À défis régionaux, solutions régionales : la Banque mondiale soutient la résilience et les moyens de subsistance dans la région du lac Tchad

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Depuis des siècles, la région du lac Tchad constitue un pôle d’intégration pour ses quatre pays riverains : le Cameroun, le Niger, le Nigéria et le Tchad. L’activité économique et les moyens de subsistance reposent sur une circulation transfrontalière quotidienne des personnes et des marchandises. L’intensité des relations sur les rives du lac est encore renforcée par des liens culturels, linguistiques, religieux et familiaux. De son côté, et bien au-delà des frontières régionales, le lac est reconnu comme une ressource nourricière pour les habitants de la région, partagée de longue date.

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Map of the Lake Chad Region.
Carte de la région du lac Tchad

Mais l’histoire récente est plus trouble : la région affiche en effet l’un des taux de concentration de l’extrême pauvreté les plus élevés au monde et se retrouve à la traîne pour pratiquement tous les indicateurs de développement. Depuis 2009, elle est le théâtre de conflits intenses et durables à l’origine de déplacements massifs de population et particulièrement délétères pour les groupes vulnérables, les femmes et les jeunes notamment. Des chocs climatiques récurrents conjugués à une croissance démographique soutenue et une gouvernance défaillante fragilisent encore davantage la situation. De sorte que la région du lac Tchad fait désormais partie des axes prioritaires de soutien pour le Groupe de la Banque mondiale.

Conscients du caractère régional de la plupart des défis auxquels ils sont confrontés, les gouvernements du Cameroun, du Niger, du Nigéria et du Tchad se sont engagés à intensifier leur coordination en appui à un redressement rapide et au développement. La Banque mondiale soutient ces efforts conjoints à travers un programme intégré d’opérations nationales et régionales.

Le 26 mai 2020, la Banque a approuvé deux nouveaux projets qui contribueront à la stabilisation de la région du lac Tchad et accompagneront une évolution progressive vers des stratégies de développement de plus long terme. Le projet pour la relance et le développement de la région du lac Tchad (PROLAC) (170 millions de dollars) est le premier projet régional financé par la Banque mondiale en vue de relever les défis de la région. Avec le financement additionnel alloué au projet multisectoriel de sortie de crise pour le Nord-Est du Nigéria (176 millions de dollars), ces deux opérations jetteront les bases d’une coopération régionale et d’investissements concertés pour améliorer l’accès aux marchés régionaux, promouvoir le développement de chaînes de valeur et relancer le commerce transfrontalier et régional.

Quatre grands axes sont au cœur du programme régional du Groupe de la Banque mondiale pour la région du lac Tchad, dans la droite ligne de sa stratégie pour les pays en situation de fragilité, conflit et violence :

  • conforter les bases d’une coopération régionale, en soutenant un dialogue régional renforcé impliquant les institutions locales (gouverneurs, communes, universités et centres de recherche locaux) pour apporter des informations aux acteurs régionaux et sur la région, notamment grâce à la création d’une plateforme de données hébergée par la Commission du bassin du lac Tchad ;
  • répondre aux besoins les plus urgents de la population et consolider les capacités des collectivités et des institutions locales à s’y atteler en rétablissant et en renforçant les moyens de subsistance et les chaînes de valeur régionales, en remettant en état les infrastructures des petites exploitations agricoles et en accentuant la productivité dans les polders du Tchad, l’agriculture d’oasis au Niger et les zones proches des rives du lac dans l’Extrême-Nord du Cameroun et le Nord-Est du Nigéria ;
  • renforcer la cohésion sociale et rétablir la confiance par des mécanismes d’implication des citoyens et des chantiers intensifs en main-d’œuvre qui créeront des emplois temporaires pour les communautés exclues, comme les jeunes et les femmes ;
  • améliorer la connectivité de cette région isolée, à travers notamment le renforcement des infrastructures d’énergie et de transport en appui à la croissance, au commerce et à la création d’emplois.
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Lake Chad
© Odilia Hebga, Banque mondiale

L’accent mis sur ces axes essentiels va aider les communautés du lac Tchad à développer les polders en asséchant les abords du lac dans le but de fournir un gagne-pain aux familles. Les citoyens y gagneront également des moyens d’expression et un espace d’épanouissement et d’apprentissage pour les femmes et les jeunes. Sans oublier le renforcement des liens entre pays de la région, offrant ainsi aux communautés la possibilité d’accroître leur soutien mutuel.

La région du lac Tchad subit les nombreuses conséquences de menaces qui, comme les conflits ou les changements climatiques, ignorent les frontières. En renforçant la coopération régionale, en répondant aux besoins de la population, en restaurant la cohésion et la confiance et en développant la connectivité, le Groupe de la Banque mondiale compte bien tenir son engagement en faveur d’une des zones les plus fragiles de la région.


Auteurs

Deborah Wetzel

Directrice Intégration régionale pour l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord

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