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Doter les jeunes du monde entier des compétences du 21e siècle

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Regroupement de jeunes (c) Banque mondiale

La Journée mondiale des compétences des jeunes est l’occasion de s’intéresser aux millions de jeunes gens victimes des failles d’un système qui, loin de leur faire acquérir les qualifications recherchées par les employeur actuels, engendre un « déficit de compétences ».

Les jeunes sont censés avoir assimilé dans leur adolescence ces facteurs fondamentaux décisifs (a) que sont les compétences essentielles pour la vie et l’emploi. Or, pour bon nombre d’entre eux, ces acquis ne leur permettent pas de réussir dans le monde du travail actuel — un drame quand on sait que lorsque les jeunes sont mis sur la touche, c’est toute l’économie qui en pâtit. Régulièrement, les employeurs déplorent le manque d’adéquation des profils, qui agit comme un frein à leur productivité.


L’accès à des formations de qualité et le développement de compétences adaptées au marché du travail font partie des solutions pour assurer l’emploi des jeunes. Ce sont là des conditions particulièrement vitales pour les moins qualifiés, auxquels l’alliance multipartenaires Des solutions pour l’emploi des jeunes (S4YE) (a) consacre son programme stratégique (a) de renforcement des compétences.
 
Un paysage en mutation

Partout, dans les pays en développement, émergents ou avancés, l’essor de l’économie numérique, de l’économie verte et des services, parallèlement à la mondialisation des chaînes de valeur, modifie les attentes des marchés du travail et les perspectives professionnelles. Le monde du travail du 21e siècle recherche toute une palette de compétences qui vont de l’aptitude à l’encadrement à l’esprit d’entreprise, en passant, selon les circonstances, par des aptitudes spécifiques tout aussi importantes :

  • les compétences comportementales, très précieuses face à l’importance accrue des services, pour lesquels tout repose sur des contacts réguliers avec les clients ;
  • la flexibilité et l’adaptabilité, impératives face à la porosité croissante entre secteur formel et informel et la tendance du marché du travail à proposer des emplois à court terme ou pour un projet donné ;
  • la maîtrise des outils informatiques, toujours plus indispensable dans les pays à revenu faible et intermédiaire pour les métiers d’assistance en ligne sous-traités par les pays avancés ;
  • les compétences techniques professionnelles, qui n’ont rien perdu de leur utilité pour réussir. Dans de nombreux pays émergents, jamais la demande de main-d’œuvre qualifiée n’a été aussi forte, sous-tendue par des pratiques grandissantes d’externalisation et de délocalisation.
 
Réunir davantage d’éléments probants
 
Dans notre analyse de référence (a), les formations aux compétences constituent, avec 48 % du portefeuille, la première des huit catégories d’investissement en faveur de l’emploi des jeunes. Parmi les modèles conçus pour garantir que les jeunes acquièrent les aptitudes requises, la formation technique et professionnelle (en lien avec la formation générale) mais aussi la formation sur le tas ou l’apprentissage. Si un certain nombre de programmes donnent des résultats prometteurs, beaucoup n’ont pas forcément eu autant d’impact qu’attendu, en partie parce qu’ils ne sont pas suffisamment alignés sur les attentes des marchés ou des employeurs. 
 
Le manque de données fiables et de qualité sur les besoins et les déficits fait partie des défis à résoudre pour mieux adapter les programmes de formation aux demandes du marché. L’initiative STEP de la Banque mondiale (a), qui cherche à hiérarchiser les besoins les pressants et à identifier les risques de pénurie à court terme, contribue à remédier à ce problème. Les enquêtes menées dans ce cadre auprès d’employés et d’employeurs potentiels (pour la plupart dans des pays à revenu faible et intermédiaire) permettent d’évaluer de manière approfondie les compétences des adultes et les besoins des entreprises. De telles initiatives offrent l’intérêt capital de repérer les carences, par secteur et par métier.
 
Pour autant et quel que soit le secteur concerné, il faut associer étroitement les employeurs aux processus de formation, car c’est le seul moyen de s’assurer que les jeunes assimileront des connaissances et des aptitudes adaptées aux besoins du monde professionnel. Nous devons comprendre et recueillir des éléments sur les incitations ou le panachage d’outils les plus efficaces pour susciter et optimiser les investissements du secteur privé.
 
Face à la nature évolutive des aptitudes et qualifications nécessaires pour réussir dans l’économie du 21 e siècle, façonnée par la mondialisation, la technologie et l’urbanisation rapide, nous devons poursuivre nos recherches et nos évaluations afin d’identifier les technologies les plus opérantes. Nous planchons toujours par exemple sur les interactions possibles entre, d’une part, les programmes de sciences humaines, le sport et l’apprentissage par le service et, d’autre part, une formation en classe à laquelle ils pourraient éventuellement se substituer.

Nous réalisons l’importance des normes et de l’harmonisation, surtout face à la mobilité croissante des jeunes et à la modularité ou l’éclatement de l’offre d’éducation et de formation entre de multiples établissements et prestataires. Mais l’enjeu reste le même : comment mesurer, certifier et valider ces compétences ? Sans oublier les solutions optimales pour permettre aux jeunes de faire connaître leurs aptitudes et qualifications aux employeurs.
 
Relever la barre
 
Même si nous sommes loin de tout comprendre des interventions les plus efficaces, les éléments (a) réunis à ce jour montrent qu’un programme sera d’autant plus pertinent qu’il associera l’acquisition des compétences à des stages, une expérience sur le tas et un capital ou d’autres formes de soutien à la création d’entreprise ou au travail indépendant. En œuvrant avec ses partenaires, l’initiative S4YE s’efforce de combler ces lacunes à travers des interventions ciblées, axées sur la demande et reposant sur des données probantes, seuls gages de la réussite.

Suivez l’équipe du Groupe de la Banque mondiale pour l’emploi sur @wbg_jobs et l’alliance S4YE sur @s4ye_coalition

Auteurs

Matt Hobson

Coordinator, PSNP’s Donor Coordination Team

Nicole Goldin

Consultant, World Bank Education Global Practice and MENA Team

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