Face à un monde à risque, la Banque mondiale est encouragée à intensifier son action en faveur des filets de protection sociale. C’est l’un des faits majeurs de cette édition des Réunions de printemps Banque mondiale-FMI, dont la participation a connu une ampleur sans précédent depuis dix ans.
Dans le communiqué du Comité du développement publié le 21 avril, les pays membres de la Banque ont appuyé les efforts d’ouverture et de modernisation de l’institution, en pointant le rôle de la créativité, de l’innovation et du partage des connaissances dans l’obtention de meilleurs résultats. Le Comité du développement est composé des Conseils des Gouverneurs de la Banque mondiale et du FMI ; il se réunit deux fois par an, lors des Réunions de printemps et des Assemblées annuelles, à l’automne.
Du 16 au 22 avril, les Réunions de printemps et l’ensemble des manifestations organisées à cette occasion ont mis en lumière le rôle des filets de protection sociale, qui permettent aux populations de mieux résister aux crises et contribuent à combler les inégalités : inégalités nutritionnelles, inégalités hommes-femmes, inégalités de revenu ou encore inégalités d’accès à l’emploi.
Le Comité du développement a également appelé la Banque à continuer de rechercher des solutions pour remédier aux problèmes des pays fragiles et touchés par un conflit, ainsi qu’à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition. Selon la dernière édition du Rapport de suivi mondial, publiée par la Banque lors de ces réunions, la hausse et la volatilité accrue des prix alimentaires empêchent des millions de personnes d’échapper à la pauvreté et à la faim.
Le 18 avril, lors d’un débat diffusé sur le web et consacré au rôle des filets de protection sociale pour amortir les chocs, des personnalités de tous horizons — hauts responsables politiques des Philippines et du Brésil, experts du développement, stars du basket — ont montré comment les amortisseurs sociaux ont changé la vie des habitants de pays à revenu faible ou intermédiaire et pourquoi il est important que les gouvernements accroissent leurs investissements dans ces programmes. Environ 80 % des pays en développement projettent de créer ou d’améliorer ces dispositifs de sécurité, qui constituent du reste une composante essentielle de la nouvelle stratégie décennale de la Banque pour la protection sociale et le travail, rendue publique le 18 avril.
En présence du ministre des Finances mexicain José Antonio Meade, la discussion consacrée au fossé des inégalités d’accès aux services financiers s’est quant à elle penchée sur la situation des 2,5 milliards de personnes dans le monde sans compte bancaire ni accès au crédit, au financement ou à l’assurance. Faisant suite au lancement par le Groupe de la Banque mondiale d’une nouvelle base de données mesurant l’utilisation des services financiers dans le monde et mettant en évidence ceux qui en sont exclus, cet événement a également donné lieu à un billet de José Antonio Meade rappelant les objectifs de promotion de l’inclusion financière fixés par l’actuelle présidence mexicaine du G-20.
Sur le front de la couverture des réunions et de leur ouverture via les réseaux sociaux, la Banque mondiale est allée encore plus loin cette année en proposant le récit de plusieurs débats en direct sur Twitter et en accueillant les questions des internautes dans les discussions. Plusieurs événements ont en effet été simultanément diffusés sur le web et couverts par des blogs et des tweets sur le site Banque mondiale Live, un espace en ligne destiné au public pour que chacun puisse intervenir en temps réel dans les débats sur le développement. Avec nos « 5 questions en 5 minutes », les internautes ont aussi été invités à poser des questions à la vingtaine de personnalités de premier plan qui, à l’instar du PDG de l'ONG ONE, Michael Elliott et du parlementaire ghanéen Kwabena Appiah-Pinkrah, ont bien voulu participer à une série de courts entretiens vidéo diffusés sur le web.
Cette semaine a par ailleurs été l’occasion de faire le bilan de l’initiative pour le libre accès aux données, deux ans après son entrée en vigueur, en avril 2010. Depuis qu’elle a décidé de libéraliser l’accès aux données sur le développement, la Banque s’est hissée en haut du classement sur la transparence. Et elle continue d’avancer puisqu’elle a annoncé il y a quelques semaines l’adoption d’une nouvelle politique de libre accès à la recherche et au savoir reposant notamment sur l’introduction de licences Creative Commons et destinée à encourager le partage des connaissances et l’innovation.
Enfin, la réunion du Comité du développement du 21 avril aura duré plus longtemps que prévu en raison du flot de louanges qui a accompagné le départ prochain du président de la Banque mondiale Robert B. Zoellick. « Une institution plus ouverte, transparente, responsable et prête à opérer dans une nouvelle ère de ‘multilatéralisme modernisé’ » : c’est par ses mots que le Comité a notamment rendu hommage aux travaux accomplis par le président sortant, tout en enjoignant la Banque de poursuivre ses efforts de modernisation, de développement et de partage des connaissances, en particulier dans le cadre de ses futurs travaux sur le sujet qui était au cœur des Réunions de printemps 2012 : les programmes de filets de protection sociale dans les pays en développement.
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