Publié sur Nasikiliza

Pleins feux sur l’Afrique : promesse tenue

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Le projet de centrale hydroélectrique des Chutes du Rusumo : Fournir plus d'électricité dans la région des Grands Lacs en Afrique

En mai dernier, j'ai accompagné le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim et le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon durant leur visite à caractère historique dans la région des Grands Lacs en Afrique.  
 
Dans cette région épuisée par la guerre, nous avons vu à chacune de nos étapes, en ville comme à la campagne, des familles engagées dans une longue lutte pour maintenir la paix, trouver des emplois, nourrir et éduquer leurs enfants et leur offrir une vie meilleure.  

Pendant ce voyage historique, comme lors de mes visites précédentes sur ce continent au cours de ces 18 derniers mois en tant que vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, j'ai pu constater par moi-même à quel point ce continent avait un besoin vital d'électricité. Les Africains manquent d’électricité, d'emplois, d'écoles et d'hôpitaux qui fonctionnent bien et d'opportunités commerciales, pour ne citer que quelques-uns des défis qui continuent à entraver le développement de leurs pays. Là-bas, le président Jim Yong Kim a annoncé un projet de financement d'un milliard de dollars pour la Région des Grands Lacs, pour aider à subvenir aux besoins quotidiens des populations de ces pays.
 
Où en sommes-nous aujourd’hui ? Le 6 août, le Conseil des Administrateurs du Groupe de la Banque mondiale a approuvé un financement de 340 millions de dollars pour le projet régional de centrale hydroélectrique des chutes du Rusumo. Octroyé par l’IDA, le fonds du Groupe de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres, ce projet «au fil de l'eau » fournira 80 MW d'énergie propre, écologique et renouvelable aux réseaux du Burundi, du Rwanda et de la Tanzanie, ce qui permettra à ces pays d’amener l’électricité dans plus de foyers, d’alimenter une croissance stimulée par la création d'emplois, améliorant ainsi les conditions de vie de leurs populations.
                                                 
Pourquoi l’énergie hydroélectrique est-elle importante pour l'avenir de l'Afrique ? 
 
L’hydroélectricité représente 20 % de toute l'électricité produite et consommée à l’échelle mondiale. Elle pourrait jouer un rôle énorme en Afrique subsaharienne, pourtant  elle n'est exploitée qu'à 10 % de son potentiel, contre près de 80% dans les pays industrialisés. Nous pouvons et nous nous devons de faire plus pour augmenter la part de l'hydroélectricité dans la gamme d’options énergétiques en Afrique.
                                        
Un projet de centrale au fil de l'eau ne nécessite pas de barrage. Le projet des chutes du Rusumo utilisera les puissants courants et les cascades du fleuve Kagera, à la frontière  du Rwanda et de la Tanzanie, pour actionner des turbines produisant de l’électricité. En outre, le projet fournira une énergie bon marché qui ne ruinera pas les consommateurs, surtout les plus pauvres. L’électricité coûtera 0,062 dollar le kWh, comparé au prix actuel de 0,25 dollar pour une électricité thermique non seulement chère mais aussi polluante. Enfin, le projet des Chutes du Rusumo est un excellent exemple d'initiative qui aide à renforcer les capacités en Afrique en adoptant une approche régionale pour mettre au point des solutions de développement rentables, qui respectent l'environnement et grâce auxquelles tout le monde y trouve son compte.
 
Actuellement, seulement 4 % de la population du Burundi a accès à l'électricité tandis qu’au Rwanda et en Tanzanie,  le taux est de 13% et 15 % respectivement. Il est impératif  de combler au plus vite ce déficit énergétique.
 
Le projet des Chutes du Rusumo est exactement le type de projet de développement vert et intelligent dont l'Afrique a besoin. Si l’on se réjouissait déjà de l’engagement pris en mai dernier, la satisfaction est d’autant plus grande aujourd’hui que cette promesse a été tenue. Il reste encore fort à faire et la Banque mondiale s'engage à aider les Africains à se doter de la puissance énergétique nécessaire pour faire de leurs aspirations une réalité, grâce à des projets et programmes transfrontaliers qui leur permettront de transformer leur région toute entière.


Auteurs

Makhtar Diop

Directeur général et vice-président exécutif d’IFC

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