Au cours des 15 prochaines années, le monde devra trouver 600 millions d’emplois pour les jeunes. Selon la coalition mondiale pour l'emploi des jeunes (S4YE), qui exerce un rôle de leadership et fournit des ressources pour accroître le nombre de jeunes ayant une activité productive, ce sont les jeunes qui vont tirer la croissance mondiale dans les deux décennies à venir.
Le 15 juillet est l'occasion de célébrer la Journée mondiale des compétences des jeunes, et, à cette occasion, nous nous penchons sur certaines des difficultés que pose l’emploi des jeunes. À l’heure actuelle, 621 millions de jeunes ne sont pas scolarisés, n’exercent aucun emploi et ne suivent aucune formation. Pire encore, le chômage est trois fois plus élevé chez les jeunes que chez les adultes . Et pour ceux qui parviennent à décrocher un emploi, un jeune sur quatre se trouve dans l’incapacité de trouver un emploi rémunéré plus de 1,25 dollar par jour !
Dans son étude, la coalition S4YE explique ces chiffres déplorables par la piètre qualité de l’éducation ainsi que par l’absence de liens clairs entre formation et marché du travail. J’ai utilisé cette approche pour analyser plus en profondeur les données de la Banque mondiale sur les taux d’alphabétisation mondiaux, dans le but d’identifier l’ampleur des écarts hommes-femmes entre les différentes régions.
Le graphique ci-dessus montre que la région Europe et Asie centrale présente le taux d'alphabétisation des jeunes hommes le plus élevé, avec 99,74 % en 2010. Nous constatons une nouvelle fois que l’Afrique subsaharienne enregistre le taux le plus faible, avec 76,86 % la même année. Mais le plus intéressant réside sans doute dans l’écart abyssal entre hommes et femmes en matière de taux d’alphabétisation. Comme l’Afrique possède la population jeune la plus importante au monde, il n’y a rien d’étonnant à ce que ce soit également dans cette région que l’on rencontre l’écart hommes-femmes le plus élevé en matière d’alphabétisation. Il se trouve qu’elle présente aussi le taux de chômage des jeunes le plus élevé au monde. En examinant la région Afrique subsaharienne de plus près, on se rend compte également que, en 2010, c’est le Botswana qui a enregistré le meilleur taux d'alphabétisation (des femmes), avec 100 %, contre 27 % pour le Niger, le pays le moins bien classé.
Pour mettre fin à la pauvreté, les pays doivent investir dans leur population. C’est exactement ce qu’a fait le Botswana : les investissements publics massifs dans l’éducation s’élèvent à plus de 9 % du PIB . L’année dernière, le Groupe de la Banque mondiale s’est engagé à investir 2,5 milliards de dollars sur cinq ans dans des projets d’éducation explicitement destinés aux adolescentes. Cette aide va s’avérer précieuse, notamment dans des régions telles que l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud, qui comptent le plus grand nombre de filles non scolarisées.
Dans les efforts que nous déployons pour satisfaire les aspirations croissantes des jeunes du monde entier, nous devons considérer l’éducation comme l’un des principaux leviers. À titre d’exemple, dans des régions comme l’Afrique, dont la population s’élève à 1,6 milliard d’individus, 226 millions de smartphones étaient connectés à l’internet en 2015. Ce chiffre va continuer à augmenter et, avec lui, les aspirations des populations connectées (qui sont elles-mêmes directement liées aux opportunités).
C’est en aidant ces jeunes à se préparer en les dotant des compétences adéquates par le biais de l’éducation et de la formation que nous parviendrons à créer une dynamique et à susciter une croissance économique inclusive et durable.
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En savoir plus sur la coalition mondiale pour l'emploi des jeunes (S4YE) :
Lancement de S4YE, octobre 2014 : voir le Replay de l'événement
Site web de S4YE (a)
Site web de l'Organisation internationale du travail (OIT) dédié à l'Emploi des jeunes
Visiter le site des Nations Unies dédié à :
Journée mondiale des compétences des jeunes
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