Publié sur Blog de Données

OMD 2 : La nécessité d’accélérer les progrès vers l’éducation primaire pour tous

Ce billet, qui s’appuie sur les données de l’édition 2015 des Indicateurs de développement dans le monde, est le deuxième d’une série consacrée aux objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

L’objectif du Millénaire pour le développement n° 2 est d’« assurer l’éducation primaire pour tous ». La mesure et cible unique de cet objectif consiste à « donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires » d’ici à 2015.  

 
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Après de modestes avancées dans les pays les plus pauvres, les progrès se sont considérablement accélérés depuis l’an 2000. Il y a quelques années, l’objectif OMD 2 semblait sur le point d’être réalisé. Cependant, depuis 2009, le taux d’achèvement du cycle primaire stagne à 91 % dans les pays en développement.

Seules deux régions, celles de l’Asie de l’Est/Pacifique et de l’Europe/Asie centrale, ont atteint ou sont sur le point d’atteindre l’objectif d’éducation primaire pour tous. La région du Moyen-Orient/Afrique du Nord a régulièrement progressé jusqu’à un taux de 95 % en 2012, qui est également celui de l’Amérique latine et des Caraïbes. L’Asie du Sud a atteint un taux de 91 % en 2009, mais les progrès se sont ralentis depuis. C’est en Afrique subsaharienne que les difficultés sont les plus importantes avec un taux d’achèvement du cycle primaire bien plus faible à seulement 70 % en 2012.

35 % des pays en développement sont sur le point de réaliser l’objectif OMD 2

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Lorsque l’on se penche sur les performances nationales, c’est un tableau plus nuancé qui se dégage : 35 % des pays en développement ont atteint ou sont sur le point d’atteindre l’objectif OMD 2, mais 28 % sont loin de l’être et il est peu probable qu’ils y arrivent même d’ici 2030. Le manque de données empêche par ailleurs de suivre les progrès de façon satisfaisante : dans 24 pays représentant 17 % des pays en développement, les données disponibles ne permettent pas d’évaluer correctement les avancées accomplies.

      





En 2012, 55 millions d’enfants n’étaient toujours pas scolarisés

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Dans les pays en développement, le nombre d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire mais n’étant pas scolarisés a été presque divisé par deux depuis 1996. Environ 80 % des enfants non scolarisés vivent en Asie du Sud ou en Afrique subsaharienne. Alors qu’une réduction significative du taux d’enfants non scolarisés avait été obtenue en Asie du Sud au début des années 2000, conséquence des progrès réalisés en Inde, il restait encore malgré tout 55 millions d’enfants privés d’un enseignement primaire en 2012.

De nombreux obstacles peuvent décourager les parents d’envoyer leurs enfants à l’école : la nécessité pour les garçons et les filles de participer aux tâches agricoles, le manque d’installations scolaires adéquates, le manque d’enseignants ou encore les frais de scolarité.

  

L’accès à l’éducation est inégal et diffère selon le revenu, le lieu d’habitation ou le sexe

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Les enfants n’ont pas tous les mêmes chances d’aller à l’école ou de poursuivre leur scolarité. Les enfants des ménages les plus pauvres sont tout particulièrement désavantagés. Au Niger par exemple, les deux tiers des enfants non scolarisés en primaire se comptent parmi les 20 % des ménages les plus pauvres. Les enfants de ménages plus aisés ont trois fois plus de chances d’achever leur scolarité en primaire que ceux issus de familles plus pauvres. 

Le pays connaît également des disparités entre la ville et la campagne : en 2012, plus de 90 % des enfants des zones urbaines achevaient le cycle primaire, contre seulement 51 % dans les zones rurales. En outre, les garçons étaient plus susceptibles que les filles d’être scolarisés et de rester à l’école. Les filles issues de ménages pauvres vivant dans des zones rurales sont les plus désavantagées et les moins susceptibles d’acquérir le capital humain qui pourrait représenter l’un de leurs meilleurs atouts pour échapper à la pauvreté. De nombreux pays connaissent les mêmes disparités dans l’accès à l’éducation, qui diffère ainsi selon le revenu ou le sexe, ou selon qu’il s’agit d’une zone urbaine ou rurale.




Indicateurs utilisés dans ce billet Liens utiles
http://wdi.worldbank.org/table/2.14
 

Auteurs

Hiroko Maeda

Statisticienne à la Banque mondiale

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