L’amélioration de la santé maternelle est une des priorités de la Banque mondiale et constitue la cible numéro 5 des objectifs de développement pour le Millénaire (ODM). Les ODM placent vigoureusement le développement humain au centre des facteurs favorisant les progrès sociaux et économiques dans tous les pays. Ils prennent acte de la nécessité de mettre en place un partenariat mondial pour le développement, et ont été largement reconnus comme un cadre commun pour mesurer les progrès en matière de développement.
Pour réduire les inégalités, bon nombre de pays ont mis l’accent sur les soins de santé primaires, notamment la vaccination, l’assainissement, l’accès à de l’eau potable et la maternité sans risques. L’édition 2010 des Indicateurs du développement dans le monde montre que des améliorations ont eu lieu dans ce domaine dans plusieurs régions du monde, notamment en Amérique latine et dans les Caraïbes ; pour d’autres, en revanche, il reste encore beaucoup à faire.
La région Amérique latine et Caraïbes a réalisé des avancées spectaculaires en matière de santé maternelle et infantile. Ses taux de mortalité infantile et juvénile sont désormais au niveau de ceux de l’Asie de l’Est et du Pacifique, ainsi que de l’Europe et de l’Asie centrale. Plus de 80 % des naissances sont assistées par du personnel médical qualifié, et la région affiche la plus importante proportion de femmes enceintes recevant des soins prénataux (95 %). Elle enregistre également un taux élevé d’utilisation de moyens de contraception (75 % des femmes mariées). Toutefois, avec 72 naissances pour 1 000 femmes âgées de 15 à 19 ans, la région Amérique latine et Caraïbes connaît le deuxième plus important taux de fécondité chez les adolescentes du monde, après celui de l’Afrique subsaharienne.
Les améliorations du taux de mortalité chez les nourrissons et les enfants de moins de 5 ans sont les principaux facteurs qui contribuent à l’allongement de l’espérance de vie dans le monde en développement. Dans la région Europe et Asie centrale, les décès durant la première année de vie sont la première cause de la mortalité infanto-juvénile. La région Europe et Asie centrale est celle qui a réalisé les progrès les plus importants en matière de réduction de la mortalité chez les enfants âgés de moins d’un an : entre 1990 et 2008, le taux de mortalité infantile y est passé de 41 à 19 décès pour 1 000 naissances. En revanche, dans de nombreux pays de la région, le taux de mortalité chez les adultes, surtout chez les hommes, demeure beaucoup plus élevé que dans d’autres pays ayant un niveau de revenu similaire. Des taux élevés de consommation d’alcool et de tabac et une haute prévalence de la tuberculose et du VIH/SIDA ont conduit à une diminution de l’espérance de vie au cours des 20 dernières années.
L’Afrique subsaharienne possède le taux de fécondité chez les adolescentes le plus élevé au monde, ce taux diminuant lentement. Or les grossesses précoces augmentent les risques de décès pendant l’accouchement. Il s’agit également de la région en développement qui a le plus faible taux de prévalence de la contraception : depuis 2000, celui-ci ne se situe que légèrement au-dessus de 20 %.
Si, au niveau de l’ensemble du monde, des progrès ont été accomplis sur la voie de la réalisation des ODM liés à la santé, ils sont encore insuffisants et lents dans bon nombre de pays, en particulier les États fragiles ou émergeant d’un conflit. La lenteur des avancées est notamment attribuée aux défaillances en matière de soins. Il est donc impératif que les pays parviennent à améliorer et élargir l’accès aux soins de santé en ternes d’infrastructures, de personnel et de financement.
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