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Une sur trois : Indignez-vous !

Circumstance © Hanifa Alizada

L'exposition « Une sur trois » a été inspirée par le travail d'une jeune photographe afghane, Hanifa Alizada (a). J'ai choisi d’illustrer ce billet avec l’une de ses œuvres, intitulée « Circonstances », parce que je trouve qu'elle rend particulièrement bien compte du chemin long et douloureux que constitue notre lutte contre les violences faites aux femmes, fléau d’une intensité inouïe et qui frappe le monde entier. L'exposition montre que cette violence n’est pas circonscrite à une classe socioéconomique spécifique. Généralisée, elle ignore l'origine ethnique, la religion et le niveau d'éducation. C’est un fléau qui transcende les frontières.

Une nouvelle publication de l'Organisation mondiale de la santé révèle que près de 35 % des femmes du monde entier (une sur trois) subissent des violences au cours de leur vie, principalement de la part de leur mari ou de leur partenaire intime, avec des conséquences immenses sur le plan personnel et économique.
 
Si un événement aussi atroce que le viol collectif d’une jeune fille dans un bus peut défrayer la chronique, c'est en réalité dans son propre foyer qu'une femme est le plus en danger. Selon les estimations, les pertes de productivité liées à ces violences représentent de 1,5 à 2 points de PIB, c'est-à-dire à peu près ce que la plupart des pays en développement consacrent à l'éducation primaire. 

 Avec l'exposition « Une sur trois », le Programme artistique du Groupe de la Banque mondiale veut utiliser le vecteur de l’art pour susciter des engagements contre les violences faites aux femmes et encourager à l’action. 
 
L'exposition met en scène une série de données factuelles et près de 80 œuvres d'art à la fois puissantes et toutes en nuances qui explorent les différentes manières dont la violence affecte la vie des femmes et des filles du monde entier. 
 
À l’instar des peintures de Laben John (a) (Papouasie-Nouvelle Guinée), certaines de ces œuvres illustrent l'impact de la violence domestique sur les enfants, qu'ils la vivent ou en soient témoins ; d’autres, comme la sculpture de Freddy Tsimba (République démocratique du Congo), évoquent le recours aux violences sexistes et sexuelles comme armes de guerre. 

Nasheen Saeed (Pakistan) décrit dans son travail les graves négligences dont souffrent de nombreuses jeunes filles dans leur propre famille, simplement parce que ce sont des filles. 

Les photographes Kay Cernush (États-Unis) et Karen Robinson (Royaume-Uni) abordent le thème du trafic d'êtres humains par le biais de portraits intimes de jeunes femmes convaincues de partir à l'étranger par de fausses promesses de vie meilleure.

Toutes ces œuvres contribuent à rompre le silence qui entoure trop souvent les violences faites aux femmes, et encouragent celles qui s'en sont sorties à se révolter et à prendre la parole. En marge de l’exposition, deux représentations théâtrales contribueront à ouvrir d'autres perspectives.
 
Enfin, l'art peut aussi aider les victimes à panser leurs blessures : grâce à des artistes sensibles et empathiques, les femmes qui ont trouvé refuge auprès de la fondation Omid en Iran ou les petites filles recueillies par la fondation María Ayuda au Chili ont pu extérioriser les épreuves douloureuses qu'elles ont subies par le truchement de la poésie et de la peinture.
 
L'exposition « Une sur trois » est le premier projet artistique que le Groupe de la Banque mondiale consacre aux violences contre les femmes. Cette exposition se tiendra du 22 mai au 18 juillet 2014. Elle s’accompagne de multiples manifestations (tous les horaires indiqués ci-dessous correspondent à l’heure de Washington) :
 
22 mai : Rejoignez-nous pour la soirée d'ouverture qui se tiendra à l'auditorium Preston avec le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim à partir de 17h. Plusieurs artistes de l'exposition « Une sur trois » seront présents, notamment la star du cinéma nigérian Stella Damasus (a). La soirée donnera lieu à une représentation de la pièce Ferite a morte (« Blessées à mort ») de la dramaturge italienne Serena Dandini (17h15) et se conclura par une réception (18h15-20h00).
 
23 mai : Table ronde avec des artistes de l'exposition « Une sur trois » et des experts de la Banque mondiale sur les violences à l’encontre des femmes et le rôle de l'art pour les combattre. L'événement se tiendra de 12h30 à 14h00 dans l'auditorium Preston et sera retransmis en direct sur le Web (a).
 
À partir du 27 mai : Des visites guidées de l'exposition seront proposées aux membres du personnel du Groupe de la Banque mondiale et aux visiteurs extérieurs tous les mardis de 12h à 13h ainsi que tous les jeudis de 17h à 18h. Pour vous inscrire, contactez le Programme artistique.
 
10 juin : Table ronde sur les violences conjugales avec des experts de la Banque et d’autres organisations partenaires, dont le Groupe de travail de la Banque mondiale contre les violences domestiques et le Réseau des familles de la Banque mondiale (WBFN) - 701 18th St. NW, salle J B1-080, 12h30-14h00. Cliquez ici pour réserver

30 juin : Représentation de la pièce Neda Wants to Die (« Neda veut mourir ») du dramaturge Luigi Laraia sur les violences faites aux femmes dans les conflits armés (auditorium Preston, 17h00-18h30). Cliquez ici pour réserver
 


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