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Données sur la malnutrition au niveau infranational

On constate de manière croissante que les disparités géographiques des indicateurs de développement au sein de chaque pays deviennent de plus en plus prononcées. Des données infranationales sont nécessaires pour informer les décideurs dans le domaine du développement. Cependant, les données au niveau infranational sont moins répandues (organisées dans un ensemble global), du fait que les zones administratives infranationales changent fréquemment.

Aujourd'hui, pour la première fois, une base de données globale fournit un accès ouvert et facile aux données des indicateurs de malnutrition infantile au niveau infranational. Ces informations proviennent de la base de données mondiale de l'OMS sur la croissance et la malnutrition infantiles (WHO Global Database on Child Growth and Malnutrition). Mise à jour avec soin (les sources et les métadonnées des enquêtes sont d'excellente qualité), celle-ci couvre quasiment l'intégralité des pays en développement. Elle contient des indicateurs anthropométriques clés comparables au plan international ainsi que des données cohérentes entre les niveaux national et infranational. Par ailleurs, elle constitue la source des données utilisées actuellement pour les Indicateurs du développement dans le monde au niveau national. En plus de divers indicateurs et métadonnées liés à la malnutrition infantile, cette base de données contient les « noms » des zones infranationales des différents pays, mais pas le système de codage infranational.


Le Kenya fait partie des pays confrontés à de graves problèmes de sécheresse (dans certaines régions), de pauvreté, de maladie (VIH, malaria) et de manque d'accès à la nourriture, qui, parmi d'autres, ont fait grimper les taux de malnutrition aux niveaux les plus élevés depuis plus d'une décennie.

Au fil des années, les organisations internationales et l'État kenyan ont beaucoup investi pour faire reculer la malnutrition dans le pays. Grâce à ces efforts, les taux de malnutrition ont chuté en moyenne mais restent très élevés dans certaines régions. Dans le Nord-Est, une région où les épisodes de sécheresse sont fréquents et où la proximité de la frontière avec la Somalie se traduit par un niveau d'insécurité élevé à cause des réfugiés somaliens fuyant la sécheresse et les conflits qui affectent leur pays, les taux de malnutrition sont parmi les plus élevés du pays.
 

Afrique sub-saharienne

En nous appuyant sur les normes et procédures en vigueur pour identifier les zones administratives infranationales ainsi que pour gérer les systèmes de codification déjà en place (afin de faciliter les mises à jour), nous avons fusionné la base de données mondiale de l'OMS sur la croissance et la malnutrition infantiles avec les codes administratifs les plus récents issus des sources suivantes :

  • GAUL (Global Administrative Unit Layers)
    L'initiative GAUL est mise en œuvre par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), et repose sur une collaboration entre des organismes internationaux et des autorités nationales qui génèrent et collectent des informations géographiques sur les unités administratives. Le jeu de données GAUL est mis à jour chaque année et diffusé gratuitement par le biais de la plateforme open source GeoNetwork de la FAO. Chaque nouvelle version intègre l'ensemble des mises à jour antérieures.
  • GADM (a) (Global Administrative Areas)
    L'initiative GADM est le fruit d'une collaboration entre des chercheurs et différentes organisations qui vise à fournir gratuitement une base de données géographiques contenant les emplacements des pays et zones administratives infranationales pour utilisation dans les systèmes SIG et les logiciels similaires. Son objectif principal est de fournir des fichiers contenant les frontières des zones infranationales, et non un système de codage de celles-ci. Toutefois, pour chaque zone infranationale, cette base de données fournit un certain nombre d'attributs, les plus importants étant le nom de chaque zone et les différentes variantes de celui-ci.
  • UNSALB (a) (Second Administrative Level Boundaries Dataset)
    Cette initiative interinstitutions a été lancée dans le contexte des activités du groupe de travail UNGIWG (a) des Nations Unies et fournit un accès ouvert à une strate de données SIG globales standardisées contenant la délimitation des frontières administratives jusqu'au deuxième niveau infranational. Le système de codage SALB peut être appliqué à n'importe quel pays, et permet des mises à jour faciles à suivre pour refléter les changements de nom et de délimitation des zones administratives infranationales.

Limitations :

La base de données mondiale de l'OMS sur la croissance et la malnutrition infantiles ne contient pas les données de population pondérées par rapport à l'élargissement de l'échantillon (elle ne répertorie que la taille de l'échantillon) pour chaque zone infranationale qui permettraient aux utilisateurs de calculer les agrégats nationaux pondérés par rapport à la population. De plus, elle ne contient pas les écarts-types qui pourraient être utiles pour établir des comparaisons plus pertinentes.

Bien que tout ait été mis en œuvre pour rendre les statistiques aussi comparables que possible entre les différents pays et au fil du temps, les utilisateurs doivent garder à l'esprit le fait que les données peuvent différer en termes de méthodes de collecte, de population couverte et de méthodes d'estimation. Des incohérences peuvent apparaître dans les estimations de la base de données mondiale de l'OMS sur la croissance et la malnutrition infantiles du fait des variations dans les périodes considérées ou les données disponibles. Pour des informations détaillées sur la méthodologie utilisée pour estimer les tendances régionales et globales en matière de malnutrition infantile, consultez la page www.who.int/nutgrowthdb/publications/methodology_estimating_trends/en/index.html (a)

L'Unicef, l'OMS et la Banque mondiale recommandent de ne pas utiliser les données des indicateurs de dénutrition et de dénutrition sévère pour établir des comparaisons intertemporelles. Les indicateurs de dénutrition et de dénutrition sévère sont très sensibles aux infections et aux changements affectant la disponibilité alimentaire. Le rapport poids/taille d'un enfant peut se dégrader rapidement, mais aussi se rétablir tout aussi rapidement avec les interventions appropriées ou la fin d'une crise. Les estimations de prévalence de la malnutrition sont calculées à partir d'enquêtes menées auprès des ménages qui ne donnent qu'une vue instantanée à un bref point dans le temps. Les indicateurs de retard de croissance, d'insuffisance pondérale et de surpoids sont plus stables et moins sensibles aux changements rapides des conditions de vie des enfants.

Données actuellement diffusées de manière publique via www.who.int/nutgrowthdb (a)

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