Publié sur Blog de Données

Un habitant sur cinq au Moyen-Orient et en Afrique du Nord vit à proximité d’une zone de conflit

L'extrême pauvreté se confond de plus en plus avec les situations de fragilité, conflit et violence, en particulier en Afrique subsaharienne. C’est le constat d’un nouveau rapport intitulé Fragilité et conflits : En première ligne de la lutte contre la pauvreté, qui fait aussi état d’une tendance alarmante liée à l’impact grandissant des conflits.

En dix ans, le pourcentage de la population mondiale habitant à proximité d’une zone de conflit a pratiquement doublé, pour atteindre 3 % . Selon le critère retenu par le rapport, il s’agit des habitants vivant dans un périmètre situé à 60 kilomètres d’un épisode d’affrontement majeur (c’est-à-dire ayant provoqué la mort d’au moins 25 personnes, d’après les chiffres du Programme de données sur les conflits de l'université d’Uppsala). Il est important de noter que ce périmètre ne tient pas compte des frontières nationales, et qu’un épisode de violence meurtrière à proximité d’une frontière peut donc avoir un impact sur les populations des deux pays concernés.

Cette analyse met en évidence une forte augmentation de l’exposition des populations du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord à des conflits, qui est passée de 6 % en 2007 à près de 20 % en 2017 , avec une hausse particulièrement rapide en 2011. Des statistiques qui n’ont pas de quoi surprendre alors que le Yémen, la Syrie et l’Iraq continuent d’être en proie aux conflits et aux violences. Mais qui alertent sur l’exposition généralisée des habitants de ces pays aux conflits.

En outre, ces conflits ont probablement des conséquences de grande ampleur sur le niveau de vie des populations de l’ensemble de la région, en raison de leurs répercussions considérables sur les pays voisins, en termes macroéconomiques, commerciaux et de personnes déplacées, mais aussi de la situation géopolitique régionale. Le nombre de plus en plus élevé d’individus exposés à des conflits rend d’autant plus urgente la nécessité de remédier aux effets durables de cette situation et à ses conséquences sur plusieurs générations. Parallèlement à la reconstruction des infrastructures, il faut des investissements concertés et de long terme pour restaurer un capital humain et un potentiel économique mis à mal.

⇩ Télécharger l'introduction du rapport (PDF en français)
En savoir plus : Site web de la stratégie pour les pays FCS
*FCS : sigle anglais pour Fragile and Conflict Situation.

Ce billet fait partie d'une blog-série utilisant les données du nouveau rapport, Fragilité et conflits : En première ligne de la lutte contre la pauvreté. Le rapport montre pourquoi il est essentiel de s'attaquer à la fragilité et aux conflits pour atteindre les objectifs de lutte contre la pauvreté. Il présente de nouvelles estimations sur les conditions de vie des populations dans les situations de fragilité et de conflit (FCS) et analyse la nature multidimensionnelle de la pauvreté dans ces contextes. Il révèle que le manque de données dans les pays FCS empêchait jusqu'ici de se faire une idée précise de l'état de la fragilité, de la pauvreté et de leurs points de convergence, et il explique comment de nouvelles stratégies innovantes permettront de relever ces défis.


Auteurs

Paul Corral

Économiste principal, Bureau de l'Économiste en chef pour le Développement humain

Nandini Krishnan

Économiste senior, pôle Pauvreté et équité, Asie du Sud

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