Une nouvelle méthode de gestion de portefeuille réussie qui pourra être répliquée partout

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Quand il s’agit de l'amélioration de la performance du portefeuille, le département du Maghreb (CMU) a trouvé une solution qui a bien marché : un partenariat avec les homologues du gouvernement pour former une équipe de soutien à la mise en œuvre (CSA). 

La Banque mondiale a accueilli début mars 2019 huit représentants gouvernementaux de divers ministères et institutions (dont la Banque centrale) d'Algérie, de Libye, du Maroc et de Tunisie. Ces représentants forment ce qu’on a appelé le Comité de Suivi et d’Analyse (CSA). Ils ont eu une semaine chargée de formation sur les opérations de la Banque mondiale allant de la stratégie aux résultats sur le terrain et aux évaluations du département indépendant (IEG). Ils ont même participé à l'examen trimestriel du portefeuille de MNA et des pôles globaux (Global Practices) pour voir comment la région et pôles globaux s'associent pour améliorer les performances du portefeuille. Ils étaient déterminés à répliquer l'approche avec leurs ministères sectoriels. Le CSA a joué un rôle majeur dans l'amélioration de la performance du portefeuille du Maghreb et dans l'augmentation de ses ratios de décaissement et joue donc un rôle majeur dans l'accélération des résultats sur le terrain pour les bénéficiaires.

« Le succès du CSA repose sur l'engagement sans faille de nos homologues tout au long de l'année et sur trois réunions officielles : séance de planification au début, bilan semi-annuel et bilan des résultats à la fin de chaque année fiscale », a déclaré Mme Marie Françoise Marie-Nelly, Directrice des Opérations, Département Maghreb et Malte

Alors, qu'est-ce que le CSA et comment s'est-il formé ? 

Tout a commencé au cours de l'exercice 2016 lorsque la CMU a été confrontée à plusieurs projets à problèmes et à des décaissements lents. Une nouvelle approche d’évaluation de la performance du portefeuille, baptisée « Deep Dive », a été mise en œuvre. Elle visait à mieux comprendre la faible performance du portefeuille du Maghreb sous tous ses angles, de la conception au suivi-évaluation, en déterminant les problèmes systémiques et en les abordant de manière continue, au-delà des domaines sur lesquels portent les revues de performance de portefeuille pays (CPPR) habituelles. L’une des recommandations du Deep Dive était de former une équipe du côté de la Banque mondiale et une autre du côté du gouvernement pour travailler ensemble en tant qu’équipe d’appui à la mise en œuvre et se rencontrer fréquemment pour évaluer la performance du portefeuille et trouver des solutions ensemble. Le CSA a ensuite été formé et a été l’interlocuteur principal du CSA de la Banque mondiale, composé de personnels de la gestion du portefeuille et des aspects fiduciaires. Cet arrangement s'est avéré très efficace pour garantir l’engagement de nos homologues à l'égard de la performance du portefeuille. La première année du Deep Dive et de la création du CSA a entraîné une réduction du nombre de projets à problèmes du Maghreb de 14 à 5 et une augmentation du ratio des décaissements de 12 à 21 pourcents.

« C’est une excellente initiative que nous essayons de répliquer à travers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MNA) et qui devrait également être répliquée à travers la Banque mondiale. Ce partenariat entre la Banque mondiale et les équipes du gouvernement d'appui à la mise en œuvre nous aidera non seulement à exécuter notre portefeuille avec une meilleure qualité, mais nous aidera également à mettre en œuvre la nouvelle stratégie MNA plus efficacement », a déclaré Mme Anna Bjerde, Directrice de la Stratégie et des Opérations pour la région MNA

Il est à noter que le IST du gouvernement est composé de représentants qui assistent également aux négociations des projets de la Banque mondiale et connaissent donc bien tous les aspects des projets, de la conception à la mise en œuvre, jusqu’à la clôture. Par conséquent, une semaine de formation du CSA au siège de la Banque mondiale pour se familiariser davantage avec tous les aspects de l’efficacité du programme de développement ainsi que sur la performance du portefeuille à chaque étape du cycle du projet et sur les nouvelles procédures s’est avérée utile.

« Le concept CSA est un bon exemple de la manière dont la Banque mondiale peut travailler main dans la main avec les clients pour améliorer l'efficacité du développement. IEG se réjouis du vif intérêt des CSA du Maghreb à resserrer la boucle de retour d’information entre l’évaluation et la gestion de projet », a déclaré Mr. Auguste Tano Kouamé, Directeur au Groupe Indépendant d’Evaluation (IEG) de la Banque mondiale

Apprendre ensemble pour des résultats plus rapides pour les peuples du Maghreb 

Les CSA ont eu une semaine fructueuse au siège de la Banque mondiale, d’apprentissage, d’échange de connaissances et de partage d’expérience dans la résolution des défis de leur portefeuille. Le programme de formation comprenait des sessions approfondies sur le cycle du projet, les instruments de la Banque mondiale, la qualité à l’entrée et la supervision, y compris l’analyse de la qualité de financement des projets d’investissement, l’efficacité des programmes de développement (y compris le suivi et l’examen du portefeuille); Suivi et évaluation; Qualité des projets à la clôture (y compris une projection de vidéos de projets différents pour une démonstration des résultats sur le terrain) ainsi qu’un examen plus approfondi des critères d’évaluation de IEG et de ce qui rend un projet / programme très satisfaisant.

Le CSA a tiré parti d'une meilleure compréhension des raisons pour lesquelles le « Projet capital humain » et le « Africa Moonshot » sont des thèmes prioritaires du Groupe de la Banque mondiale, ce qui a également permis de mieux apprécier l'orientation du nouveau pipeline du Maghreb vers ces thèmes. Le CSA avait également participé à une formation pratique sur une nouvelle plateforme de communication appelée « Tawassol » qui permet aux entités de mise en œuvre des projets de partager leurs expériences, de poser des questions opérationnelles et de relever les défis grâce à ces échanges. La CMU étudie la possibilité d'étendre « Tawassol » d'un niveau national à un niveau régional du Maghreb afin de maximiser l'apprentissage et le partage des connaissances. En plus de l’apprentissage opérationnel, le CSA a visité le laboratoire de la Banque mondiale pour l’innovation situé dans le bâtiment (I). Inspirée par la visite, la représentante de la Banque centrale de Tunisie a pensé à proposer la création d’un laboratoire FinTech dans son institution. 

Quelle a été la clé du succès du CSA ? 

CSA (IST en Anglais) devrait également représenter les principes suivants : Investir (Invest), Préserver (Sustain) et faire Confiance (Trust). Ces principes étaient essentiels pour améliorer la performance du portefeuille du Maghreb. Tant la Banque mondiale que le gouvernement ont investi du temps et des efforts dans la recherche collaborative de solutions, afin de préserver ces solutions grâce à une forte appropriation par le gouvernement du processus de suivi et d’analyse du portefeuille, et de renforcer la confiance entre les équipes de la Banque mondiale et leurs homologues gouvernementaux afin de former UNE seule équipe, forte et efficace et une équipe ciblant UN seul objectif: Fournir des résultats plus rapides et durables aux bénéficiaires des projets qui en ont le plus besoin.

Auteurs

Afef Haddad

Adjointe du Directeur du département Maghreb et Malte et responsable du projet EmpowerHer