Alors qu’une nouvelle année scolaire démarre dans les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), des millions d’enfants se préparent activement à faire leur rentrée. Certains, piégés par les conflits, risquent de ne pas aller du tout à l’école ; d’autres commenceront cette année dans un pays voisin du leur. En temps de paix comme en temps de guerre, dans toute la région MENA, il convient de privilégier davantage l’éducation et les soins prodigués pendant la petite enfance.
Safaa El Tayeb El-Kogali, chef de service au pôle mondial d’expertise en Éducation de la Banque mondiale, est co-auteur d’une étude sur le développement de la petite enfance parue en 2015, qui a fait le constat qu’à quelques exceptions près, les pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) sont en retard en la matière.
Question : Que fait la Banque mondiale pour améliorer le développement de la petite enfance dans la région MENA ?
Réponse : Le développement de la petite enfance bénéficie d’une attention accrue depuis quelque temps au sein de l’institution. L’étude que j’ai réalisée en collaboration avec Caroline Krafft a permis de souligner l’importance de cet enjeu et la situation des différents pays à cet égard. Nous avons communiqué les conclusions de nos recherches aux gouvernements, à des ONG et à des partenaires de développement lors d’une manifestation de haut niveau organisée à Rabat en mai 2015. Nous avons traduit en arabe notre rapport, intitulé Expanding Opportunities for the Next Generation (a), et publié un certain nombre de billets de blog et de notes d’information en anglais, en arabe et en français, qui ont été largement diffusés sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, le développement de la petite enfance est l’un des axes majeurs de notre initiative phare, « l’Éducation au service de la compétitivité » (ou E4C), qui a pour ambition d’aider la région à mettre en place un développement de la petite enfance de qualité puis de travailler avec les gouvernements nationaux dans ce but.
Q. La Banque mondiale intervient-elle sur d’autres fronts ?
R. Un certain nombre d’opérations sont en cours de préparation, avec notamment des activités visant spécifiquement à renforcer l’apprentissage dans la petite enfance. Nous collaborons pour cela avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) autour de programmes régionaux. En Tunisie, nos deux organisations aident ainsi le gouvernement à élaborer sa stratégie de développement de la petite enfance. Un projet en cours de préparation pour le Liban a été l’occasion de travailler avec les autorités nationales et des partenaires comme le DfID, du Royaume-Uni, pour améliorer l’accès des enfants vulnérables, qu’ils soient libanais ou réfugiés, à une scolarisation préprimaire de qualité. Des projets de ce type sont en cours de discussion pour l’Égypte, la Jordanie et le Maroc.
Q. Parlez-nous un peu plus de l’initiative E4C
R. Cette initiative est née d’une discussion entre le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, et Ahmed Ali, président de la Banque islamique de développement. L’un et l’autre évoquaient la piètre qualité de l’éducation dans la région et sont tombés d’accord pour dire que si la région voulait gagner en compétitivité, elle devait impérativement améliorer la qualité de l’éducation. Et c’est ainsi qu’est née l’initiative Education for Competitiveness (E4C) pour aider les pays à améliorer leurs systèmes d’éducation et de formation et contribuer ce faisant à l’obtention de résultats socioéconomiques plus satisfaisants, notamment sur le plan de la productivité, de la croissance, de la cohésion sociale et de l’inclusion. La Banque islamique de développement et la Banque mondiale ont collaboré étroitement pour concrétiser cette initiative.
Q. Pourquoi mettre l’accent sur la qualité de l’éducation ?
R. Alors que les gouvernements et les ménages investissent des masses d’argent dans l’éducation, le niveau d’apprentissage des enfants des pays MENA reste insuffisant et leurs performances scolaires sont très médiocres par rapport aux écoliers du reste du monde. Et la qualité pâtit de la hausse massive régulière des taux de participation. Après la priorité accordée par les gouvernements à l’accès et à la démocratisation de l’éducation, le moment est venu de privilégier la qualité et la pertinence. La Banque mondiale œuvre en ce sens en travaillant en partenariat avec des pays MENA et des institutions régionales. Ce souci de la qualité n’est pas récent puisque cela fait des années que nous nous efforçons de répondre aux besoins des pays de la région.
La deuxième partie de cet entretien s’attache à l’importance de l’éducation des enfants réfugiés.
Question : Que fait la Banque mondiale pour améliorer le développement de la petite enfance dans la région MENA ?
Réponse : Le développement de la petite enfance bénéficie d’une attention accrue depuis quelque temps au sein de l’institution. L’étude que j’ai réalisée en collaboration avec Caroline Krafft a permis de souligner l’importance de cet enjeu et la situation des différents pays à cet égard. Nous avons communiqué les conclusions de nos recherches aux gouvernements, à des ONG et à des partenaires de développement lors d’une manifestation de haut niveau organisée à Rabat en mai 2015. Nous avons traduit en arabe notre rapport, intitulé Expanding Opportunities for the Next Generation (a), et publié un certain nombre de billets de blog et de notes d’information en anglais, en arabe et en français, qui ont été largement diffusés sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, le développement de la petite enfance est l’un des axes majeurs de notre initiative phare, « l’Éducation au service de la compétitivité » (ou E4C), qui a pour ambition d’aider la région à mettre en place un développement de la petite enfance de qualité puis de travailler avec les gouvernements nationaux dans ce but.
Q. La Banque mondiale intervient-elle sur d’autres fronts ?
R. Un certain nombre d’opérations sont en cours de préparation, avec notamment des activités visant spécifiquement à renforcer l’apprentissage dans la petite enfance. Nous collaborons pour cela avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) autour de programmes régionaux. En Tunisie, nos deux organisations aident ainsi le gouvernement à élaborer sa stratégie de développement de la petite enfance. Un projet en cours de préparation pour le Liban a été l’occasion de travailler avec les autorités nationales et des partenaires comme le DfID, du Royaume-Uni, pour améliorer l’accès des enfants vulnérables, qu’ils soient libanais ou réfugiés, à une scolarisation préprimaire de qualité. Des projets de ce type sont en cours de discussion pour l’Égypte, la Jordanie et le Maroc.
Q. Parlez-nous un peu plus de l’initiative E4C
R. Cette initiative est née d’une discussion entre le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, et Ahmed Ali, président de la Banque islamique de développement. L’un et l’autre évoquaient la piètre qualité de l’éducation dans la région et sont tombés d’accord pour dire que si la région voulait gagner en compétitivité, elle devait impérativement améliorer la qualité de l’éducation. Et c’est ainsi qu’est née l’initiative Education for Competitiveness (E4C) pour aider les pays à améliorer leurs systèmes d’éducation et de formation et contribuer ce faisant à l’obtention de résultats socioéconomiques plus satisfaisants, notamment sur le plan de la productivité, de la croissance, de la cohésion sociale et de l’inclusion. La Banque islamique de développement et la Banque mondiale ont collaboré étroitement pour concrétiser cette initiative.
Q. Pourquoi mettre l’accent sur la qualité de l’éducation ?
R. Alors que les gouvernements et les ménages investissent des masses d’argent dans l’éducation, le niveau d’apprentissage des enfants des pays MENA reste insuffisant et leurs performances scolaires sont très médiocres par rapport aux écoliers du reste du monde. Et la qualité pâtit de la hausse massive régulière des taux de participation. Après la priorité accordée par les gouvernements à l’accès et à la démocratisation de l’éducation, le moment est venu de privilégier la qualité et la pertinence. La Banque mondiale œuvre en ce sens en travaillant en partenariat avec des pays MENA et des institutions régionales. Ce souci de la qualité n’est pas récent puisque cela fait des années que nous nous efforçons de répondre aux besoins des pays de la région.
La deuxième partie de cet entretien s’attache à l’importance de l’éducation des enfants réfugiés.
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