Lorsque la situation en Syrie a commencé à se détériorer, en octobre 2011, des milliers de Syriens ont fui au Liban. Parmi eux, beaucoup de jeunes artistes, vivant dans des conditions de vie difficiles et souffrant de traumatismes psychologiques. De jeunes artistes contraints de travailler dans le bâtiment ou la restauration, au lieu de se consacrer à leur art. L’idée de créer une résidence pour artistes est née de cette situation et de ma conviction que l’art joue un rôle essentiel en période de crise.
Dans les montagnes autour de Beyrouth, j’étais tombée sur des écuries abandonnées à Aley — qui signifie « hauteurs » en arabe. Ces écuries vieilles de 200 ans avaient été détruites pendant la guerre civile du Liban (1975-1990). J’ai été particulièrement touchée par un noyer sans fruits se dressant tristement dans le paysage. J’y ai vu un symbole du conflit en Syrie. Mon pays est en ruines, mais il possède toujours une beauté intrinsèque qu’il m’est impossible d’ignorer. Je savais qu’avec suffisamment d’amour et d’énergie, je pouvais transformer cette structure en quelque chose de nouveau et de constructif. J’espère qu’en retour, l’art syrien fera renaître la Syrie.
Mon œil d’ingénieur en génie civil a vu que l’on pourrait faire de ces écuries un lieu magnifique. Dans ma ville d’origine, Damas, ma carrière reposait sur mon sens artistique. Après ma maîtrise en ingénierie des structures, j’ai travaillé comme professeur à l’Institut intermédiaire d’ingénierie de l’université de Damas. J’ai également travaillé dans le design et l’architecture. La résidence « Light and Art House », que j’ai conçue à Yafour, dans la banlieue de Damas, a été le point d’orgue de ma carrière. J’en suis encore nostalgique aujourd’hui.
L’art est cependant bien plus qu’une carrière pour moi, c’est ma passion. J’ai passé des années dans les studios et ateliers de Damas, baignée dans une atmosphère créative et entourée d’un grand nombre d’artistes qui sont devenus mes amis. Ces artistes et leur forte personnalité m’ont aidée à surmonter un moment particulièrement difficile dans ma vie.
Aujourd’hui, dans le cadre de l’ Art Residence in Aley (ARA), j’accueille chaque mois deux jeunes artistes, avec pension complète, matériel et allocation. Ce projet donne aux artistes réfugiés syriens un sentiment de sécurité, ainsi qu’un espace d’expression et d’inspiration. Dans cet environnement, les artistes peuvent s’épanouir et progresser considérablement dans leur travail. On trouve de nombreuses formes d’art à l’ARA : peinture, sculpture, performances, vidéo, gravure, photographie, théâtre et musique.
La résidence est en quelque sorte un « filet de sécurité culturel ». L’histoire et la beauté de la Syrie se dérobent si vite… Ici, je m’efforce de préserver la culture syrienne tandis que mon pays prend racine au Liban.
Le projet est devenu un espace dynamique d’expression et de créativité. C’est désormais une communauté d’artistes, ainsi qu’une rampe de lancement sur la scène artistique libanaise et internationale. L’ARA ne se contente pas de valoriser les talents syriens, elle fait également connaître au monde entier l’art syrien contemporain. Les associations artistiques libanaises et internationales ont accueilli notre projet avec enthousiasme. Les œuvres d’art créées à l’ARA apportent un souffle nouveau et transforment la scène artistique libanaise.
Mais avant tout, l’ARA permet de lutter contre les idées fausses qui circulent à propos de la Syrie. Nous ne sommes pas de violents extrémistes ; nous sommes un peuple résistant et formidable, même en temps de guerre. L’ARA est un catalyseur : elle propulse les artistes vers leur avenir et ouvre les yeux des étrangers sur la Syrie.
Raghad Mardini, ingénieur syrienne en génie civil, est la fondatrice de l’Art Residence in Aley au Liban. La première exposition s’est tenue en octobre 2012 : http://artresidencealey.com.
Light and Art House à Yafour, Damas : www.lightart-house.com.
Dans les montagnes autour de Beyrouth, j’étais tombée sur des écuries abandonnées à Aley — qui signifie « hauteurs » en arabe. Ces écuries vieilles de 200 ans avaient été détruites pendant la guerre civile du Liban (1975-1990). J’ai été particulièrement touchée par un noyer sans fruits se dressant tristement dans le paysage. J’y ai vu un symbole du conflit en Syrie. Mon pays est en ruines, mais il possède toujours une beauté intrinsèque qu’il m’est impossible d’ignorer. Je savais qu’avec suffisamment d’amour et d’énergie, je pouvais transformer cette structure en quelque chose de nouveau et de constructif. J’espère qu’en retour, l’art syrien fera renaître la Syrie.
Mon œil d’ingénieur en génie civil a vu que l’on pourrait faire de ces écuries un lieu magnifique. Dans ma ville d’origine, Damas, ma carrière reposait sur mon sens artistique. Après ma maîtrise en ingénierie des structures, j’ai travaillé comme professeur à l’Institut intermédiaire d’ingénierie de l’université de Damas. J’ai également travaillé dans le design et l’architecture. La résidence « Light and Art House », que j’ai conçue à Yafour, dans la banlieue de Damas, a été le point d’orgue de ma carrière. J’en suis encore nostalgique aujourd’hui.
L’art est cependant bien plus qu’une carrière pour moi, c’est ma passion. J’ai passé des années dans les studios et ateliers de Damas, baignée dans une atmosphère créative et entourée d’un grand nombre d’artistes qui sont devenus mes amis. Ces artistes et leur forte personnalité m’ont aidée à surmonter un moment particulièrement difficile dans ma vie.
Aujourd’hui, dans le cadre de l’ Art Residence in Aley (ARA), j’accueille chaque mois deux jeunes artistes, avec pension complète, matériel et allocation. Ce projet donne aux artistes réfugiés syriens un sentiment de sécurité, ainsi qu’un espace d’expression et d’inspiration. Dans cet environnement, les artistes peuvent s’épanouir et progresser considérablement dans leur travail. On trouve de nombreuses formes d’art à l’ARA : peinture, sculpture, performances, vidéo, gravure, photographie, théâtre et musique.
La résidence est en quelque sorte un « filet de sécurité culturel ». L’histoire et la beauté de la Syrie se dérobent si vite… Ici, je m’efforce de préserver la culture syrienne tandis que mon pays prend racine au Liban.
Le projet est devenu un espace dynamique d’expression et de créativité. C’est désormais une communauté d’artistes, ainsi qu’une rampe de lancement sur la scène artistique libanaise et internationale. L’ARA ne se contente pas de valoriser les talents syriens, elle fait également connaître au monde entier l’art syrien contemporain. Les associations artistiques libanaises et internationales ont accueilli notre projet avec enthousiasme. Les œuvres d’art créées à l’ARA apportent un souffle nouveau et transforment la scène artistique libanaise.
Mais avant tout, l’ARA permet de lutter contre les idées fausses qui circulent à propos de la Syrie. Nous ne sommes pas de violents extrémistes ; nous sommes un peuple résistant et formidable, même en temps de guerre. L’ARA est un catalyseur : elle propulse les artistes vers leur avenir et ouvre les yeux des étrangers sur la Syrie.
Raghad Mardini, ingénieur syrienne en génie civil, est la fondatrice de l’Art Residence in Aley au Liban. La première exposition s’est tenue en octobre 2012 : http://artresidencealey.com.
Light and Art House à Yafour, Damas : www.lightart-house.com.
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