Publié sur Opinions

Un milliard de dollars pour financer un plan de redressement post-Ebola en faveur de la Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone



À présent que l’épidémie d’Ebola recule, mais sans pour autant s’éteindre, les trois pays les plus affectés doivent trouver des moyens de reconstruire leurs économies et renforcer leurs systèmes de santé afin d’essayer de prévenir une autre crise sanitaire à l’avenir.

À cette fin, les présidents de la Guinée, du Libéria (a) et de la Sierra Leone (a) se sont rendus à la Banque mondiale le 17 avril pour demander de l’aide dans le but de financer un plan de redressement de 8 milliards de dollars pour leurs trois pays. À l’issue de la réunion de haut niveau qui s’est tenue au début des Réunions de printemps du Groupe de la Banque mondiale et du FMI, ils ont reçu des promesses de contribution de plus d’un milliard de dollars, dont 650 millions annoncés par le Groupe de la Banque mondiale.

Les trois chefs d’État sont revenus sur les épreuves de l’année écoulée, alors qu’Ebola sévissait dans leurs pays un contexte marqué par une baisse drastique des prix mondiaux de leurs exportations. Comme l’a souligné la présidente du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, leurs systèmes de santé se sont effondrés, entrepreneurs, consultants et investisseurs ont déserté, les exploitations agricoles et les marchés ont cessé de tourner, l’activité commerciale et les déplacements se sont contractés, les soldes budgétaires ont rétréci et les recettes ont diminué. « L’épidémie s’est rapidement transformée en une crise nationale et infranationale sans précédent », a-t-elle déclaré.

Et le président sierra-léonais Ernest Bai Koroma d’ajouter : « Nous devons nous employer à remettre nos économies sur pied. Nous allons devoir nous occuper des problèmes des populations vulnérables, des survivants, des enfants devenus orphelins. Nous devons veiller à un retour à la normale dans les écoles, et faire face à la recrudescence des grossesses précoces qu’a provoquée la crise Ebola. Et tout cela demande des ressources. »

« Ebola, c’est comme-ci une guerre avait frappé nos pays », a affirmé le président guinéen Alpha Condé. « Nous tenons à vous remercier pour tout ce que vous avez fait, mais nous vous demandons d’en faire plus, de mobiliser davantage de ressources… Nous voulons partir d’ici avec de nouveaux espoirs. »

Un nouveau rapport indique que la Sierra Leone est entrée dans une grave récession, qui pourrait se traduire par une croissance négative sans précédent de -23,5 % en 2015. La situation se rétablit progressivement au Libéria, qui devrait connaître un taux de croissance du PIB de 3 % en 2015, supérieur à celui de 2014, mais toujours loin en deçà des 6,8 % annoncés avant l’épidémie. L’économie de la Guinée continue pour sa part de stagner, avec une prévision de croissance de -0,2 % en 2015, contre 4,3 % avant l’épidémie.

« Même si nous travaillons à ce qu’il n’y ait plus aucun cas d’Ebola, nous devons également œuvrer de concert pour relancer les investissements en vue de favoriser la reprise dans les trois pays », a déclaré le président du Groupe de la Banque mondiale. « L’ampleur de la reprise dans ces trois pays sera un véritable test pour l’ensemble d’entre nous. »

Jim Yong Kim s’est également dit « très encouragé » par l’élan de solidarité observé durant la réunion à laquelle ont pris par le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, la directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde, des ministres et hauts fonctionnaires de plusieurs pays, ainsi que des responsables d’organisations.

Outre les 650 millions de dollars annoncés par le Groupe de la Banque mondiale, d’autres promesses ont été faites par la Banque africaine de développement (300 millions de dollars), le Japon (28 millions de dollars), les Pays-Bas et la Russie.
Ces contributions viennent s’ajouter aux 5,7 milliards de dollars mobilisés par les bailleurs de fonds internationaux dans le cadre de la riposte contre Ebola, dont une bonne partie afflue maintenant vers les efforts de redressement à mesure que l’épidémie recule. L’engagement du Groupe de la Banque mondiale se monte à 1,62 milliard de dollars au total.

De nombreux autres bailleurs de fonds, comme la France, l’Allemagne, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (Gavi) ont aussi annoncé qu’ils allaient mettre des ressources à disposition pour soutenir les efforts de redressement et de développement dans les trois pays et la région tout entière.

Une conférence des donateurs se tiendra les 20 et 21 juillet prochains à New York pour lever des fonds en vue du redressement des trois pays.

 


Auteurs

Donna Barne

Rédactrice pour les sites institutionnels

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