Publié sur Nasikiliza

En Côte d’ivoire, chaque histoire compte : les écoles passerelles, contre vents et marées

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Le développement économique d’un pays ne se mesure pas uniquement à la taille d’une nouvelle route, ou au nombre d’usines, de centrales électriques et de ports construits. C’est aussi la somme d'histoires individuelles. Cette série de blogs publiée par le Groupe de la Banque mondiale, en partenariat avec Fraternité Matin et la bloggeuse Edith Brou, raconte l’histoire de ces héros ordinaires qui contribuent chaque jour au développement de leur communauté et dont la vie a changé grâce à un projet de l’institution. 

Vêtu de son uniforme scolaire kaki, le jeune Soulama Siaka est sagement assis près de son oncle Kone Birama, au fond de la cour familiale. Celui-ci évoque le dénuement dans lequel la crise politique avait plongé sa famille. « Je n’avais même plus les moyens d’envoyer mes enfants à l’école » confesse-t-il.  Presque partout en Côte d’Ivoire, de nombreux enfants abandonnent l’école car leurs familles n’ont pas assez d’argent pour payer les frais de scolarité.

C’est en partant de ce triste constat, que la Banque mondiale a décidé de soutenir l’initiative des « Écoles passerelles » à travers le Projet d’urgence d’appui à l’éducation de base (PUAEB). Son objectif ? Récupérer des élèves déscolarisés en leur offrant un programme accéléré qui enseigne deux niveaux en même temps. Les cours sont assurés par des bénévoles et encadrés par des fonctionnaires conseillers en alphabétisation.

Inscrit par son oncle, le jeune Siaka a fréquenté l’école passerelle Michelle Mambo à Bouaké. En 8 mois, il a assimilé les leçons de CP1 et CP2 en allant à l’école tous les jours, sauf le dimanche. Ce véritable marathon a fini par payer car il a pu passer directement dans les classes supérieures. Siaka est aujourd’hui inscrit dans un collège de la région et voit chaque jour plus loin. Il sait déjà ce qu’il veut faire de sa vie. « I want to be an english teacher ! » parlant la langue de Shakespeare dès qu’il le peut.

Comme Siaka, plus de 2000 enfants ivoiriens âgés de 9 à 15 ans ont pu bénéficier de ce programme intensif et retrouver les bancs de l’école qu’ils avaient dû abandonner contre leur gré. Le projet a ciblé les régions les plus touchées par les crises successives, notamment Bondoukou, Bouna, Danané, Aboisso, Mankono et Ferkessédougou. Plus de la moitié des bénéficiaires sont des filles, ce qui constitue également un rempart contre le taux élevé de grossesses chez les adolescentes.

En aidant les enfants de familles en détresse, les écoles passerelles entendent promouvoir la scolarité en Côte d’Ivoire, déjà en retard par rapport à la majorité des pays africains. L’espérance de vie scolaire n’y est que de 7,7 ans alors qu’elle atteint presque 10 ans en Afrique et dépasse 14 ans dans les pays émergents. Si ce retard s’explique en partie par les insuffisances du système éducatif, il trouve aussi son origine dans les contraintes financières de nombreuses familles. Celles-ci, vivant tout juste au seuil de pauvreté, n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école. Et les distances à parcourir pour se rendre à l’école, souvent élevées dans les zones rurales, n’arrangent rien. Le décrochage scolaire augmente au fil des années, si bien que seuls 35 % des élèves ivoiriens achèvent le collège contre 45 % en Afrique et 75 % dans les pays à revenu intermédiaire.

  • Est-ce qu’un projet comme les écoles passerelles, qui réduisent les coûts de scolarité en accélérant les cours, peut être généralisé à l’échelle nationale sans faire exploser les frais de fonctionnement ?
  • Dans la mesure où la qualité de l’enseignement est insuffisante, ne devrait-on pas se focaliser plutôt sur son amélioration, ce qui motiverait ensuite les familles à davantage laisser leurs enfants à l’école ?

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