Un tiers de l’énergie produite dans le monde sert à la fabrication d'aliments, dont un tiers se perdra ou sera gaspillé . Or, un quart de ces denrées suffirait à nourrir 870 millions d’êtres humains. « Faire plus et mieux avec moins » impose de satisfaire les besoins essentiels et de favoriser une meilleure qualité de vie tout en réduisant la pollution et les gaspillages nocifs. Il faut aussi mieux utiliser les ressources naturelles. L’Objectif de développement durable (ODD) n° 12 vise des modes de consommation et de production durables.
Une gestion rationnelle des ressources naturelles
L’indicateur de l’épargne nette ajustée permet d’apprécier l’efficacité de l’utilisation des ressources naturelles (cible 12.2) en mesurant, à l’échelle d’un pays, les écarts entre production et consommation, donc l’évolution de la richesse nationale. Cet indicateur prend en compte l’investissement dans le capital humain, la dépréciation du capital fixe, l’épuisement des ressources naturelles et les dommages occasionnés par la pollution. Un taux positif indique que les éléments sont là pour bâtir la richesse et la croissance d’une nation. Un taux négatif suggère un déclin de la richesse et une trajectoire de développement non viable. Cet indicateur est particulièrement précieux pour établir si les pays fortement dépendants des ressources naturelles contrebalancent l’épuisement desdites ressources en investissant leurs rentes dans d’autres formes de capital productif (à travers l’éducation par exemple). Les pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure les plus dépendants à l’égard des ressources naturelles tendent à avoir le taux d’épargne le plus faible.
Les causes et l’ampleur des pertes alimentaires varient selon les régions
Satisfaire les besoins alimentaires d’une population mondiale en plein essor tout en réduisant les pertes et les gaspillages alimentaires (cible 12.3) pose de sérieuses difficultés. On entend par « pertes alimentaires » une baisse du volume ou de la qualité des denrées alimentaires à tous les maillons de la chaîne alimentaire, depuis le lieu de production jusqu’au lieu de consommation. Le gaspillage alimentaire se produit lorsque des denrées comestibles mises à la disposition du consommateur sont jetées parce qu’elles ont dépassé leur date limite de consommation ou sont « oubliées ». L’ampleur des pertes alimentaires varie fortement selon les groupes de revenu et les régions : dans les pays à revenu élevé d’Amérique du Nord et d’Asie de l’Est/Pacifique, le gaspillage alimentaire est la principale cause des pertes alimentaires, qui équivalent à plus de 1 500 calories par personne et par jour. À l’inverse, les pays d’Afrique subsaharienne perdent l’équivalent de 414 calories par personne et par jour, essentiellement aux étapes de production, de manutention et de stockage des produits, avant qu’ils n’atteignent les marchés.
Les pays à revenu élevé tendent à produire plus de déchets dangereux
L’ODD 12 vise à réduire le déversement des produits chimiques et autres déchets dans l’environnement et à minimiser leurs effets négatifs sur la santé (cible 12.4). Un inventaire partiel de plus de 3 000 sites toxiques dans le monde a mis en évidence les risques sanitaires pour les quelque 200 millions de riverains concernés. La production de déchets dangereux par habitant a pratiquement doublé à l’échelle de la planète entre la fin des années 90 et la fin des années 2000. Dans les pays à revenu intermédiaire, elle est passée de 17 kilogrammes entre 1996 et 2000 à 42 kilogrammes entre 2006 et 2011 (hors Kazakhstan, qui en aurait produit 40,7 tonnes en 2010). Mais les pays riches non membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) détiennent toujours le record, avec 981 kilogrammes par habitant entre 2006 et 2011. À l’inverse, la production de déchets dangereux par les pays à faible revenu sur la même période est ressortie à 7 kilogrammes par habitant.
Les subventions aux combustibles fossiles sont surtout le fait des pays à revenu élevé
L’ODD 12 appelle à la rationalisation des subventions aux combustibles fossiles, inefficaces (cible 12.c) même si les méthodes de mesure font encore débat. Le Fonds monétaire international propose une estimation exhaustive des subventions en tenant compte non seulement des écarts entre le prix payé par le consommateur final et les cours internationaux mais également des coûts sociaux et environnementaux de la pollution locale, du trafic automobile et du changement climatique. Rapportées au PIB, les subventions sont particulièrement fortes dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure (pratiquement 14 %), devant les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et les pays à revenu élevé non membres de l’OCDE (autour de 11 %).
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