Publié sur The Trade Post

Haïti : de l’impact positif des échanges sur le redressement du pays et son essor économique

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A busy Haitian market. Source - Glenda PowersL’horizon semble se dégager pour Haïti, qui poursuit son redressement depuis le séisme dévastateur de 2010. Et cela, grâce (en partie) au commerce extérieur.
 
Les autorités haïtiennes le savent qui s’emploient, avec le Groupe de la Banque mondiale et d'autres donateurs, à identifier les obstacles aux échanges pour les démanteler et doper ainsi les secteurs exportateurs.
 
Au début du mois, une équipe de la Banque mondiale s’est rendue à Port-au-Prince pour une semaine de travail avec les principaux acteurs, publics et privés, de la logistique commerciale du pays, notamment des représentants du ministère du Commerce et de l'Industrie. L’objectif ? Discuter de solutions pour renforcer le programme de facilitation des échanges du pays, financé par un fonds fiduciaire multidonateurs conçu pour aider les pays en développement à renforcer leur potentiel économique et à lutter contre la pauvreté grâce au commerce.
 

Les recommandations présentées s’appuyaient sur les conclusions d’enquêtes réalisées récemment dans le cadre du premier volet de ce programme, sur le transport routier, les chaînes d’approvisionnement, les ports et l’industrie maritime. Elles se sont aussi basées sur un travail effectué avec l’outil d'évaluation des douanes (CATT) mis au point par la Banque mondiale.
 
L’économie haïtienne achoppe sur un certain nombre de difficultés, comme l’inefficacité des politiques publiques et la médiocrité des infrastructures, exacerbées par les catastrophes naturelles de ces dernières années. L’objectif du programme de facilitation des échanges est clair : aider le pays à surmonter ces défis grâce à la réduction du coût des transactions commerciales et des échanges, des mesures pour améliorer la compétitivité et une meilleure intégration dans la région.
 
Bon nombre des recommandations concernent les produits agricoles phares du pays — l'avocat, la mangue, le café, le vétiver et le riz — et le secteur textile. Si Haïti exporte dans le monde entier ses mangues et son vétiver (une graminée qui rentre dans la composition d’huiles essentielles), la République dominicaine voisine constitue le principal débouché pour son café et ses avocats.
 
Afin de gagner de nouveaux marchés et développer les secteurs exportateurs, le pays doit impérativement renforcer la compétitivité des producteurs en agissant sur les deux leviers que sont le rendement et la productivité des facteurs. Une fois que les produits sont récoltés et prêts à partir à l’usine, il faut améliorer les modalités d’emballage et de transport afin de réduire les risques que cette production soient écrasée ou endommagée. On augmentera ainsi la qualité des produits vendus tout en réduisant les taux de pertes, ce qui aboutira à accroître les marges des producteurs.
 
Le transport est lui aussi un maillon essentiel de la chaîne. Il faut donc consentir de gros efforts au niveau des infrastructures routières et portuaires et des équipements, et réformer les procédures de dédouanement, pour les rendre plus efficaces.
 
Le gouvernement est justement en train d’appliquer un plan de modernisation à cet effet. La première étape consistera à examiner les procédures appliquées dans les ports et aux frontières intérieures. Les infrastructures seront renforcées et les capacités des agents des douanes améliorées. Le déploiement du système douanier automatisé pour la saisie, le contrôle et la gestion (SYDONIA) et son utilisation plus systématique devraient y contribuer.
 
Les autorités sont également en train de finaliser, avec le soutien du programme de facilitation des échanges, un projet de portail d’informations commerciales, suivant en cela l’expérience réussie du Laos et du Lesotho (voir un billet à ce propos).
 
Toutes ces évolutions devraient faciliter l’exportation de biens. Mais il ne faut pas négliger le commerce des services. Étant donné l’importance des transferts de fonds de la diaspora haïtienne, le gouvernement doit tout faire pour faciliter le développement des services, en particulier quand ceux-ci contribuent au développement du capital humain.
 
Ces différents volets du programme de facilitation des échanges de Haïti devraient bénéficier des nouveaux mécanismes de soutien prévu dans le cadre du nouvel accord de facilitation du commerce de l’OMC, adopté en décembre dernier lors de la conférence ministérielle de Bali. Ces dispositions devront être intégrées dans un plan national de facilitation des échanges pour renforcer l'intégration d’Haïti dans les marchés régionaux et, plus globalement, au sein du système d'échanges multilatéraux.
 
 


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