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Crise du coronavirus : un décaissement rapide peut sauver des vies et assurer l’avenir

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When Benin announced its first case of COVID-19 we had to immediately mobilize technical and financial resources. When Benin announced its first case of COVID-19 we had to immediately mobilize technical and financial resources.

Lorsque les autorités béninoises ont annoncé le premier cas de coronavirus sur leur territoire, j’ai réfléchi avec l’ensemble de l’équipe de la Banque mondiale pour savoir comment nous pourrions aider au mieux le pays à faire face à cette crise. Nous redoutions le pire au regard de la situation dramatique que vivaient certains pays développés, malgré un système de santé considéré comme bien préparé et plus résilient que celui de la majorité des pays africains. Il fallait agir vite et bien pour faire face à l’urgence et limiter ainsi la propagation d’une éventuelle épidémie au Bénin. Il s’agissait avant tout d’aider immédiatement le gouvernement à mobiliser les ressources techniques et financières pour financer le plan national de préparation et de riposte.  

La volonté politique était au rendez-vous, la direction de la Banque mondiale a annoncé qu’elle ne ménagerait pas ses efforts, notamment financiers, face à cette urgence de santé publique de portée internationale. Or, l’un des écueils de nos projets reste la difficulté à surmonter les lenteurs de la bureaucratie pour décaisser rapidement. Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, il fallait redoubler d’imagination et faire preuve de flexibilité pour mettre rapidement à disposition les ressources nécessaires.  

Nous avons très tôt compris que les collègues en charge des questions fiduciaires faisaient partie de la solution. La recette que nous avons expérimentée consistait à former l’équipe gouvernementale en charge de la gestion des projets de lutte contre la pandémie de COVID-19 dans la maîtrise des mesures fiduciaires simplifiées. En veillant à ce que tous les maillons de la chaîne de décaissement jouent le jeu, nous avons pu mettre en œuvre plus rapidement les actions de soutien.   

L’importance d’une communication permanente 

Toutes les équipes étaient engagées et prêtes à s'adapter si nécessaire aux diverses contraintes. Une réunion hebdomadaire d’une heure se tenait au plus haut niveau entre l’équipe de la Banque mondiale et les ministres de la Santé et des Finances pour assurer une compréhension commune des activités à financer et identifier ensemble la manière la plus efficiente de le faire.  

Les résultats ont été au rendez-vous. En moins de cinq mois, le Bénin a atteint un taux de décaissement de plus 90 % des ressources mises à disposition pour répondre à la crise sanitaire . Un peu plus de 38 millions de dollars ont été décaissés pour assurer le volet sanitaire de la crise, soit 22 milliards de francs CFA pour la Banque mondiale seule, pendant que l’ensemble des autres partenaires techniques et financiers cumulaient 7 milliards de franc CFA de soutien au Bénin (environ 15 millions de dollars).  

Nous avons ainsi aidé le pays à équiper en caméras thermiques 15 sites de surveillance aux frontières et à construire ou aménager 5 centres de traitement. Nous avons appuyé la mise en fonction de 13 laboratoires et de 89 centres de dépistage par l’acquisition de matériel, consommables et équipement (notamment des masques tous les autres équipements de protection). La prise en charge du personnel a également été assurée pour les 3 centres de traitement fonctionnels, 10 laboratoires, le Samu, les équipes d’intervention rapide, les psychologues ainsi que les acteurs sanitaires au port et à l’aéroport de Cotonou. Le 15 juillet 2020, 9 ambulances médicalisées ont été remises au gouvernement du Bénin pour le transport sécurisé des cas critiques de COVID-19. Nous avons également financé la campagne nationale d’engagement communautaire et de communication. 

Capitaliser l’expérience de la réponse à la crise du COVID-19 

La réflexion que m’inspire cette expérience de la crise du coronavirus, consiste à essayer de capitaliser les leçons tirées des bonnes pratiques en matière de passation des marchés, de gestion financière, de dialogue avec le client, et d’engagement du personnel pour les étendre à l’ensemble des projets de notre portefeuille. Le leadership et l’engagement n’ont jamais fait défaut au sein de nos équipes. Mais notre expérience au Bénin démontre que nous pouvons optimiser notre service à la population si nous regardons tous dans la même direction, si chaque maillon de la chaîne joue pleinement son rôle au sein des projets, pour accélérer le décaissement et mettre en œuvre de manière efficiente les actions planifiées .  

La lutte contre la pandémie n’est pas terminée et notre engagement ne s’arrête pas là. Il faudra aussi restaurer l’activité économique . L’avenir passe par la préparation et l’exécution de projets transformateurs dans des secteurs comme la compétitivité agricole, l’éducation, l’économie numérique, la formation professionnelle ou encore l’inclusion sociale. Il est important que les projets en cours et ceux qui seront approuvés dans les semaines et les mois à venir emboîtent le pas des projets sanitaires afin qu’au-delà des souffrances et des efforts collectifs, nous puissions regarder avec fierté les résultats de notre action, car nous aurons su nous retrousser les manches pour vaincre la fatalité.

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Coronavirus crisis: Rapid disbursement can save lives and secure the future

Nous avons ainsi aidé le pays à équiper en caméras thermiques 15 sites de surveillance aux frontières et à construire ou aménager 5 centres de traitement. Nous avons appuyé la mise en fonction de 13 laboratoires et de 89 centres de dépistage par l’acquisition de matériel, consommables et équipement (notamment des masques tous les autres équipements de protection)


Auteurs

Atou Seck

Responsable des opérations

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