Published on Africa Can End Poverty

Presque au hasard

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La « randomisation » – ou application par répartition aléatoire – des programmes d’aide est actuellement considérée comme la « règle d’or » permettant d’évaluer l’impact de chaque projet et de trouver les schémas d’intervention les plus efficaces possible. Des études antérieures ont été critiquées en raison de leur portée limitée, c’est pourquoi des interventions plus récentes portent désormais sur de plus larges échantillons de population. Malheureusement, plus l'intervention est vaste, plus les personnes qui étaient censées recevoir le traitement risquent de ne pas bénéficier de l’intervention (et vice versa).

De telles anomalies invalident-elles les conclusions tirées des études randomisées ? Mon collègue Harold Alderman et Sebastian Linnemayr, économiste à Harvard, ont examiné cette question dans une étude qui évalue l’impact d’une intervention nutritionnelle sur l’état anthropométrique d’un échantillon randomisé d’enfants sénégalais. Cette étude confirme que l’impact mesuré est plus fort dans les villages qui ont effectivement reçu le traitement que dans ceux qui auraient dû en bénéficier. Cela corrobore l’idée qu’une intervention de vaste portée qui vise à promouvoir la santé au sein d’une communauté peut inciter les parents à mieux prendre soin de leurs enfants—et que les enfants en bénéficieront.  L’analyse montre que la technique de la méthode de randomisation, même si elle n’est pas strictement appliquée, est néanmoins utile pour évaluer l’impact du programme.

Compte tenu du nombre croissant des interventions de vaste portée randomisées, il faut consacrer davantage d’études à l’analyse de ces questions. Celles qui s’attaqueront de front à ces difficultés au lieu de les éluder seront les plus riches d’enseignements. Le monde réel n’est pas le même que l’environnement de laboratoire dans lequel la méthode des expériences fondées sur des échantillons aléatoires a été initialement mise au point. Il faut tenir compte de ce constat pour pouvoir tirer des enseignements concrets de l’expérience de sujets bien réels, enseignements qui permettront de mieux aider ces populations.


Authors

Shanta Devarajan

Teaching Professor of the Practice Chair, International Development Concentration, Georgetown University

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