Selon le Rapport mondial de 2015 sur le travail des enfants produit par l’Organisation internationale du travail (OIT), 168 millions d’enfants dans le monde sont encore concernés par ce fléau. Bien que des avancées considérables aient été accomplies dans la lutte contre le travail des enfants — surtout sur la période 2000-2012, pendant laquelle la proportion des enfants contraints de travailler a baissé de 16 à moins de 11 % —, le phénomène reste encore très répandu dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, la région du monde où les progrès ont été les plus lents.
Au Soudan du Sud, au Burkina Faso et dans plusieurs autres pays africains, un enfant sur trois qui travaille n’est pas scolarisé.
Comme le souligne l’OIT dans son rapport sur les tendances mondiales entre 2000 et 2012, c’est dans les pays les plus pauvres que l’incidence du travail des enfants est la plus élevée. Dans les pays à faible revenu, 33 % des enfants travaillent, contre 9 % dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et 6 % dans les pays à revenu intermédiaire supérieur. Toutefois, en valeur absolue, c’est dans les pays à revenu intermédiaire que l’on trouve le plus grand nombre d’enfants qui travaillent, avec un total de 93,6 millions d’enfants. Une très grande partie d’entre eux vit dans des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (74,4 millions). La lutte contre le travail des enfants n’est donc absolument pas limitée aux pays les plus pauvres.
Les enquêtes auprès des ménages constituent la principale source des données concernant le travail des enfants. Et bien que l’on s’efforce d’harmoniser la définition de ce type d’emploi et les questions posées dans les questionnaires, il existe encore des disparités considérables dans les instruments d'enquête servant à collecter des données sur le travail des enfants ainsi que dans les méthodes d'échantillonnage sur lesquelles reposent ces enquêtes. Outre les différences entre diverses enquêtes au sein d’un même pays, il existe également des disparités entre les pays pour un même type d'enquête. C’est pourquoi les estimations sur le travail des enfants ne sont pas totalement comparables d’un pays à l’autre.
Définitions:
- Selon les définitions de l’OIT, on considère qu’un enfant est « économiquement actif » s’il a exercé une activité économique pendant un minimum d’une heure au cours de la période de référence.
- Le travail des enfants stricto sensu correspond à une sous-catégorie des enfants économiquement actifs. Cette sous-catégorie concerne les enfants qui effectuent les pires formes de travail et ceux qui sont économiquement actifs avant l’âge minimum. Elle ne concerne pas les enfants qui effectuent des travaux légers autorisés.
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