Un mois après que les dirigeants du monde se soient réunis dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations Unies pour réaffirmer leur engagement en faveur du financement de la couverture sanitaire universelle, la communauté mondiale de la santé se réuni à Berlin pour la tenue du Sommet mondial de la santé. Sous le haut patronage de la chancelière Angela Merkel, du président Emmanuel Macron et du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, le sommet se concentrera cette année sur la couverture sanitaire universelle et le capital humain en Afrique, le rôle du G7 et du G20 dans la santé mondiale, et comment le Plan d’action mondial peut être mis en œuvre.
Le plan d’action mondial lancé en septembre lors de l’Assemblée générale des Nations Unies décrit comment 12 agences multilatérales de santé, de développement et d'aide humanitaire vont collaborer pour soutenir les pays à assurer une couverture sanitaire universelle et à atteindre les objectifs des ODD liés à la santé. Ces organismes, qui représentent environ le tiers de toute l’aide au développement en faveur de la santé, se sont engagés dans des actions visant à aligner les efforts opérationnels et financiers ; à améliorer la collaboration avec les pays ; et à accélérer les progrès sur certaines questions clés, notamment les services de santé primaires et le financement durable de la santé.
Accélérer les progrès est essentiel
Nous savons qu’il faut accélérer rapidement les progrès si l’on veut atteindre d’ici 2030 les objectifs de développement durable fixés pour la santé. En fait, des milliards d’individus du monde entier n’ont toujours pas accès à des soins de qualité abordables et équitables, ce qui contribue chaque année à plonger 100 millions de personnes dans la pauvreté. La Banque mondiale estime que les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure auront besoin d’environ 176 milliards de dollars en plus par an d’ici 2030 pour financer des services essentiels de qualité. Dans plusieurs de ces pays, les dépenses totales de santé par habitant restent faibles — avec une moyenne de 40 dollars US consacrés à la santé dans les pays à faible revenu, et bon nombre à la charge du patient, ce qui entraîne des difficultés financières et l'appauvrissement. Il est donc essentiel de combler le déficit de financement avec des systèmes de financement de la santé de haut niveau si l’on entend garantir à tous l’accès à un paquet de services essentiels de qualité.
La couverture des services de santé doit croître deux fois plus vite
Selon les données de l’OMS, près de 5 milliards de personnes n’auront pas accès aux services de santé essentiels d’ici 2030 à moins que leur couverture n’augmente deux fois plus vite.
Ainsi, la Banque mondiale et le Mécanisme de financement mondial (GFF) travaillent avec leurs partenaires à soutenir les pays dans la mobilisation accrue de financements nationaux et extérieurs à des fins d’investissement dans la santé et le capital humain.
Les ministres des Finances nous disent qu'ils sont de plus en plus prêts à considérer les dépenses de santé comme un investissement et non plus seulement comme une dépense. Mais ils demandent aussi aux ministres de la santé d'optimiser les fonds dépensés tout en assurant efficacité, équité et qualité. De concert avec des partenaires, nous soutenons les gouvernements dans la priorisation des financements existants, le ciblage des populations et des régions les plus vulnérables, et la mise en place de systèmes de santé primaire solides et résilients.
L’example du Nigéria
by Dominic Chavez
Par exemple au Nigéria, où les dépenses publiques de santé sont parmi les plus faibles au monde, la Banque mondiale et le GFF ont financé un projet pilote dans trois États afin de démontrer que la mise en place d’un Fonds de prestation de services de santé de base (Basic Health Care Provision Fund — BHCPF) pouvait améliorer efficacement la couverture. Ce projet pilote a convaincu les décideurs nigérians d’allouer d’importantes ressources nationales au BHCPF, que la Loi de 2014 sur la santé nationale a d’ailleurs reconnu comme source de financement supplémentaire destinée à assurer à tous les Nigérians l’accès à un paquet minimum de services de santé.
Lors du Sommet mondial de la santé de cette année, nous sommes impatients de mettre en lumière, avec la participation de nos partenaires du Plan d’action mondial, les gouvernements, la société civile et les acteurs du secteur privé comment une collaboration renforcée conduit effectivement à une meilleure santé — pour tous.
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