir la tarification du carbone ? La réponse de Gérard Mestrallet, PDG d’ENGIE

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Gérard Mestrallet, président-directeur général du groupe ENGIE (ex- GDF Suez)

En visite au siège du Groupe de la Banque mondiale, Gérard Mestrallet, s’est exprimé sur le soutien de son entreprise aux mesures de tarification du carbone et la mobilisation des grands énergéticiens européens en faveur de la revitalisation du système communautaire d’échange de quotas d’émission.

Nous pensons qu’il est nécessaire de généraliser, si possible, la tarification du carbone à l’échelle du globe, mais nous avons déjà été très actifs au niveau européen.

J’ai réuni les dirigeants des plus grandes compagnies énergétiques européennes et nous avons mis sur pied un groupe qui s’est activement employé à proposer des solutions pour sauver un système énergétique européen en panne.

Parmi ces propositions, il y avait le rétablissement d’un système de quotas d’émission robuste, grâce à la création d’une espèce de banque centrale, qui a finalement pris le nom de « réserve de stabilité du marché », dans le but de soutenir les prix du carbone.

Tous les grands groupes énergétiques européens ont même soutenu avec vigueur une cible de réduction des émissions de 40 % à l’horizon 2030.

Tous les industriels partagent la même motivation : nous avons besoin de visibilité et de prédictibilité. Nous avons une préférence pour les systèmes de marché plutôt que pour les taxes car nous savons que les États utilisent la fiscalité pour engranger des recettes et que, par conséquent, ils ne dirigent pas nécessairement les recettes fiscales selon les attentes du marché et en fonction de l’enjeu du prix du carbone.

Aujourd’hui, partout dans le monde, le prix du carbone n’est pas assez élevé. Il n’est pas assez élevé pour envoyer le signal qui incitera les investisseurs et les industriels à orienter leurs choix vers des technologies bas carbone, des solutions d’efficacité énergétique. Tout ce qui permettra de payer le carbone à son juste prix nous intéresse.

Et comme l’a indiqué Christine Lagarde, avec la chute massive des prix du pétrole, c’est le moment d’augmenter celui du carbone.

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