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Données sur la dette extérieure des pays en développement : un panorama contrasté

ImageLe Groupe de la Banque mondiale a publié aujourd'hui l'édition 2015 de sa publication phare consacrée aux statistiques de la dette internationale (IDS) (a). Cette publication renferme les statistiques d’encours et de flux de la dette extérieure relatives à l’année 2013 ainsi que d'autres indicateurs financiers de premier plan pour les 124 pays en développement qui participent au système de notification de la dette mis en place par le Groupe.

On y apprend notamment que les entrées nettes de capitaux liées à la dette dans les pays en développement ont augmenté de 28 % en 2013, tirées par la forte hausse (50 %) de la dette à court terme. De plus, les investissements directs étrangers dans les économies émergentes n’ont pas fléchi, portant les flux nets de capitaux (dette et prises de participation) à un total de 1 200 milliards de dollars.

Pour une analyse détaillée de ces statistiques et tendances, rendez-vous sur le portail de données sur la dette (a), qui vous permettra notamment d’accéder aux tableaux des IDS (a). Voici, pour commencer, un certain nombre d’éléments à retenir.

En Chine, les entrées de capitaux liées à la dette ont augmenté de 35 à 139 milliards de dollars en 2013
C'est la Chine qui enregistre le record de hausse de l’année. Si l'on exclut ce pays, la situation pour l’ensemble des pays en développement apparaît bien moins spectaculaire : 

Chart 1

L'augmentation de 28 % des entrées nettes de capitaux liées à la dette en 2013 est largement due au triplement des flux qu'a connu la Chine, ceux-ci passant de 35 à 139 milliards de dollars entre 2012 et 2013 ; sans la Chine, l'augmentation globale n'est que de 3 %. Cela constitue un changement de tendance notable par rapport aux années précédentes. En 2011, les pays en développement (hors Chine) avaient enregistré une chute des entrées de capitaux liées à la dette tandis que ceux de la Chine augmentaient. En 2012, c’est l’inverse qui s’est produit, avec une chute des flux à destination de la Chine et une hausse au niveau des autres pays en développement considérés dans leur ensemble.
 
Si la forte hausse enregistrée en Chine a un impact important sur la situation globale de la dette dans les pays en développement, d'autres gros emprunteurs connaissent aussi des tendances qui diffèrent de celles observées au niveau du monde en développement dans son ensemble.

En 2013, 20 États représentaient 92 % des flux de capitaux liés à la dette vers les pays en développement
 

Chart 2
¹Top 20 countries include China, Mexico, Turkey, Brazil, India, Malaysia, Indonesia, Kazakhstan, Colombia, Thailand, Hungary, Vietnam, Jordan, Morocco, Egypt, Philippines, Angola, Nigeria, Mongolia, Ecuador


Le graphique ci-dessus montre l’évolution des entrées nettes de capitaux liées à la dette entre 2005 et 2013 pour l’ensemble des 20 pays¹ du peloton de tête en 2013, par rapport à l’évolution combinée de tous les autres pays. En 2005, ces mêmes 20 pays représentaient environ la moitié de l'intégralité des flux vers les pays en développement, alors qu'ils en représentaient 92 % en 2013. La rupture s'est produite après la crise financière de 2008 : les 20 pays de tête ont vu ces flux fortement augmenter au cours de l'année 2010 tandis que ceux à destination des autres pays en développement stagnaient.
 

Chart 3


Treize des 20 pays de tête sur le plan des entrées de capitaux liés à la dette figurent également dans le palmarès des 20 pays qui forment le principal de l'encours de la dette extérieure totale (et les cinq premiers pays pour les deux indicateurs sont les mêmes : la Chine, le Brésil, le Mexique, l'Inde et la Turquie). On retrouve ici aussi une évolution très différente entre ces 20 principaux pays et l’ensemble des autres États, les premiers enregistrant une hausse bien plus forte des niveaux d'endettement.

Les créances à court terme ont représenté en 2013 28 % des flux nets de capitaux liés à la dette vers les pays en développement
Si les flux et l'encours de la dette évoluent au fil du temps, c'est aussi le cas de leur composition. Par exemple, l'essentiel de l'augmentation de la dette de la Chine en 2013 provient de créances à court terme, lesquelles ont représenté 83 % des flux cette année-là, contre 95 % en 2012. En dépit de cette baisse, cette part est bien plus élevée que dans l'ensemble des pays en développement hors Chine, où elle n’atteint globalement que 18 %. Depuis 2009, la Chine affiche le plus fort ratio dette à court terme/dette totale de tous les pays en développement : celui-ci s’élève actuellement à 71 %, c'est-à-dire 43 points de plus que la moyenne de 28 % pour l'ensemble des pays en développement.
 
Pour en savoir plus, reportez-vous à la version PDF de l'édition 2015 des International Debt Statistics (IDS) (a). Cette publication, qui fait suite aux anciens Tableaux de la dette internationale (vous pouvez consulter l'édition de 1982 ici), eux-mêmes remplacés par le rapport sur le Financement du développement dans le monde, continue depuis 2013 de couvrir les principaux aspects et évolutions des flux financiers internationaux.

Le Groupe de gestion des données sur le développement de la Banque mondiale met tout en œuvre pour que les statistiques IDS restent une source d'informations précieuses pour la connaissance de la dette. Faites-nous part de vos commentaires et suggestions sur les statistiques IDS ci-dessous ou en nous envoyant un e-mail à l'adresse data@worldbank.org.

​Indicateurs et codes utilisés dans ce billet :

  • Encours de la dette extérieure, total (montants décaissés non remboursés, dollars courants)   DT.DOD.DECT.CD
  • Encours de la dette extérieure, court terme (montants décaissés non remboursés, dollars courants)   DT.DOD.DSTC.CD
  • Flux nets sur la dette extérieure, long terme (rentrées nettes, dollars courants)   DT.NFL.DLXF.CD

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