« Grâce à la formation je sais mieux ce qu’est l’innovation ouverte. Je peux désormais m’adresser à des clients potentiels pour recenser leurs besoins et leur montrer les services que nous pouvons leur offrir ». Mariem Kane, incubateur Hadina RIMTIC
Parce qu’ils sont distributifs, participatifs et décentralisés, les programmes d’innovation ouverte peuvent ouvrir aux startup la voie à des marchés et à des opportunités d’affaires plus importants. Ils permettent aussi aux entreprises partenaires de répondre rapidement à l'évolution de la dynamique du marché, de tester de nouveaux produits ou de cibler de nouvelles clientèles.
Pourtant, les incubateurs africains ne tirent pas encore parti des potentialités que recèle l’innovation ouverte. Parce qu’ils n’ont pas toujours les connaissances et l’expertise requises pour élaborer et exécuter ces programmes, les incubateurs manquent une occasion importante de promouvoir des partenariats entre les startup qui forment leur clientèle et d’autres acteurs de l’écosystème, notamment les grandes entreprises et les administrations publiques.
Conscient de la nécessité de pallier cette insuffisance, notre équipe, en collaboration avec Afric’innov, AfriLabs, et ScaleChanger, a organisé un webinaire par le biais du Opening Learning Campus (OLC) de la Banque mondiale, sous le thème African incubators: how to leverage the potential of open innovation.
La session, présentée en anglais et en français, était destinée au réseau d’incubateurs de la Banque, Afric’innov et Afrilab, ainsi qu’aux services de la Banque mondiale.
Plus de 300 participants issus de plus de 30 pays ont suivi la formation qui visait à mieux leur faire comprendre le concept d’innovation ouverte et le rôle que peuvent jouer les incubateurs dans la promotion de la collaboration en matière d’innovation.
Dans son intervention durant la session, le spécialiste senior chargé du développement du secteur privé, Alexandre Laure, a souligné que c’était aussi l’occasion pour les services de la Banque mondiale d’évaluer la capacité des incubateurs existant à mettre en œuvre des programmes d’innovation ouverte. « Le Groupe de la Banque mondiale pourra mieux orienter ses projets et améliorer l’appui que l’institution apporte au développement du secteur privé ».
Le thème central du webinaire portait sur le rôle des incubateurs dans la facilitation - avant, pendant et après - des partenariats entre leurs clients et d’autres intervenants dans l’écosystème. S’agissant plus particulièrement de l’innovation ouverte dans les entreprises, la session a permis de présenter les meilleures pratiques en matière de collaboration entre les grandes entreprises et les startup.
Pour inspirer les participants, le webinaire a présenté des exemples tirés de la réalité
- L’innovation ouverte est multiforme et ne concerne pas exclusivement le secteur privé. La compétition e-Takara, par exemple, fut lancée en 2017 par l’Agence nationale pour la société de l’information du Niger et elle est mise en œuvre par l’incubateur CIPMEN. Les Startup ont été formées et entraînées pour mettre au point des solutions qui répondent aux problèmes auxquels sont confrontées les administrations publiques nigériennes. Lorsque la solution était jugée pertinente, les startup avaient la possibilité de conclure un protocole d’accord avec l’agence concernée. Pour l’heure, quatre entrepreneurs ont étroitement collaboré avec le ministère de l’enseignement supérieur, la direction générale des impôts, la direction générale de la protection civile, et la communauté urbaine de Niamey, pour améliorer concrètement certains services publics.
- Il a aussi été question de Startup Connect, l’accélérateur de startup nigérian. Ce programme d’accélération sponsorisé par l’Union Bank, la deuxième plus vieille banque du Nigéria, et exécuté par Co-Creation Hub Nigeria (Cc-HUB), associe les entreprises de technologie nigérianes à la marque de l’Union Bank pour proposer des solutions technologiques de nouvelle génération au marché africain. Douze startup ont été choisies pour prendre part à un atelier de deux jours au cours duquel elles devaient préparer leur discours commercial et clarifier leur proposition de valeur. Trois vainqueurs furent désignés au terme de cet exercice.
Au terme de la session, les participants ont reçu des certificats que certains ont utilisé pour obtenir un premier rendez-vous avec de potentielles entreprises partenaires ! L’image ci-dessous présente la liste des incubateurs qui ont travaillé par la suite avec les formateurs et la Banque mondiale pour démarrer leurs activités d’accompagnement des entreprises dans leurs pays respectifs.
Candide Leguede, coordonnatrice nationale de INNOV’UP (Incubateur togolais dirigé par des femmes), a invité à multiplier ce type d’initiatives. « Nos programmes d’innovation ouverte ont besoin d’un appui concret, particulièrement sur la manière d’adapter les méthodologies aux différents secteurs et circonstances ».
Si vous avez manqué le webinaire, vous pouvez regarder la vidéo ici : African Incubators: how to leverage the potential of open innovation? Et vous pouvez aider d’autres à apprendre en partageant le lien webinar link sur vos médias sociaux.
Prenez part au débat