Le développement économique d’un pays ne se mesure pas uniquement à la taille d’une nouvelle route, ou au nombre d’usines, de centrales électriques et de ports construits. C’est aussi la somme d'histoires individuelles.
Cette série de blogs publiée par le Groupe de la Banque mondiale, en partenariat avec Fraternité Matin et la bloggeuse Edith Brou, raconte l’histoire de ces héros ordinaires qui contribuent chaque jour au développement de leur communauté et dont la vie a changé grâce à un projet de l’institution.
Des emplois pour redonner espoir à une jeunesse exclue
J’ai rencontré Prince Brokou, il y a quatre ans, en 2013, lorsque sa candidature avait été retenue pour faire partie d’une brigade d’entretien des routes, dans le cadre du Projet de création d’emplois jeunes et de développement des compétences (PEJEDEC), financé par la Banque mondiale. A l’époque, il vivait encore chez ses parents à Yopougon, une des grandes banlieues abidjanaises.
Prince a été employé sur plusieurs chantiers de travaux publics. Son travail consistait notamment à éliminer les détritus qui obstruaient les caniveaux et provoquaient des inondations pendant la saison des pluies. Cet emploi temporaire de 6 mois lui a permis d’économiser une bonne partie de son salaire de 60 000 francs CFA par mois (environ 124 dollars). Prince a également suivi des cours sur le civisme et la citoyenneté, le sida, l’environnement et l’hygiène publique et a reçu une courte formation en gestion et création d’entreprise, prévus par le PEJEDEC. La tête pleine de projets, il décide de se mettre à son propre compte.
Il y a quelques semaines, j’ai essayé de reprendre contact avec Prince pour savoir ce qu’il était devenu. J’ai trouvé un entrepreneur heureux qui m’a expliqué avoir tenu quelques temps un kiosque téléphonique avant de retourner dans sa ville natale de Gagnoa pour y ouvrir une blanchisserie. « Aujourd’hui on peut dire que je suis chef d’entreprise dans la mesure où moi-même j’emploie deux de mes petits frères qui étaient sans emploi. Le projet m’a apporté beaucoup de choses et permis d’économiser de l’argent pour créer cette activité et ne plus tendre la main pour demander de l’aide », confie-t-il.
Pour autant, Prince n’a pas renié ses origines et espère que sa petite entreprise contribue un peu au développement de sa communauté en lui fournissant des services.
Au lendemain des violences post-électorales d’octobre 2010, la Banque mondiale et le gouvernement ivoirien avaient cherché à mettre en place un programme de création d’emplois afin d’offrir une première opportunité professionnelle à des milliers de jeunes sans qualifications, premières victimes des troubles politiques qui avaient secoué le pays pendant plus de 10 ans. Objectif ? Permettre à une jeunesse en quête d’emplois et de reconnaissance d’aspirer à un meilleur avenir.
Le projet de création d’emplois jeunes et de développement des compétences (PEJEDEC) est né de cette réflexion en 2012, avec un premier don de 50 millions de dollars. Près de 27 500 jeunes ont bénéficié de la phase 1 du projet, arrivée à terme en juin 2015.
En mars 2015, le projet a reçu un financement additionnel de 50 millions de dollars (environ 25 milliards de F CFA) qui lui a permis d’élargir son champ d’action en ciblant notamment davantage les femmes et les zones rurales. C’est le cas d’Aya Aristide N’Dri, une jeune habitante de Katiola, dans la région du Hambol qui a pu se lancer professionnellement grâce au PEJEDEC. Après avoir obtenu son BTS en comptabilité, en 2012, ce n’est qu’avec l’aide du projet qu’elle a réussi à décrocher un stage dans une agence Bancaire de Yamoussoukro, avant de se voir offrir un contrat à durée indéterminée.
Votre avis nous intéresse, n’hésitez pas à répondre à nos questions et à partager vos commentaires :
Cette série de blog est écrite à tour de rôle par :
Taleb Ould Sid’Ahmed est chargé de communication senior au bureau de la Banque mondiale à Abidjan. Il est titulaire d’un doctorat en développement international de l’Université Grenoble III-Stendhal et d’un master en journalisme et sciences de l’information obtenu en Tunisie. Il possède également un master en developpement durable et en éthique économique du Centre de Recherche et d'Action pour la Paix (CERAP) à Abidjan.
Jacques Morisset est l’économiste en chef et le coordinateur des programmes de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire. Après avoir obtenu son doctorat à l’Université de Genève, il a occupé plusieurs positions au sein de la Banque mondiale et de l’IFC, tout en collaborant avec le World Economic Forum. Il a publié de nombreux articles dans des journaux académiques, y compris World Bank Economic Review, Journal of Development Economics, and World Development. Il a été un membre du comité de coordination de la World Bank Economic Review.
Cette série de blogs publiée par le Groupe de la Banque mondiale, en partenariat avec Fraternité Matin et la bloggeuse Edith Brou, raconte l’histoire de ces héros ordinaires qui contribuent chaque jour au développement de leur communauté et dont la vie a changé grâce à un projet de l’institution.
Des emplois pour redonner espoir à une jeunesse exclue
Prince Brokou
J’ai rencontré Prince Brokou, il y a quatre ans, en 2013, lorsque sa candidature avait été retenue pour faire partie d’une brigade d’entretien des routes, dans le cadre du Projet de création d’emplois jeunes et de développement des compétences (PEJEDEC), financé par la Banque mondiale. A l’époque, il vivait encore chez ses parents à Yopougon, une des grandes banlieues abidjanaises.
Prince a été employé sur plusieurs chantiers de travaux publics. Son travail consistait notamment à éliminer les détritus qui obstruaient les caniveaux et provoquaient des inondations pendant la saison des pluies. Cet emploi temporaire de 6 mois lui a permis d’économiser une bonne partie de son salaire de 60 000 francs CFA par mois (environ 124 dollars). Prince a également suivi des cours sur le civisme et la citoyenneté, le sida, l’environnement et l’hygiène publique et a reçu une courte formation en gestion et création d’entreprise, prévus par le PEJEDEC. La tête pleine de projets, il décide de se mettre à son propre compte.
Il y a quelques semaines, j’ai essayé de reprendre contact avec Prince pour savoir ce qu’il était devenu. J’ai trouvé un entrepreneur heureux qui m’a expliqué avoir tenu quelques temps un kiosque téléphonique avant de retourner dans sa ville natale de Gagnoa pour y ouvrir une blanchisserie. « Aujourd’hui on peut dire que je suis chef d’entreprise dans la mesure où moi-même j’emploie deux de mes petits frères qui étaient sans emploi. Le projet m’a apporté beaucoup de choses et permis d’économiser de l’argent pour créer cette activité et ne plus tendre la main pour demander de l’aide », confie-t-il.
Pour autant, Prince n’a pas renié ses origines et espère que sa petite entreprise contribue un peu au développement de sa communauté en lui fournissant des services.
Au lendemain des violences post-électorales d’octobre 2010, la Banque mondiale et le gouvernement ivoirien avaient cherché à mettre en place un programme de création d’emplois afin d’offrir une première opportunité professionnelle à des milliers de jeunes sans qualifications, premières victimes des troubles politiques qui avaient secoué le pays pendant plus de 10 ans. Objectif ? Permettre à une jeunesse en quête d’emplois et de reconnaissance d’aspirer à un meilleur avenir.
Le projet de création d’emplois jeunes et de développement des compétences (PEJEDEC) est né de cette réflexion en 2012, avec un premier don de 50 millions de dollars. Près de 27 500 jeunes ont bénéficié de la phase 1 du projet, arrivée à terme en juin 2015.
En mars 2015, le projet a reçu un financement additionnel de 50 millions de dollars (environ 25 milliards de F CFA) qui lui a permis d’élargir son champ d’action en ciblant notamment davantage les femmes et les zones rurales. C’est le cas d’Aya Aristide N’Dri, une jeune habitante de Katiola, dans la région du Hambol qui a pu se lancer professionnellement grâce au PEJEDEC. Après avoir obtenu son BTS en comptabilité, en 2012, ce n’est qu’avec l’aide du projet qu’elle a réussi à décrocher un stage dans une agence Bancaire de Yamoussoukro, avant de se voir offrir un contrat à durée indéterminée.
Votre avis nous intéresse, n’hésitez pas à répondre à nos questions et à partager vos commentaires :
- Est-ce que ces programmes de reconversion et de formation contribuent vraiment à aider des jeunes en quête d’emplois ?
- Quelles personnes devraient cibler en priorité ces types de programmes ? Les jeunes ? Les femmes ? Les sans-diplômes ?
Cette série de blog est écrite à tour de rôle par :
Taleb Ould Sid’Ahmed est chargé de communication senior au bureau de la Banque mondiale à Abidjan. Il est titulaire d’un doctorat en développement international de l’Université Grenoble III-Stendhal et d’un master en journalisme et sciences de l’information obtenu en Tunisie. Il possède également un master en developpement durable et en éthique économique du Centre de Recherche et d'Action pour la Paix (CERAP) à Abidjan.
Jacques Morisset est l’économiste en chef et le coordinateur des programmes de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire. Après avoir obtenu son doctorat à l’Université de Genève, il a occupé plusieurs positions au sein de la Banque mondiale et de l’IFC, tout en collaborant avec le World Economic Forum. Il a publié de nombreux articles dans des journaux académiques, y compris World Bank Economic Review, Journal of Development Economics, and World Development. Il a été un membre du comité de coordination de la World Bank Economic Review.
Prenez part au débat