Publié sur Voix Arabes

Permettre aux communautés locales de gérer leurs ressources marines

ImageLes riverains de la mer Rouge et du golfe d’Aden comprennent mieux que quiconque la valeur de l’environnement naturel dans lequel ils vivent. En rendant visite à des populations installées au Soudan, à Djibouti et en Égypte, nous avons rapidement pris conscience de l’importance que revêt aux yeux des habitants concernés le partage équitable des bienfaits de la protection des zones marines et de l’exploitation durable de leurs ressources. La Banque mondiale pilote une nouvelle approche de la gestion des ressources marines dans l’un des principaux « points chauds » de biodiversité sous-marine au monde, célèbre pour ses magnifiques coraux, la multitude de ses espèces endémiques et son fort attrait touristique. Ce projet est destiné à aider les pays membres du Programme pour l’environnement de la mer Rouge et du golfe d’Aden (PERSGA) à développer des approches plus globales de la gestion des écosystèmes, qui permettent aux populations locales de concilier exploitation des ressources et viabilité et de mieux gérer les ressources marines auxquelles elles ont accès. La solution consiste, notamment, à proposer de nouveaux moyens de subsistance aux populations locales, compte tenu des diverses possibilités de pêche durable, d’aquaculture, d’écotourisme, de production de sel, d’artisanat, etc. Notre mission était destinée à consulter les parties prenantes et à mieux comprendre la réalité locale. Voici un aperçu de ses meilleurs moments et des principales observations que nous en avons tirées.

Première étape : le Soudan

Première étape : le Soudan, où l’hospitalité et la générosité des habitants dépassent tout ce que l’on peut imaginer. Dans un village du parc naturel de Dungonab, dans l’État de la mer Rouge, les chefs communautaires et les groupes de femmes de la communauté Beja nous ont fait part de leurs idées pour améliorer leurs moyens de subsistance. Ils ont évoqué la petite aquaculture, la conchyliculture et l’artisanat. Les femmes, en particulier, ont mis en avant leur participation active aux activités du projet ; non sans humour, elles ont suggéré que, si celui-ci portait ses fruits, elles renverseraient les rôles et prendraient un ou deux maris supplémentaires ! Mais les obstacles sont nombreux qui s’opposent au développement de l’écotourisme : difficultés pour obtenir un visa (liées aux procédures administratives nécessaires), absence de liaisons aériennes avec Port-Soudan, restrictions limitant les déplacements des touristes dans le pays, etc.

Étape suivante : Djibouti

Étape suivante : Djibouti, célèbre pour sa concentration exceptionnelle de requins-baleines (d’octobre à janvier) et destination de choix pour le développement de l’écotourisme. Très peu de touristes s’aventurent à Khor Anghar, sur la côte septentrionale, pour admirer les superbes plages et mangroves où vivent les Afar. Mais, si l’on aide un peu la population locale et que l’on améliore l’accès au site, ce dernier pourrait devenir une destination phare pour les amoureux de la nature et les plongeurs. Cette communauté souffre beaucoup de la pêche illégale pratiquée par les pêcheurs yéménites. Très prisés, les ailerons de requins sont en effet exportés vers l’Asie de l’Est, même si la pêche au requin est illégale dans toute la mer Rouge.

Dernière étape : l’Égypte

Dernière étape : l’Égypte, pionnière du tourisme en mer Rouge. On constate depuis peu un regain d’intérêt pour le développement de l’écotourisme dans le sud de la mer Rouge, loin du tourisme de masse traditionnel qui se pratique à Hurghada et dans ses environs. Aussi bien du côté des villageois que des gardes forestiers et des propriétaires d’entreprise, nous avons constaté un grand intérêt pour les possibilités de développement de l’écotourisme, à condition d’agir à temps pour éviter les erreurs du passé.

Avec ce projet, le PERSGA et ses pays membres espèrent renforcer la coopération et l’intégration régionales. Quant à nous, à la Banque mondiale, nous espérons aider le PERSGA à faire mieux entendre sa voix au sein du Partenariat mondial pour les océans. En effet, la mer Rouge et le golfe d’Aden, qui forment l’un des plus grands écosystèmes de l’océan Indien, peuvent constituer une importante réserve d’espèces résilientes très précieuses.

Diaporama en anglais : http://www.worldbank.org/wb/slideshows/red-sea-marine-resources/


Auteurs

Samia Al-Duaij

Spécialiste en environnement

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