Publié sur Voix Arabes

En Haute-Égypte, les jeunes entrepreneurs sont acteurs du changement

En Haute-Égypte, les jeunes entrepreneurs sont acteurs du changement En Haute-Égypte, les jeunes entrepreneurs sont acteurs du changement

« Nous ne trouvons pas les bons profils », « les démarches administratives pour obtenir un certificat pour notre usine relèvent du parcours du combattant », « nos coûts en électricité sont très élevés »... Voilà quelques-unes des doléances que j’ai pu entendre lors d’une réunion de dirigeants du secteur industriel en Haute-Égypte. J’avais essayé, pour cette occasion, d’endosser les habits d’un entrepreneur à l’écoute d’un client potentiel afin de connaître la nature précise de ses griefs. 

L’an dernier, à la même époque, j’avais coordonné des hackathons dans quatre gouvernorats de Haute-Égypte, où plus de 200 jeunes innovateurs avaient réfléchi à des solutions d'avant-garde pour résoudre les défis qu’ils rencontraient au quotidien.
 
À la faveur de ces deux événements, j'ai songé à mettre en relation ces deux groupes, dans l’espoir que jeunes innovateurs et entrepreneurs contribuent à la transformation de la Haute-Égypte. 
  
L’écosystème
 
En examinant dans le détail l’écosystème des entreprises en Haute-Égypte, on dénombre beaucoup d'activités tirées par l’offre et destinées à appuyer l’essor de l’entrepreneuriat (concours, formations et autres initiatives de promotion).  Cette offre dynamise la demande d'entrepreneurs qui ont soif de savoir et d’innovation.

C’est ensuite que les choses se compliquent. Après avoir mis à profit ces programmes, les entrepreneurs en herbe créent leur activité, mais ne trouvent pas de mentor pour les accompagner dans leur projet ou les remettre sur pied en cas d’échec. Autre difficulté rencontrée, l’insuffisance des financements disponibles. 

Face à de telles contraintes, les start-up de Haute-Égypte sont souvent tuées dans l’œuf.
 
Le profil des créateurs de start-up est un facteur important dans la manière dont ils abordent l’absence globale de perspectives d’emploi en Égypte et l’atonie du secteur privé, moteur essentiel de croissance et de création d’emplois. 

Il s’agit souvent de jeunes diplômés de l’université qui souhaitent créer des opportunités pour eux comme pour d'autres. Or, comme la Haute-Égypte compte peu d’entreprises internationales, ils ne disposent d’aucun bagage professionnel. En revanche, ils sont passionnés et ont pour ambition le changement, et ils sont surtout avides d’apprendre et de développer leur jeune pousse.
 
L’innovation : une question de processus
 
Selon IDEO (a), une société de design internationale, il existe un mythe autour de la créativité : c’est inné et ça ne s’apprend pas, seules des personnalités charismatiques comme celle de Steve Jobs sont capables d’innover. Rien n’est moins vrai : la créativité s’acquiert par la pratique. Faire preuve d’assurance créative, c’est avant tout pouvoir acquérir des compétences dans un processus de production, d’adoption et de réalisation de nouvelles idées. 

En partant de ce principe, nous pouvons travailler selon un processus destiné à établir une compréhension claire des problèmes ou des enjeux. D’après moi, rapprocher les entrepreneurs et les dirigeants du secteur industriel avec qui j’ai été en contact depuis l’an dernier pourrait s’avérer fructueux. C’est un moyen pour les jeunes de contribuer à la transformation de la Haute-Égypte et d’avoir un réel impact sur notre société.


Auteurs

Mahmoud Halim

Cofondateur et directeur commercial d’Athar Accelerator

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