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La Banque mondiale souhaite contribuer au lancement d’un mouvement social pour mettre fin à la pauvreté et permettre à chacun de profiter des fruits de la prospérité. Comment procéder, concrètement ? Que faut-il faire, plus généralement, pour initier un mouvement social ?
Vaste problème. Le monde regorge d’exemples malheureux et les obstacles sont légion, sans parler des Cassandre qui vous en dissuadent en affirmant que c’est mission impossible et que tous ceux qui ont essayé avant se sont cassé les dents. Pourquoi perdre du temps dans une vaine entreprise ? Quand bien même Albert Camus le tenait pour un homme heureux, Sisyphe n’est jamais parvenu à hisser son rocher au sommet de la montagne.
Mais après pratiquement trente ans de lutte contre la pauvreté, j’en suis venu à la conclusion que l’optimisme reste une option viable, même devant ce qui paraît insurmontable. Si votre cause est juste et que vous travaillez dans une institution qui a les moyens de faire vraiment la différence dans le quotidien des pauvres, alors l’optimisme devient une responsabilité morale.
D’où mon envie de partager avec vous cinq conseils pour enclencher un mouvement social et le faire avancer :
- trouvez une cause qui réveille chez chacun de nous le sens profondément ancré du bien et du mal, une cause qui nous amène à réfléchir à ce qui compte vraiment, aux solutions pour édifier un monde meilleur pour nos enfants ;
- identifiez des mesures concrètes qui permettront de faire avancer ce mouvement ;
- fixez des objectifs tangibles et une date butoir pour l’entrée en vigueur de ces mesures ;
- mobilisez les partenaires qui partagent vos convictions et assurez-vous que ce mouvement n’est pas récupéré par un individu ou une organisation. La cause défendue doit transcender les identités personnelles et collectives qui vont temporairement s’effacer devant l’objectif poursuivi ;
- mesurez les progrès obtenus et n’hésitez pas à faire feu de tout bois statistique pour avancer.
Les plus grands mouvements sociaux nous ont appris que, sous réserve de faire preuve de détermination et d’engagement, ce qui est a priori inaccessible est en fait à notre portée. Nous devons tous agir face aux inégalités, à la pauvreté et aux injustices. Si nous restons les bras croisés, rien ne changera, les injustices vont perdurer et la pauvreté s’enraciner. Nous pouvons, j’en suis convaincu, lancer un mouvement pour mettre fin à la pauvreté et distribuer à tous les fruits de la prospérité qui saura faire bouger le monde, même en ces heures difficiles. À nous d’agir. Rejoignez le mouvement, en nous communicant vos idées sur Twitter (#QuellesSolutions) ou en laissant votre commentaire ici.
Jim Yong Kim est président du Groupe de la Banque mondiale.
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