Lancée récemment, la stratégie du Groupe de la Banque mondiale en matière de genre (2024-2030) appelle à un engagement plus fort pour accélérer l'égalité des homme-femme et se diriger vers un monde sans pauvreté sur une planète vivable.
Pour atteindre cet objectif, il est essentiel que nous aidions nos clients à produire et à renforcer les données et les preuves scientifiques nécessaires à la pleine compréhension des difficultés et contraintes subies par les femmes en matière de capital humain, de participation économique, de violence sexiste et de participation à la prise de décision, ainsi que les moyens de les surmonter. Or, en moyenne, seul un tiers des données nécessaires au suivi des indicateurs des Objectifs de développement durable (ODD) liés au genre est disponible (Beegle et al 2023). Sur la base des taux d'amélioration historiques, ONU Femmes estime qu'il faudra au moins 22 ans aux pays pour combler ces lacunes en matière de données sur le genre dans le cadre des ODD.
Afin de renforcer les capacités d'amélioration des données sur le genre dans les pays clients, 23 spécialistes des enquêtes issus de 15 Bureaux nationaux de la statistique et d'instituts de formation de 12 pays à revenu faible ou intermédiaire se sont réunis au début du mois pour apprendre et partager des idées sur les pistes et moyens de combler les lacunes critiques en matière de données sur le genre afin d'accroître les débouchés professionnels des femmes.
Il s’agissait de la première session de formation dans le cadre du Programme de données de l’Académie du Groupe de la Banque mondiale, lancé en partenariat avec l’Institut de la Banque mondiale pour le développement économique, le Center for Development Data (C4D2), et avec le soutien du gouvernement italien, établissant ainsi une norme élevée pour les efforts de formation à venir, grâce à son programme holistique.
Tirer parti de l’expertise de l’ensemble du GBM
Nos trois départements, le Groupe de gestion des données sur le développement, la Pôle d’expertise mondiale en matière de pauvreté et d’équité et le Groupe sur le genre ont étroitement collaboré pour dispenser cette formation importante intitulée « Exploiter les enquêtes sur les ménages pour combler les lacunes en matière de données sur le genre ». Ce cours s’appuie sur notre expérience collective de collaboration avec les pays clients pour renforcer les capacités statistiques nationales et améliorer la qualité des données sur le genre afin d’éclairer les politiques de développement.
Toutes nos équipes se sont employées à combler les lacunes en matière de données exploitables sur le genre tout au long du cycle de vie des données, que ces lacunes proviennent d’une initiative de collecte incomplète, d’une analyse insuffisante, ou d’approches de diffusion qui n’impliquent pas les principaux utilisateurs des données. Nous menons des recherches méthodologiques et politiques pertinentes pour comprendre les différentes expériences économiques des femmes et des hommes au sein des ménages, et comment notre compréhension de ces expériences dépend des personnes interrogées.
Nous soutenons la mise en œuvre de normes mondiales en matière de production et de diffusion de données à grande échelle à travers des projets de renforcement des capacités statistiques, de Living Standards Measurement Study (Etude sur la mesure des niveaux de vie) et de Strengthening Gender Statistics (Renforcer les statistiques sur le genre), et nous soutenons les innovations combinant les données d’enquêtes sur les ménages avec d’autres sources de données afin de maximiser leur valeur. Grâce au Portail de données sur le genre, nous nous efforçons de rendre les données existantes sur le genre plus accessibles.
S’attaquer aux lacunes en matière de données sur le genre à tous les niveaux
La formation a été conçue autour de cette approche du cycle de vie complet des données, en mettant l’accent sur la participation économique des femmes. Des lignes directrices internationales pertinentes ont été présentées sur les meilleures approches pour produire les données dont nous avons besoin pour répondre aux questions essentielles sur l’égalité des sexes et l’autonomisation économique. Les praticiens des enquêtes provenant des Bureaux nationaux de la statistique et des instituts de formation régionaux ont discuté des approches qu’ils utilisent et des défis qu’ils rencontrent dans la collecte d’informations auprès des femmes et des hommes sur des sujets allant des droits de propriété foncière à l’utilisation du temps. Ils ont parcouru ensemble la méthodologie d’élaboration des principaux indicateurs de genre liés au travail et à l’emploi et se ont appris à créer des illustrations graphiques (visuels) puissantes pour communiquer des informations à partir de ces indicateurs. Pour conclure la semaine, les participants à la formation ont discuté de stratégies pour améliorer l’utilisation des données par la collaboration avec les parties prenantes tout au long du processus.
Approfondir l’engagement avec notre communauté d’experts
Le Centre de données sur le développement du GBM en Italie, qui existe depuis longtemps, a abrité la formation, accueillant plusieurs participants issus du réseau de 12 instituts de formation africains que le Centre a soutenus pendant plusieurs années. Ils ont été rejoints par de nouveaux collègues issus des Bureaux nationaux de la statistique d’Afrique subsaharienne, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, dont beaucoup ont collaboré avec la Banque mondiale dans le cadre d’autres initiatives visant à renforcer les données d’enquête nationales. Les expériences variées du groupe ont alimenté des discussions animées sur les sujets abordés au cours de la semaine.
Perspectives
Cette formation n’est qu’un exemple des efforts déployés par le Groupe de la Banque mondiale à travers le Programme de données de l’Académie du Groupe de la Banque mondiale pour coordonner la conservation des connaissances autour des défis mondiaux, en reconnaissance du fait que l’apprentissage est au cœur de nos efforts pour mettre fin à l’extrême pauvreté et stimuler une prospérité partagée sur une planète vivable.
Restez à l’écoute pour les prochaines formations visant à accroître la valeur des données pour l’élaboration des politiques, y compris deux formations en juillet à Pérouse axés sur une meilleure mesure de la richesse des ménages afin d’améliorer la qualité de l’éducation et de la formation.
Merci à Jessica Anderson, Anna Bonfert, Heather Moylan, Miriam Muller, Kolobadia Nayihouba, et Amparo Palacios-Lopez d’avoir conçu et dispensé cette formation.
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