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Malnutrition des filles et des garçons : quelle évolution ces dix dernières années ?

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Child Nutrition - young child eating food

Globalement, les filles ont moins de chance que les garçons d’aller en classe, d’avoir un emploi stable ou de travailler dans la fonction publique. En revanche, d’après la majorité des indicateurs disponibles, il y a un domaine où elles sont mieux loties que les garçons : la malnutrition.

Au cours de la dernière décennie, le taux de malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans dans les pays en développement a reculé, passant de 26 % en 2000 à 23 % en 2010. Selon des mesures régionales ou par catégorie de revenu, les filles présentent une prévalence inférieure à celle des garçons, ou au moins égale.

Comment se mesure la malnutrition ? Pour la Banque mondiale, c’est le pourcentage d’enfants de moins de cinq ans dont le poids ou la taille est inférieur(e) de plus de deux écarts-types à la médiane correspondante pour la population internationale de référence du NCHS/OMS.

Améliorations régionales et nationales

Ainsi, hormis en Asie du Sud, où les filles sont logées à la même enseigne que les garçons, au niveau régional, ces dix dernières années, les filles ont conservé leur avantage par rapport aux garçons en termes de malnutrition.

Cette tendance se confirme à l’échelon national, où les données font apparaître un niveau de prévalence de la malnutrition moindre chez les filles, avec une amélioration continue au fil du temps.

Des avancées qui ne sont pas uniformes au sein des pays

Toutefois, les filles ne sont pas partout avantagées de la même manière : dans beaucoup de pays à faible revenu ou dans les zones pauvres de pays plus développés, la situation générale des filles ne s’est guère améliorée.

Au Bangladesh, en fonction de la catégorie de niveau de vie à laquelle elles appartiennent, les filles risquent davantage que les garçons d’être malnutries, même si, quel que soit le sexe, c’est dans les ménages pauvres que les enfants courent le plus grand risque de souffrir de malnutrition.

Source : Gwatkin et al., "Socio-Economic Differences in Health, Nutrition, and Population in Bangladesh. "

De même, les données sur la malnutrition disponibles par oblast (ou par région autonome) dans la Fédération de Russie montrent que les filles affichent une prévalence plus élevée que les garçons dans certaines parties du pays.

Source : Base de données mondiale de l’OMS sur la croissance et la malnutrition de l’enfant

La malnutrition des enfants résulte d’une conjonction de facteurs :

  • l’insuffisance de la nourriture, aussi bien en termes quantitatifs que qualitatifs ;
  • la piètre qualité des services d’eau, d’assainissement et de santé, et
  • des pratiques de soins et d’alimentation sous-optimaux.

Des interventions ciblées visant à améliorer l’accès aux services et dispositifs de base restent la priorité absolue si l’on veut réduire et in fine éradiquer la malnutrition des enfants, aussi bien chez les garçons que chez les filles, d’une façon complète, équitable et durable. Cependant, il faut aussi s’attacher à identifier les obstacles culturels, notamment les pratiques et attitudes discriminatoires qui favorisent les garçons par rapport aux filles, et à y remédier.

Les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) concentrent leur attention sur les inégalités qui pénalisent de nombreuses femmes par rapport aux hommes. Les données montrent que les filles s’en sortent généralement plutôt mieux que les garçons en ce qui concerne la malnutrition et que, globalement, le risque de malnutrition chez les enfants diminue.

Certes, nous n’avons pas encore atteint les cibles des OMD, mais ces données témoignent d’une amélioration significative dans la vie des enfants, ces dix dernières années.

Note : Toutes les données utilisées pour élaborer les graphiques et tableaux de cet article sont accessibles ici.


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