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10 millions de filles apprennent à coder à l’école : la parité dans l’informatique, c’est possible

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Note de la rédaction : l’auteur de ce billet est Hadi Partovi, entrepreneur et investisseur technologique, directeur général de l’association éducative à but non lucratif Code.org.
 
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Depuis quelques années, les écoles ont accompli des progrès réels dans l’accès des filles à l’informatique. (Photo : Code.org)

À l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science, nous célébrons les progrès accomplis dans l’accès des filles à l’informatique et d’encourager vivement les écoles du monde entier à lutter contre des inégalités qui pèseront lourd dans les décennies qui viennent.

Depuis que j’ai fondé le site Code.org, on me demande souvent s’il est vraiment nécessaire d’apprendre à tous les enfants à « coder ». Tout d’abord, il faut élargir cette question à l’informatique dans son ensemble : il ne s’agit pas que d’apprendre à coder ou programmer, mais aussi d’étudier la pensée « computationnelle », c’est-à-dire la résolution de problèmes, la science des données, l’apprentissage automatique, la cybersécurité, les réseaux, la robotisation, etc. Au XXIe siècle, la maîtrise de notions essentielles dans ce domaine est aussi fondamentale que des matières comme la biologie, la chimie ou les maths. Tous les élèves ne s’orienteront pas vers des cursus informatiques mais tous devraient pouvoir avoir le choix.

Aux États-Unis, l’informatique est déjà le secteur le plus dynamique (a), le plus rémunérateur (a) et le plus pourvoyeur de nouveaux emplois (a). Pourtant, les femmes ne représentent que 26 % de la main-d’œuvre des filières technologiques et moins de 20 % des étudiants en informatique ​ (a). On retrouve la même tendance dans la plupart des pays développés. Mais, au-delà de ces considérations de carrière, une élève aura tout intérêt à apprendre comment créer un algorithme ou comment marche Internet, indépendamment du métier auquel elle se destine : avocate, médecin, enseignante, agricultrice, scientifique ou codeuse.
 
Il est inadmissible que la majorité des écoles dans le monde moderne n’offre pas de cours d’informatique. Et il est inadmissible que la plupart des filles n’aient même pas la possibilité de poursuivre des études dans cette discipline et, quand elles l’ont, qu’elles soient à ce point minoritaires.
 
Ce problème ne concerne pas que les pays technologiquement avancés. Même dans le monde en développement, les écoles devraient pouvoir enseigner les notions informatiques de base. C’est possible même sans ordinateurs. Et c’est indispensable : à l’heure où les pays en développement enregistrent une croissance à deux chiffres (a) de la pénétration des smartphones et de l’accès à Internet, il est important de donner à tous les élèves les clés pour mieux comprendre des technologies appelées à changer leur société.

À l’école, les choses évoluent…

Depuis quelques années, les écoles ont accompli des progrès réels dans l’accès des filles à l’informatique.  Grâce à la campagne mondiale « Une heure de code », qui a débuté en 2013, des centaines de milliers d’enseignants du primaire et du secondaire ont initié à l’informatique plus de 100 millions d’élèves à travers le monde, dont près de 50 % de filles. Ces avancées ne sont pas le fait d’un établissement ou d’une initiative en particulier : elles sont le fruit de la collaboration de centaines de partenaires.
 
Aux États-Unis, le cours d’informatique proposé dans les lycées par le programme Advanced Placement, dont l’objectif est de favoriser l’accès aux études supérieures, a enregistré une hausse spectaculaire de la participation des filles (a) ces quatre dernières années. Même si cette participation n’est encore que de 27 %, elle est en progression constante depuis 2013.

Sur notre plateforme de programmation Code Studio, 45 % de la totalité des codeurs sont des « codeuses », tandis que plus de 10 millions de filles dans le monde suivent des cours d’informatique à l’école . Ces élèves sont présentes dans tous les pays de la planète, et beaucoup d’entre elles vivent même dans des camps de réfugiés. Il suffirait qu’une petite proportion des filles qui programment sur Code.org fassent des études d’informatique à l’université pour résorber les disparités actuelles. Et même si, finalement, elles ne continuent pas dans cette filière, elles auront au moins acquis des notions essentielles pour réussir au XXIe siècle.
 
… mais on est encore loin du compte

Après plusieurs décennies de déclin, ces quatre dernières années marquent un tournant dans la « mixité » en informatique. Nous saluons les efforts courageux entrepris par les enseignants pour arriver à ce résultat, tout en sachant que le chemin à parcourir est encore bien long.

La majorité des écoles n’offrent aucune initiation à l’informatique, privant ainsi la plupart des enfants, filles et garçons confondus, de la possibilité de se familiariser avec cette discipline. Dans celles qui enseignent l’informatique, il faudra encore de nombreuses années avant d’atteindre la parité filles-garçons. L’enjeu n’est pas seulement de parvenir à mettre fin aux disparités entre les hommes et les femmes dans les emplois et les carrières informatiques, mais aussi de doter les garçons et les filles de connaissances qui leur seront de plus en plus indispensables dans tous les métiers et les champs d’étude.
 
Mais, cette année, pour la première fois depuis des décennies, les chiffres montrent que nous allons dans la bonne direction. Des centaines de milliers d’enseignants et d’écoles se sont investis dans cette cause et 10 millions de filles prouvent que le changement est possible. Aujourd’hui, nous célébrons la Journée internationale des femmes et des filles de science en rendant hommage à ces codeuses en herbe. Nous remercions leurs enseignants et appelons les professionnels de l’éducation dans le monde entier à suivre leur exemple.
 


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