Les femmes représentent aujourd’hui 49,7 % des quelque 345,5 millions d’habitants de la région Moyen-Orient et Afrique du nord (MENA). Malgré les nombreux progrès enregistrés dans la lutte contre les disparités entre les sexes et dans la situation des femmes en matière de santé, de représentation politique et de participation à la vie active, de nombreux obstacles subsistent. À l’occasion de la Journée internationale de la femme, voici dix choses à savoir sur les femmes du monde arabe.
Nouvelles technologies
1. 48 % des femmes de la région ne possèdent pas de téléphone portable. Ce sont donc 84 millions de femmes qui en sont privées. Selon le rapport Connected Women 2015 de l’association mondiale d’opérateurs de téléphonie mobile GSMA, si 91 millions de femmes possèdent bien un téléphone portable, elles sont cependant 8 millions de moins que les hommes.Diminuer le coût des appareils et des forfaits mobiles afin de cibler spécifiquement les femmes contribuerait à la résorption de cet écart. L’Égypte y est parvenue : le taux d’équipement est aussi élevé chez les femmes que chez les hommes parce que le marché de la téléphonie mobile est hautement compétitif, ce qui permet de maintenir des prix bas.
2. La région accuse un écart entre les sexes de 34 % en ce qui concerne l’utilisation d’Internet. Selon un rapport de la Banque mondiale sur les réseaux haut débit dans la région MENA, celle-ci se place au deuxième rang après l’Afrique subsaharienne, qui affiche un écart hommes-femmes de 45 %. En outre, la dernière étude menée par l’opérateur de téléphonie mobile Oredoo dans la région montre que deux utilisateurs d’Internet sur trois sont des hommes.Selon la Banque mondiale, les inégalités entre les sexes dans les domaines de l’utilisation d’Internet et du téléphone portable contribuent fortement à accentuer la fracture sociale dans la région. De nombreux pays arabes réalisent désormais que l’Internet haut débit est un outil capital pour lutter contre la pauvreté et créer des opportunités d’emplois, en particulier pour les femmes et les jeunes.
Santé
3. La dépression est la principale cause de maladie chez les femmes de la région MENA. Sept des dix principaux pays au monde connaissant les plus forts taux de dépression chez les femmes se trouvent dans la région MENA. Les études montrent que ce sont les femmes entre 15 et 49 ans qui sont les plus touchées. Parmi toutes les régions du monde, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord détiennent le record de prévalence de la dépression chez les femmes. Il faut noter que, selon des statistiques sur la santé de la Banque mondiale, les hommes y sont également davantage sujets à la dépression mais que l’écart entre les sexes est plus marqué dans cette région que dans toutes les autres régions du monde.
4. La population féminine (mais aussi masculine) de la région est fortement touchée par l’obésité, problème de santé majeur prenant des proportions épidémiques, avec des taux parmi les plus élevés au monde. Cinq pays de la région figurent parmi les 20 pays au monde affichant les plus forts taux d’obésité chez les femmes. Avec 55 % de sa population féminine concernée, le Koweït se classe en deuxième position. En Égypte, c’est le cas d’une femme sur deux et d’un homme sur cinq , ce qui vaut à ce pays de figurer également dans ce classement. Puis viennent les Émirats arabes unis (42 %), Bahreïn (38 %) et la Jordanie (38 %).
5. Les taux de mortalité maternelle dans le monde arabe ont chuté en moyenne de 60 % ces vingt dernières années. Aujourd’hui, les femmes ont trois fois plus de chances de survivre à un accouchement qu’il y a vingt ans et leurs bébés ont plus de chances de survivre dans les cinq premières années de leur vie. Cependant, cette moyenne régionale masque la réalité des deux pays les plus pauvres de la région, Djibouti et le Yémen, qui connaissent des taux de mortalité maternelle parmi les plus élevés.
6. Le taux de mortalité maternelle a globalement chuté mais reste élevé au Yémen et à Djibouti. En 2013, on comptait 78 décès pour 100 000 naissances vivantes. Entre 1990 et 2008, les taux de mortalité maternelle dans la région MENA ont chuté de 60 %, enregistrant ainsi la plus forte baisse au monde. On compte cependant toujours, pour 100 000 naissances vivantes, 100 décès au Yémen et 200 à Djibouti.
Politique et société
7. Des progrès ont également été réalisés dans le domaine de la participation des femmes à la vie politique. Selon le rapport du Forum économique mondial sur les disparités entre les sexes, le taux de participation des femmes dans ce domaine a plus que doublé depuis 2006, mais il reste cependant encore très faible. Le pourcentage moyen de femmes siégeant dans les Parlements est de 25 % dans le monde, mais il atteint seulement 7 % dans le monde arabe.
8. Le taux de participation des femmes à la population active est également faible dans la région MENA, puisqu’il se situe à 25 %, contre une moyenne mondiale de 50 %. En outre, seules 17 % d’entre elles travaillent en dehors du secteur agricole.
9. Pourtant, de plus en plus de femmes reçoivent une éducation dans le monde arabe. Presque toutes les filles de la région MENA vont à l’école et les femmes sont plus nombreuses que les hommes à poursuivre des études universitaires.
10. Malgré des progrès, le monde arabe se classe dernier dans le classement mondial du Forum économique mondiale (WEF) sur les disparités entre les sexes . Le pays de la région connaissant le meilleur classement se trouve ainsi sous les moyennes régionales des cinq autres régions du monde. L’an dernier, le pays le mieux classé de la région MENA était le Koweït. Classé 113 e sur 142 pays, il obtient le meilleur résultat dans le monde arabe, grâce à une augmentation importante de l’indicateur relatif aux « revenus estimés ». C’est également un pays du monde arabe, le Yémen, qui clôt le classement. Classé 142 e, le Yémen reste à la dernière place, une position qu’il occupe depuis 2006, mais il connaît tout de même d’importants progrès par rapport à ses précédents résultats.
En se fondant sur les évolutions constatées ces neuf dernières années, soit depuis la création de ce classement, les auteurs de l’étude du WEF soulignent qu’au rythme actuel, il faudra 81 ans pour atteindre l’objectif d’égalité entre les sexes au travail. Peut-être qu’en unissant leurs efforts, les pays de la région MENA parviendront à raccourcir ce délai et à éliminer plus rapidement tant les inégalités entre les sexes que les autres formes d’inégalités.
Sources
1) Rapport du WEF sur les disparités entre les sexes
2) Oredoo
3) Rapport de la Banque mondiale, Opening Doors
4) Rapport de la Banque mondiale sur la santé : Équité et redevabilité : S’engager en faveur des systèmes de santé au Moyen-Orient et en Afrique du Nord
5) Rapport du GSMA : Connected Women
6) Statistiques de la Banque mondiale sur les inégalités hommes-femmes
Nouvelles technologies
1. 48 % des femmes de la région ne possèdent pas de téléphone portable. Ce sont donc 84 millions de femmes qui en sont privées. Selon le rapport Connected Women 2015 de l’association mondiale d’opérateurs de téléphonie mobile GSMA, si 91 millions de femmes possèdent bien un téléphone portable, elles sont cependant 8 millions de moins que les hommes.Diminuer le coût des appareils et des forfaits mobiles afin de cibler spécifiquement les femmes contribuerait à la résorption de cet écart. L’Égypte y est parvenue : le taux d’équipement est aussi élevé chez les femmes que chez les hommes parce que le marché de la téléphonie mobile est hautement compétitif, ce qui permet de maintenir des prix bas.
2. La région accuse un écart entre les sexes de 34 % en ce qui concerne l’utilisation d’Internet. Selon un rapport de la Banque mondiale sur les réseaux haut débit dans la région MENA, celle-ci se place au deuxième rang après l’Afrique subsaharienne, qui affiche un écart hommes-femmes de 45 %. En outre, la dernière étude menée par l’opérateur de téléphonie mobile Oredoo dans la région montre que deux utilisateurs d’Internet sur trois sont des hommes.Selon la Banque mondiale, les inégalités entre les sexes dans les domaines de l’utilisation d’Internet et du téléphone portable contribuent fortement à accentuer la fracture sociale dans la région. De nombreux pays arabes réalisent désormais que l’Internet haut débit est un outil capital pour lutter contre la pauvreté et créer des opportunités d’emplois, en particulier pour les femmes et les jeunes.
Santé
3. La dépression est la principale cause de maladie chez les femmes de la région MENA. Sept des dix principaux pays au monde connaissant les plus forts taux de dépression chez les femmes se trouvent dans la région MENA. Les études montrent que ce sont les femmes entre 15 et 49 ans qui sont les plus touchées. Parmi toutes les régions du monde, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord détiennent le record de prévalence de la dépression chez les femmes. Il faut noter que, selon des statistiques sur la santé de la Banque mondiale, les hommes y sont également davantage sujets à la dépression mais que l’écart entre les sexes est plus marqué dans cette région que dans toutes les autres régions du monde.
4. La population féminine (mais aussi masculine) de la région est fortement touchée par l’obésité, problème de santé majeur prenant des proportions épidémiques, avec des taux parmi les plus élevés au monde. Cinq pays de la région figurent parmi les 20 pays au monde affichant les plus forts taux d’obésité chez les femmes. Avec 55 % de sa population féminine concernée, le Koweït se classe en deuxième position. En Égypte, c’est le cas d’une femme sur deux et d’un homme sur cinq , ce qui vaut à ce pays de figurer également dans ce classement. Puis viennent les Émirats arabes unis (42 %), Bahreïn (38 %) et la Jordanie (38 %).
5. Les taux de mortalité maternelle dans le monde arabe ont chuté en moyenne de 60 % ces vingt dernières années. Aujourd’hui, les femmes ont trois fois plus de chances de survivre à un accouchement qu’il y a vingt ans et leurs bébés ont plus de chances de survivre dans les cinq premières années de leur vie. Cependant, cette moyenne régionale masque la réalité des deux pays les plus pauvres de la région, Djibouti et le Yémen, qui connaissent des taux de mortalité maternelle parmi les plus élevés.
6. Le taux de mortalité maternelle a globalement chuté mais reste élevé au Yémen et à Djibouti. En 2013, on comptait 78 décès pour 100 000 naissances vivantes. Entre 1990 et 2008, les taux de mortalité maternelle dans la région MENA ont chuté de 60 %, enregistrant ainsi la plus forte baisse au monde. On compte cependant toujours, pour 100 000 naissances vivantes, 100 décès au Yémen et 200 à Djibouti.
Politique et société
7. Des progrès ont également été réalisés dans le domaine de la participation des femmes à la vie politique. Selon le rapport du Forum économique mondial sur les disparités entre les sexes, le taux de participation des femmes dans ce domaine a plus que doublé depuis 2006, mais il reste cependant encore très faible. Le pourcentage moyen de femmes siégeant dans les Parlements est de 25 % dans le monde, mais il atteint seulement 7 % dans le monde arabe.
8. Le taux de participation des femmes à la population active est également faible dans la région MENA, puisqu’il se situe à 25 %, contre une moyenne mondiale de 50 %. En outre, seules 17 % d’entre elles travaillent en dehors du secteur agricole.
9. Pourtant, de plus en plus de femmes reçoivent une éducation dans le monde arabe. Presque toutes les filles de la région MENA vont à l’école et les femmes sont plus nombreuses que les hommes à poursuivre des études universitaires.
10. Malgré des progrès, le monde arabe se classe dernier dans le classement mondial du Forum économique mondiale (WEF) sur les disparités entre les sexes . Le pays de la région connaissant le meilleur classement se trouve ainsi sous les moyennes régionales des cinq autres régions du monde. L’an dernier, le pays le mieux classé de la région MENA était le Koweït. Classé 113 e sur 142 pays, il obtient le meilleur résultat dans le monde arabe, grâce à une augmentation importante de l’indicateur relatif aux « revenus estimés ». C’est également un pays du monde arabe, le Yémen, qui clôt le classement. Classé 142 e, le Yémen reste à la dernière place, une position qu’il occupe depuis 2006, mais il connaît tout de même d’importants progrès par rapport à ses précédents résultats.
En se fondant sur les évolutions constatées ces neuf dernières années, soit depuis la création de ce classement, les auteurs de l’étude du WEF soulignent qu’au rythme actuel, il faudra 81 ans pour atteindre l’objectif d’égalité entre les sexes au travail. Peut-être qu’en unissant leurs efforts, les pays de la région MENA parviendront à raccourcir ce délai et à éliminer plus rapidement tant les inégalités entre les sexes que les autres formes d’inégalités.
Sources
1) Rapport du WEF sur les disparités entre les sexes
2) Oredoo
3) Rapport de la Banque mondiale, Opening Doors
4) Rapport de la Banque mondiale sur la santé : Équité et redevabilité : S’engager en faveur des systèmes de santé au Moyen-Orient et en Afrique du Nord
5) Rapport du GSMA : Connected Women
6) Statistiques de la Banque mondiale sur les inégalités hommes-femmes
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