Publié sur Opinions

De nouvelles données révèlent l’ampleur du manque de vaccins pour les pays en développement

??????????????????????? Magnifical Productions 一名非洲医生手中拿着一只新冠疫苗瓶。图片来源: Magnifical Productions

Une « Équipe spéciale multilatérale des dirigeants » a été constituée pour accélérer l'accès et la livraison de vaccins anti-COVID et d’autres produits médicaux essentiels dans les pays en développement. Dans un souci de transparence, mais aussi en vue de faciliter des solutions ciblées, cette instance s’attache à compiler des données sur les demandes de doses, les contrats d’achat, les livraisons et le déploiement des vaccins dans les différents pays. Ces données, dont la dernière mise à jour a été réalisée hier, sont actualisées chaque semaine. Elles sont disponibles ici (a), accompagnées d’analyses et de ressources utiles.

L’Équipe spéciale s’attache notamment à recenser les pays qui ont passé de grosses commandes de vaccins et qui seraient en mesure de faire don de leurs surplus de stocks, afin de remédier aux graves pénuries d’approvisionnement que connaissent les pays en développement. 

Ses travaux, qui s’appuient sur le système de suivi de l’approvisionnement en vaccins anti-COVID-19 du FMI et de l’OMS (a), révèlent par exemple que l’ensemble des pays du G7 ont précommandé près de 2,4 milliards de doses excédentaires par rapport au nombre nécessaire pour vacciner toute leur population (soit l’équivalent de plus de cinq doses par personne). Certains pays ont aussi signé des options d’achat supplémentaire. 

Les importants retards de livraison de vaccins viennent s’ajouter aux pénuries d'approvisionnement, mettant en péril la vaccination des habitants des pays les plus pauvres. Selon les dernières données disponibles, moins de 3 % des doses préachetées par des pays à faible revenu ou pour leur compte ont été effectivement livrées. 

Les données mettent en évidence d’immenses écarts entre le nombre de doses de vaccins préachetées par les pays à faible revenu et celui nécessaire pour y vacciner au moins 40 % de la population. De même qu’entre la quantité de doses déjà livrées et celle requise pour atteindre la cible de 40 % de vaccinés à la fin de 2021 et de 60 % de vaccinés d’ici mi-2022.

Le taux de vaccination dans les pays en développement ne devrait se situer qu'autour de 20 % en moyenne à la fin de l'année 2021, en tenant compte des calendriers de livraison actuels pour l’ensemble des voies d'accès aux vaccins : AVAT, COVAX, accords et dons bilatéraux. 

Les données montrent clairement que les délais de livraison des vaccins ne sont pas respectés et elles soulignent combien il est indispensable et urgent de faire en sorte que les doses soient livrées dans les délais prévus au moment de la commande.

La Banque mondiale a jusqu'ici donné son feu vert à des opérations visant à soutenir les efforts de vaccination dans 54 pays, soit un montant total de 4,6 milliards de dollars de financements, auxquels s'ajoute 1,6 milliard supplémentaires pour des projets en préparation et dont l'approbation devrait intervenir d'ici le mois d'octobre. Notre appui en faveur du financement des vaccins pourra atteindre jusqu’à 12 milliards de dollars d’ici la fin de cette année et totaliser 20 milliards de dollars d’ici fin 2022, sachant que l’ensemble de ces fonds sont immédiatement mis à disposition des pays qui en bénéficient. En collaboration avec l’OMS, l’Alliance Gavi et l’UNICEF, nous avons mis en place des dispositifs conçus pour favoriser une distribution et un déploiement en toute sécurité des vaccins dans plus de 140 pays à revenu faible et intermédiaire. Nous mobilisons en outre une enveloppe de 7,5 milliards de dollars en soutien à des outils de diagnostic, des traitements et autres produits médicaux liés à la COVID d’ici fin 2021, dont les trois quarts ont déjà été décaissés. 

Nous collaborons par ailleurs avec l’Union africaine et les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique) afin de soutenir l’initiative AVAT et permettre ainsi aux pays d’acheter et de déployer des vaccins à dose unique au profit de 400 millions de personnes sur le continent. Et nous travaillons avec le programme COVAX afin d’accélérer l’accès des pays en développement aux vaccins contre la COVID-19 dans le cadre d’un nouveau mécanisme de financement qui s’appuie sur le dispositif de partage des coûts du système de garantie de marché (AMC) coordonné par Gavi.


Auteurs

Priya Basu

Cheffe du Secrétariat de l’Équipe spéciale chargée des vaccins, traitements et outils de diagnostic relatifs à la COVID-19

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