Publié sur Voix Arabes

Tunisie : les leaders de demain ont aussi leur mot à dire aujourd’hui

Youth EventTel un coquelicot au vent, la Tunisie résiste à tous ceux qui la tirent vers le bas. La capacité de ce petit pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord de faire face aux difficultés est bien connue et ce, depuis l’antiquité. Le secret de cette résilience tient à la fois dans la nature de ses femmes et de ses hommes, et dans leur volonté de s'engager dans le changement et d’éblouir le monde.

Au cours des cinq dernières années, la Tunisie n'a fait qu’étayer cette idée. Cerise sur le gâteau, le mois dernier, le quartet responsable du Dialogue national a été couronné du prestigieux prix Nobel de la paix. La Tunisie renoue à nouveau avec l'histoire. Les Tunisiens révolutionnaires sont devenus bâtisseurs de paix.

Ce prix vient souligner l’importance du dialogue et du consensus dans le pays du jasmin. Paix, dialogue et consensus sont désormais l’image de marque de la Tunisie qui devrait impérativement saisir cette opportunité et capitaliser sur cette image afin d'entamer sa marche vers un nouveau contrat social.

Le quartet du dialogue national est un bon point de départ pour instaurer ce contrat, mais ne faut-il pas aussi inclure tous ceux qui ne réussissent pas à faire entendre leur voix ? Ces jeunes Tunisiens et Tunisiennes, qui ont réussi à mettre fin à plus de deux décennies de despotisme un certain 14 janvier 2011, manquent toujours de représentativité.

Promouvoir la participation des jeunes dans la prise de décision serait une façon d’être reconnaissant envers cette jeunesse qui peine toujours à cueillir les fruits d’une révolution inachevée. Une jeunesse qui, par manque de chance et d’inclusion, se jette délibérément dans les bras de l’inconnu, en mer méditerranée, à la recherche non seulement d’un monde meilleur, mais aussi de reconnaissance.

Contribuer à la construction de l’avenir de son pays, c‘est tout ce que la jeunesse Tunisienne demande. Lui faire de la place devrait être considéré comme un atout par les preneurs de décisions. Il est évident que ces dirigeants de demain ont aussi leur mot à dire aujourd’hui. Ils ne représentent une valeur ajoutée que si un nouveau contrat social voit le jour, espérons-le,  dans un avenir proche.

Wala Kasmi, présidente de l’association « Youth Decide », pense que la solution d’une intégration effective des jeunes tunisiens à la prise de décision doit être avant tout d’ordre légal. Par exemple, aux prochaines élections municipales prévues en 2016, il serait important de garantir une participation concrète des jeunes. Selon Wala, il faut : « inscrire un quota pour les moins de 35 ans dans le code électoral et activement plaider au niveau des partis politiques pour la présence des jeunes dans la prise de décision locale, régionale et nationale ».

Ecouter et donner une place à ceux qui rêvent d’une Tunisie meilleure aidera le pays à s’acheminer vers l’excellence. Les prochaines élections municipales seront une opportunité à ne pas rater pour cette jeunesse, la question reste posée: les jeunes seront-ils au rendez-vous ? 


Auteurs

Sadok Ayari

Chargé de communication

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