Le Tchad est l'un des pays les plus pauvres en Afrique subsaharienne classé 100ème sur 103 pays selon l'indice de pauvreté. Ses indicateurs de santé sont souvent en deçà de ceux des pays avec un niveau de développement comparable. Malgré une augmentation significative des ressources publiques allouées à la santé au cours de la dernière décennie, l'incidence du paludisme, la diarrhée, les infections respiratoires, la méningite et le choléra reste élevée et les indicateurs sociaux restent stagnants. Pourquoi les ressources publiques ne permettent-elles pas de produire de meilleurs indicateurs?
Une étude de suivi des dépenses publiques effectuées au Tchad en 2004 montre que les centres de santé reçoivent moins de 1 pour cent du budget de fonctionnement hors-salaires alloué au Ministère de la Santé. Cette estimation est le résultat d'une analyse de données recueillies auprès de tous les services administratifs, centraux et déconcentrés, impliqués dans la gestion des ressources publiques ainsi que la moitié des centres de santé primaire du pays.
L'étude montre aussi que les centres de santé qui ne reçoivent pas de ressources publiques imposent une marge significativement plus importante sur les médicaments qui constituent entre 70 et 80 pour cent du coût total de la visite. Le coût de la fuite des ressources publiques se révèle en définitive plus lourd sur les pauvres qui ne peuvent accéder aux soins de santé. L’étude estime enfin que si toutes les ressources publiques allouées aux centres de santé leur étaient parvenues, la demande de soins de santé aurait plus que doublé au Tchad.
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