Publié sur Nasikiliza

En Côte d’Ivoire chaque histoire compte 9 : à Elima, une nouvelle école reconstruit le passé

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Le développement économique d’un pays ne se mesure pas uniquement à la taille d’une nouvelle route, ou au nombre d’usines, de centrales électriques et de ports construits. C’est aussi la somme d'histoires individuelles. Cette série de blogs publiée par le Groupe de la Banque mondiale, en partenariat avec Fraternité Matin et la bloggeuse Edith Brou, analyse l’impact des projets mis en œuvre et la manière dont ils changent le quotidien des Ivoiriens.

Entourée de dizaines d’autres enfants du village d’Elima, la petite Karidjatou Ouattara est sagement assise dans une classe, les yeux rivés sur le tableau. Elle ne peut contenir sa joie : « Avant, on partait loin à l’école, maintenant on a une école chez nous ! ».

Première école officielle française créée en août 1887, l’école d’Elima, située sur la côte orientale de la lagune d'Aby, en face de la localité d'Adiaké, a pourtant été pendant longtemps un symbole important en Côte d’Ivoire. Tombée progressivement en ruine, l’école avait fini par être abandonnée et rayée de la carte scolaire.

Le projet de reconstruire cette école, qui a formé des générations d’Ivoiriens, a finalement été rendu possible en 2016 grâce au Projet d’urgence d’appui à l’Éducation de base (PUAEB) de la Banque mondiale. Ce projet finance des infrastructures scolaires, en cherchant à responsabiliser les communautés, en leur transférant les ressources financières pour réaliser des travaux de construction ou de réhabilitation de salles de classe. À Elima, des enseignants bénévoles, issus de la région, ont ainsi suivi l’élan d’engagement local et accepté de prêter main forte au corps enseignant.  

La construction de la nouvelle école a transformé la vie des familles. Jusqu’ici, leurs enfants ne fréquentaient simplement pas l’école, ou devaient parcourir plus de 4 km de pistes à pieds pour se rendre à l’école du village voisin à plus de 4km, contraignant souvent les parents et les grands parents à les accompagner au détriment d’autres occupations. « Avant, c’était difficile surtout pendant la saison des pluies pour les enfants de se rendre à l’école.  C’est un véritable soulagement pour les parents comme moi et aussi pour les enseignants de savoir que les enfants et petits-enfants n’auront plus à vivre ce calvaire », explique Assamala Adjoumanvoule, une maman rassurée par la construction de la nouvelle école.

En réduisant les distances, les écoles de proximité encouragent les familles, surtout les plus démunies qui ne peuvent pas payer les coûts de transports, à scolariser leurs enfants.  Par ailleurs, la nouvelle école d’Elima, semble aussi avoir redonné du souffle à ce petit village forestier, tombé peu à peu en désuétude, alors qu’il avait été très actif à la fin du 19e siècle, avec notamment les premières plantations caféières. Véritable attraction dans la région, il possédait à l’époque son propre réseau électrique, un château d’eau et un dispensaire. La reconstruction de l’école Elima a revalorisé l’esprit du village en créant un lieu d’interaction et de rencontre, où les familles peuvent se retrouver et développer des projets communs. L’avenir d’un village ne peut se construire que si ses enfants ne se voient pas forcer à les délaisser et émigrer pour recevoir une éducation de base.

La construction d’écoles de proximité, au sein des communautés, apparait donc comme un instrument efficace pour encourager la scolarité des enfants dans les régions les plus démunies. Elle permet aussi de redynamiser les villages bénéficiaires en créant un espace communautaire revalorisé. Cette approche soulève toutefois certaines questions :

  • Cette approche est-elle soutenable dans la mesure où de nombreux adolescents devront un jour continuer leurs études ou pour trouver un travail ?
  • Si l’objectif est d’encourager les familles à envoyer les enfants à l’école, ne pensez-vous pas qu’il serait plus efficace de subventionner le prix du transport aux familles les plus pauvres afin de permettre à leurs enfants de fréquenter l’école du chef-lieu ? 
     

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