Au Canada, entrer dans une nouvelle ère d’infrastructures à l’aide d’un modèle de PPP ayant fait ses preuves

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Le Canada est discrètement devenu un acteur mondial de premier plan des partenariats public-privé (PPP). Le modèle canadien de passation de marchés, unique en son genre, est parti d’une idée innovante défendue par une poignée de visionnaires convaincus de sa pertinence pour se généraliser et être utilisée par les trois échelons de gouvernement du pays, et dans toutes ses régions.
 
Ce modèle ne s’est pas imposé du jour au lendemain : il a fallu 25 années d’écoute et d’apprentissage pour repenser la prestation de services publics de manière moderne, innovante et intelligente au moyen des PPP. Cette approche permet d’optimiser la façon dont on utilise l’argent des contribuables et les ressources publiques.

À ce jour, on dénombre 267 projets de PPP en cours au Canada, et ceux qui ont atteint la clôture financière avoisineraient les 123 milliards de dollars canadiens (95,4 milliards de dollars américains). Des études indépendantes montrent que les PPP auraient permis au Canada d’économiser au moins 27 milliards de dollars canadiens (20,9 milliards de dollars américains) , de créer 115 000 emplois et de verser l’équivalent de 5 milliards de dollars canadiens (3,9 milliards de dollars américains) de salaires supplémentaires par an en moyenne. En outre, le délai de réalisation de ces projets est 13 % plus court que ceux qui recourent aux méthodes traditionnelles.
 
Alors, sommes-nous prêts pour les 25 années à venir ?
 
Si l’on veut, à partir de ces réussites, mettre en œuvre un programme ambitieux d’infrastructures publiques qui réponde aux exigences du xxie siècle, il faudra de la volonté politique et une approche créative, pour créer l’environnement économique solide nécessaire à la construction d’infrastructures de transformation.
 
Le gouvernement fédéral canadien s’attache tout particulièrement à optimiser et à accroître les investissements privés dans des projets vastes, complexes et générateurs de revenus. C’est dans cette optique qu’a été créée la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) au début de l’année.
 
La BIC jouera un rôle important en ce qu’elle procurera une base solide et efficace aux nouveaux objectifs du pays en matière d’infrastructures, en insistant sur des réalisations qui n’auraient sinon pas été possibles et en élaborant un vivier de projets solide et stable. Elle viendra non seulement compléter les efforts en faveur des PPP, mais aussi garantir un meilleur usage des fonds publics pour une palette plus large de projets nouveaux.
 
Une bonne part de ces infrastructures nouvelles sera nécessaire aux centres urbains, à mesure que nous entrons dans l’ère des villes intelligentes (a), qui recourent à des données et à la technologie pour créer des opportunités et améliorer la qualité de vie des habitants. Les infrastructures devront être résilientes face aux risques environnementaux et informatiques, présenter un cycle de vie de plusieurs décennies, être interconnectées par le biais de réseaux numériques et être conçues de sorte à réduire autant que possible l’empreinte carbone.
 
La nature innovante des villes intelligentes appellera un mode de pensée nouveau et radicalement différent. Il faudra une manière de voir inédite et des idées audacieuses afin que les contribuables bénéficient d’infrastructures et de services de la meilleure qualité possible.
 
Par ailleurs, il est urgent de remédier au déficit d’infrastructures au sein des communautés autochtones du Canada. La ministre des Services aux Autochtones, Jane Philpott, s’est engagée à attirer l’attention sur le besoin de solutions innovantes, telles que des partenariats entre ces populations, les pouvoirs publics et le secteur privé. L’innovation jouera un rôle clé lorsque les autorités collaboreront avec des partenaires issus de ces communautés à la construction d’installations d’eau potable, de logements de qualité, d’écoles sûres, de routes praticables en toutes saisons, ainsi que pour assurer un accès à une énergie propre et renouvelable et à une connexion Internet à haut débit.
 
Les besoins du Canada en infrastructures de transformation sont importants et présentent d’immenses opportunités  : créer des villes sûres, accessibles et saines, et fournir aux communautés autochtones tous les services dont elles ont besoin. C’est en outre crucial pour stimuler la croissance économique des générations futures, en particulier au moment où le pays passe d’une économie basée sur les ressources à une économie qui repose sur l’esprit d’initiative.
 
Le Conseil canadien pour les partenariats public-privé (CCPPP) est convaincu que le secteur canadien des PPP jouera un rôle décisif pour accompagner ce virage économique.

Alors que le CCPPP fête son 25e anniversaire, il doit adopter une approche prospective. Il faut sortir des sentiers battus pour trouver des solutions entièrement nouvelles. Il faut préparer l’évolution d’un modèle de PPP qui fonctionne parfaitement, et éviter le piège du « Nous faisons toujours ainsi ».
 
Avertissement : Le contenu de ce billet ne reflète pas nécessairement l’opinion du Groupe de la Banque mondiale, de son Conseil des Administrateurs, de son personnel ou des pays qu’il représente. Le Groupe de la Banque mondiale ne garantit pas l’exactitude des données, des constatations ou des analyses présentées ici.

Liens :

Fostering cities as technology innovation ecosystems: a big opportunity for developing countries (a)
In Search of India’s Smart Cities (a)
Social inclusion essential for eradicating poverty (a)
 
 

Auteurs

Mark Romoff

President and CEO, Canadian Council for Public-Private Partnerships (CCPPP)

DIOP El hadji Lamine
22 novembre 2017

Merci de nous repreciser les forces et faiblesses de la méthode PPP au Canada

zongo ousmane
23 novembre 2017

cette nouvelle approche peut elle envisager pour les pays pauvre