Il y a deux ans, plus de 180 pays se réunissaient à Paris pour l’adoption d’un accord historique sur la lutte contre le changement climatique. Porteur d’espoir pour beaucoup, cet accord venait consacrer la volonté de limiter la hausse de la température mondiale en dessous du seuil des 2 °C et de placer le monde sur une trajectoire plus durable.
Le 12 décembre 2017, à l’occasion du One Planet Summit, des chefs d’État et autres dirigeants du monde entier se rassembleront de nouveau dans la capitale française pour réaffirmer leurs engagements et se donner concrètement les moyens de les tenir.
Car le temps presse : les températures mondiales ont déjà augmenté de plus de 1 °C depuis l’époque préindustrielle, et les concentrations de dioxyde de carbone (CO2) n’ont jamais été aussi élevées depuis 800 000 ans — après trois années de stagnation, les émissions mondiales de carbone sont reparties à la hausse en 2017.
Cette année a été marquée par des tempêtes et des inondations d’une violence inédite, qui ont emporté des vies, dévasté des communautés et détruit des infrastructures des Caraïbes au Pacifique Sud, en passant par l’Afrique et l’Asie du Sud. Ces phénomènes météorologiques, de même que les épisodes de sécheresse, l’élévation du niveau de la mer et les autres conséquences du changement climatique, risquent de faire plonger 100 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté d’ici à 2030.
Des besoins d’investissements considérables
Si l’on veut tenir les engagements pris à Paris, il faudra investir à un rythme et à une échelle sans précédent (a). Au cours des 15 prochaines années, environ 90 000 milliards de dollars devront être alloués à la construction d’infrastructures, principalement dans les pays en développement et à revenu intermédiaire.
Depuis la signature de l’accord sur le climat, des pays parviennent à développer leur économie tout en réduisant leurs émissions. Mais pas aussi vite que nécessaire. Le Groupe de la Banque mondiale reste convaincu que les cibles climatiques fixées à l’horizon 2020 sont à la portée des pays. À condition de mobiliser des financements supplémentaires et d’accélérer l’aide internationale.
Au cours des deux dernières années, la Banque a engagé plusieurs milliards de dollars en vue d’aider les pays à atteindre leurs objectifs pour le climat, avec l’ambition de porter la part de ses financements liés à l’action climatique à 28 % d’ici 2020.
Le Groupe de la Banque mondiale a aussi mis en place, en collaboration avec les Nations Unies, la plateforme Invest4Climate, dans le but d’encourager les investisseurs, notamment privés, à exploiter des opportunités à fort impact dans les pays en développement : déploiement à grande échelle du stockage de l’énergie par batteries, voitures électriques, climatisation économe en énergie, par exemple.
Et, parce que la lutte contre le changement climatique passe par l’innovation, la Banque et ses partenaires s’attachent à soutenir le développement de projets climato-intelligents novateurs : bus rapides au Sénégal, géothermie en Indonésie, panneaux solaires sur toit en Inde, ou encore agriculture climato-intelligente au Ghana et en Éthiopie.
Voici 12 exemples qui illustrent comment le Groupe de la Banque mondiale aide les pays à réussir leur transition vers un monde plus durable :
- Résilience des zones côtières : L’érosion, les inondations et la pollution côtières mettent en péril les moyens de subsistance de plus d’un tiers de la population d’Afrique de l’Ouest. Une plateforme d’investissement créée dans le cadre du Programme de gestion du littoral ouest-africain (WACA) aidera à terme 17 pays à faire face à cette menace en mobilisant des financements et des solutions techniques.
- Assurance climatique : Aux Philippines, le Groupe de la Banque mondiale finance un programme d’assurance contre le risque de catastrophe (a) grâce auquel 25 provinces du pays pourront mieux gérer les conséquences des catastrophes naturelles.
- Agriculture climato-intelligente : En collaboration avec l’« Initiative cacao et forêts » (a), la Banque promeut les efforts déployés au Ghana et en Côte d’Ivoire pour favoriser une production plus efficace et durable dans la filière du cacao et lutter ainsi contre la déforestation.
- Résilience urbaine : Le Programme pour la résilience des villes (a) aidera des centaines de municipalités à accéder aux financements nécessaires pour mieux gérer les risques de catastrophe naturelle et d’origine climatique. Cette initiative couvre dans un premier temps plus de 30 villes, l’objectif étant de dépasser les 500 d’ici à dix ans.
- Mobilité : Au Sénégal, la Banque et ses partenaires contribuent au développement d’un nouveau système de transport intelligent à Dakar, qui permettra d’accueillir 300 000 voyageurs par jour tout en réduisant les émissions de carbone et en favorisant la croissance économique.
- Forêts et paysages : En Éthiopie, la Banque apporte son soutien à la promotion de modes de production durables dans la culture du café via le Fonds pour l’innovation durable de Nespresso (a), qui contribue à la formation des agriculteurs et à la restauration des sols dégradés en vue de redynamiser l’économie locale.
- Hydrométéorologie : La Banque s’est associée à l’Organisation météorologique mondiale pour moderniser les services hydrologiques et météorologiques en Afrique et renforcer ainsi les systèmes d’alerte précoce et d’intervention d’urgence. La première phase de ce programme consistera en un investissement d’environ 600 millions de dollars dans 15 pays et quatre centres régionaux pour le climat.
- Obligations vertes : Un fonds pour les obligations vertes (a) dédié aux marchés émergents et doté d’une enveloppe sans précédent permettra d’accroître les financements pour des investissements climato-intelligents.
- Prix du carbone : Lancée officiellement pendant la COP21 à Paris, en décembre 2015, une coalition internationale de leaders prend les devants pour promouvoir les politiques de tarification du carbone. En 2017, la Coalition des leaders de la tarification du carbone (CPLC) (a) réunit déjà plus de 25 partenaires du secteur public (États et collectivités territoriales), plus de 150 partenaires du secteur privé opérant dans un large éventail de régions et de secteurs et plus de 50 partenaires stratégiques représentant des ONG, des organisations professionnelles et des universités.
- Solaire : En Inde, le projet de méga-centrale solaire de 750 MW de Rewa (a), qui a permis de ramener les prix du solaire à un niveau plancher record, devrait attirer plus de 500 millions de dollars d’investissements privés. Cette centrale a doublé les capacités solaires de l’État du Madhya Pradesh et constitue l’un des plus grands parcs de ce type au monde. L’énergie produite viendra alimenter le métro de New Delhi.
- Géothermie : La conversion à la géothermie (a) devrait aider l’Indonésie à réduire ses émissions de gaz à effet de serre et à s’affranchir en partie de sa dépendance au charbon, qui constitue actuellement sa principale source d’électricité. Avec le soutien de la Banque mondiale et d’autres partenaires, le gouvernement prépare un nouveau mécanisme d’atténuation des risques destiné à lever plusieurs milliards de financements privés en faveur du développement à grande échelle de la géothermie.
- Efficacité énergétique : Le Groupe de la Banque mondiale collabore avec la société Energy Efficiency Services Limited en Inde à la création de marchés durables pour les LED et les ventilateurs de plafond à faible consommation, la facilitation des investissements dans l’éclairage public et la promotion de nouveaux projets d’investissement dans le domaine de la climatisation et de l’équipement agricole.
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