Publié sur Nasikiliza

Mettre fin aux violences contre les femmes au Rwanda : la solution passe par les jeunes et les réseaux sociaux

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Pendant longtemps, dès leur plus jeune âge, les femmes étaient privées de droits, de voix et de la liberté de décider pour elles-mêmes. Privées même de choisir leur mari. Les hommes, eux, jouissaient par naissance d’une suprématie divine sur les femmes. Seuls les hommes savaient penser et agir avec raison. Ils avaient un pouvoir total sur les femmes à l’intérieur du foyer, mais aussi parfois à l’extérieur. La mainmise des hommes sur les femmes était totale, omniprésente et indiscutable. Et notre société patriarcale enseignait aux femmes à l’accepter et à s’en accommoder. Penser autrement était tabou.

Mais le Rwanda est bien déterminé à en finir avec ces stéréotypes. Le gouvernement a mis en place toute une série de mesures destinées à favoriser l’émancipation féminine. Ces politiques ont pour objectif de sortir les femmes de « l’arrière-cour » dans laquelle la société les avait cantonnées et de les intégrer dans la sphère politique, sociale et économique, pour qu’elles puissent participer, aux côtés de leurs homologues masculins, à la construction nationale. Et les résultats sont au rendez-vous : alors que les femmes représentent 51 % de la population totale, elles occupent 61 % des 80 sièges du Parlement et détiennent 11 portefeuilles ministériels sur 20.

Hélas, en dépit de ces chiffres remarquables, le fléau des violences à l’encontre des femmes sévit toujours. Une enquête réalisée en 2016 par l’observatoire rwandais des inégalités entre les sexes a révélé que les femmes représentaient 90 % du nombre total des victimes de violences de genre. Les violences faites aux femmes ont doublé entre 2014 et 2015, entraînant la mort des victimes dans de nombreux cas. 
 

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La lutte contre les violences de genre passe par les jeunes. Selon un rapport de l’Institut national des statistiques publié en 2016, les 14-35 ans représentent 39 % de la population rwandaise. Cette jeunesse constitue donc une masse critique sur laquelle il faut cibler les campagnes de prévention et de sensibilisation. Les jeunes doivent être partie intégrante de ce combat. Ils sont les leaders de demain : leur donner les moyens d’agir, c’est agir pour l’avenir.

Et pour parler aux jeunes aujourd’hui, on ne peut pas se passer de la technologie. Les réseaux sociaux font désormais partie de notre mode de vie. Des médias tels que Facebook, Twitter, LinkedIn, Instagram, WhatsApp ou YouTube, pour n’en citer que quelques-uns, sont devenus les premières sources d’information chez les jeunes, mais aussi les principaux moyens de partage de l’information. En 2014, l’État rwandais a signé un accord avec des fabricants d’appareils électroniques pour permettre aux lycéens et aux étudiants de disposer d’un ordinateur portable avec un accès Wi-Fi gratuit dans les établissements. Selon l’Agence de régulation des services d’utilité publique (RURA) du Rwanda, plus de 29 % de la population était connectée à internet en 2017.

Les plateformes de médias sociaux sont donc sans aucun doute des outils de sensibilisation incontournables pour diffuser des messages qui permettent de faire évoluer les mentalités et les stéréotypes envers les droits des femmes. Ces vecteurs sont les plus à même de changer la donne et de soutenir l’élimination des violences de genre. Rien de tel qu’une campagne bien pensée sur les réseaux sociaux pour faire le buzz et propager l’information et la prise de conscience. Avec l’essor des nouvelles technologies dans le monde entier, le nombre d’utilisateurs d’internet s’accroît rapidement et les plateformes de médias sociaux s’imposent comme le moyen le plus rapide et le plus adapté pour promouvoir le changement. Mettons les meilleurs outils de la lutte contre les violences de genre entre les mains des jeunes.

Auteurs

Prince Arsene Muhoza

Étudiant en troisième année à l’université du Rwanda

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