Publié sur Nasikiliza

De la formation à l’emploi au Sénégal : permettre aux jeunes d’être le moteur de la croissance

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Comme beaucoup de pays africains, le Sénégal est marqué par une population jeune à la recherche d’emplois et de salaires décents. Le rapport sur le dernier recensement national de la population sénégalaise publié tous les dix ans par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), révèle que la moyenne d’âge de la population est de 22 ans et qu’un Sénégalais sur deux a moins de 18 ans. Les moins de 15 ans représentent plus de 42 % de la population, dénotant clairement la prédominance des jeunes dans la population. Il s’agit néanmoins de la couche de la population la plus touchée par le chômage et le sous-emploi. Et les jeunes représentent 60 % des demandeurs d’emploi.

C’est pour y remédier que le Président Macky Sall a proclamé 2016 Année de l'emploi. Le pays a lancé plusieurs initiatives avec les entreprises et des partenaires techniques et financiers tels que l’Association internationale de développement (IDA). L’IDA, en collaboration avec l’Agence française de développement (AFD), finance le Projet formation professionnelle pour l’emploi et la compétitivité (FPEC) à hauteur de  76,5 millions de dollars (35 millions provenant de l’IDA et 16,5 millions de l’AFD) afin d’aider le pays à offrir une main-d’œuvre formée et qualifiée au marché du travail. Et ce, dans trois secteurs prioritaires du Programme Sénégal Émergent : l’horticulture, l’aviculture et le tourisme.

Le manque de qualifications constitue en effet un des obstacles majeurs à l’entrée des jeunes sur le marché du travail. Le Sénégal doit donc investir dans des formations adaptées aux besoins du marché et améliorer le niveau général d’éducation des jeunes. Selon un recensement national de la population réalisé en 2013, plus d’un million et demi des enfants âgés de 7 à 16 ans ne bénéficient pas d’une éducation formelle (école française ou franco-arabe). Environ 47 % de l’ensemble des enfants en âge d’être scolarisés ne sont pas inscrits dans les écoles publiques. Cela veut dire qu’une bonne partie de la jeunesse sénégalaise n’est jamais allée à l’école tandis qu’une autre partie n’a pas acquis les compétences de base indispensables avant de quitter l’école.  

Ainsi, au-delà de l’élargissement de la carte des formations initiales avec la création de 10 nouveaux centres, le projet FPEC prévoit de mettre en place des formations de courtes durées (de quatre à six mois) afin d’enseigner les compétences professionnelles recherchées sur le marché du travail. Appelées « certificats de spécialité », ces formations s’adressent aux jeunes ayant décroché très tôt de l’école et ne possédant aucune qualification professionnelle. Elle cible également les jeunes diplômés du supérieur qui n’ont pas les compétences professionnelles requises ou encore ceux qui évoluent dans le secteur informel et souhaiteraient valider leur acquis ou se reconvertir professionnellement. Le seul critère exigé pour en bénéficier est que la personne puisse suivre un cours en français.

À terme, ce projet permettra à quelque 10 000 jeunes d’acquérir des compétences essentielles et reconnues sur le marché du travail. Le certificat de spécialisation obtenu à la fin de ces formations devrait également les aider à trouver un travail plus facilement. Les jeunes, représentent l’avenir d’un pays et peuvent être un vrai levier de croissance et de prospérité, à condition qu’ils soient bien formés et encadrés.


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