« Pour réussir dans la vie, il te faudra bien étudier, obtenir ton diplôme avec mention pour qu’enfin tu puisses décrocher un travail bien payé », voilà ce que mon père me répétait constamment. Dans mon esprit de jeune fille tout était clair : un diplôme avec mention déboucherait automatiquement sur un travail procurant un revenu aussi élevé que celui de Bill Gates.
Bien que l’idée de faire de longues études me paraissaient fatiguante, j’étais convaincue que le résultat en valait la peine. Mais avec l’âge et l’expérience, j’ai vu une toute autre réalité. En fait, il ne suffit plus d’obtenir de bons résultats pour obtenir un bon travail. La preuve : alors que le taux de réussite en classe s’améliore, le taux de chômage ne cesse d’augmenter dans mon pays. Ce qui m’a poussée à me poser beaucoup de questions. Et la réponse est en fait toute simple : il faut changer de mentalité !
Le monde dans lequel nous vivons est en perpétuel mutation, nous devons donc utiliser en permanence notre sens de l’adaptation pour nous conformer au siècle présent, à la dernière innovation. Aujourd’hui, le milieu du travail traditionnel est saturé. Il est donc temps de changer de posture et de passer du statut de « chercheur d’emploi » à « créateur d’emploi ».
Car après tout, l’une des meilleures façons de stimuler l’emploi n’est-elle pas d’en créer ? Et pour y parvenir, n’a-t-on pas le devoir, en tant que jeunes, de changer la manière d’appréhende les choses ? En effet, les problèmes de mon pays pourraient se transformer en une occasion de changer de stratégie de développement. Malheureusement, nous avons au contraire tendance à vouloir résoudre les problèmes par des plaintes. Arrêtons ! Essayons plutôt de transformer les problèmes que traverse le Burundi en opportunités d’affaires qui permettront de réduire considérablement le chômage.
Niyonkuru Révérien, jeune de 26 ans, originaire de la province Bubanza, l’a bien compris. À la fin de ses études universitaires, il s’est retrouvé sans emploi, mais n’a pas baissé pas les bras. Un problème de malnutrition au Burundi, lui fait entrevoir une opportunité entrepreneuriale et il décide de se lancer dans la production d’une farine nutritive à partir de huit ingrédients (banane verte, maïs, soja, riz, sorgho, arachides et sésame). L’aventure n’a pas été facile mais petit à petit ses efforts et sa ténacité ont porté leurs fruits. Aujourd’hui, Révérien est à la tête d’une petite entreprise qui emploie neuf personnes.
D’après un proverbe français « un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté ». Alors, analysons les problèmes du Burundi. Une surpopulation majoritairement jeune et rurale, un fort exode rural des jeunes à la recherche d’emploi, mais également un taux d’illettrisme élevé, sans oublier le chômage au taux alarmant de 65 %.
Pour y remédier, l’agriculture me semble être la première solution. Le secteur agricole est un secteur qui demande une main-d’œuvre importante, forte et énergétique ; qualité intrinsèque aux jeunes. Par ailleurs, lorsque les conditions sont favorables, c’est un secteur où le rendement peut être supérieur à l’investissement faible, notamment en matière pour les cultures vivrières. De plus, une plus grande production agricole pourra donner naissance à beaucoup d’usines de transformation, ce qui permettra non seulement de réduire le chômage mais également de développer le pays.
Alors, pour répondre à votre question : comment stimuler l’emploi et les débouchés professionnels chez les jeunes au Burundi ? Investissons dans le changement de leur mentalité
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