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Même si j’ai consacré une bonne partie de ma carrière à la lutte mondiale contre le VIH et le sida, il y a deux raisons qui font de la Journée mondiale du sida 2012, précisément, une édition particulière à mes yeux. Premièrement, l’ONUSIDA a annoncé que plus de 8 millions de personnes ont désormais accès à un traitement et que 25 pays sont parvenus à réduire de plus de 50 % la prévalence du VIH. Plus que jamais, ces progrès m’incitent à croire que nous pourrons éradiquer le sida.
Comme le montre le nouveau plan directeur des États-Unis pour une génération sans sida, nous possédons désormais les connaissances scientifiques, l’expérience et les outils nécessaires pour lutter contre cette épidémie. Je suis particulièrement heureux de constater que cette feuille de route propose des stratégies qui permettront d’assurer l’appropriation des moyens de lutte par les pays et leur pérennité pour de nombreuses années à venir. Une telle initiative, de même que la prise en charge par les pays d’un plan de lutte à long terme, permettront d’assurer le succès des efforts entrepris.
En second lieu, cette Journée mondiale du sida, la première dans le cadre de mes fonctions à la direction de la Banque mondiale, me pousse à réfléchir aux moyens d’adapter les enseignements de la lutte contre le sida au combat plus général mené contre la pauvreté dans le monde. Le mouvement de lutte contre le sida nous a fait prendre conscience de l’importance cruciale des investissements en faveur de programmes fondés sur des données tangibles et de la création de systèmes favorisant une prestation plus efficace des services.
Il a aussi fait la démonstration de l’importance de l’information et de la transparence pour éduquer, lutter contre la stigmatisation et donner aux citoyens les moyens de s’engager dans la lutte. Cette approche a donné des résultats remarquables dans des pays comme l’Inde, où la Banque mondiale a collaboré avec le Programme national de lutte contre le sida pour atteindre un taux de couverture des services de prévention et de traitement du VIH de 80 % dans les populations à haut risque, renforcer les systèmes de santé et éviter environ 3 millions de nouvelles infections. Deux nouvelles études démontrent par ailleurs que les programmes destinés aux groupes à haut risque sont rentables et peuvent freiner considérablement la propagation du VIH.
Le mouvement de lutte contre le sida nous a également montré la valeur d’une coopération solide entre les pouvoirs publics et des organisations de la société civile capables de mener des campagnes de mobilisation, d’innover et d’atteindre les groupes de personnes les plus marginalisées et les plus vulnérables de la société. Il a également montré que pour obtenir des progrès durables, il importe de mettre en œuvre une approche plurisectorielle et pluridimensionnelle mettant l’accent non seulement sur le traitement des personnes atteintes mais également sur la prévention.
Tous ces enseignements, nous les retrouvons aussi dans les milliers de messages et d’idées qui nous sont parvenus du monde entier en réponse à notre campagne #QuellesSolutions pour éradiquer la pauvreté.
La Journée mondiale du sida arrive à point pour nous rappeler que l’éradication du sida est désormais à notre portée. Il peut être utile de nous rappeler l’époque où cette mystérieuse maladie mortelle a commencé à attirer l’attention. J’achevais à l’époque mes études universitaires et je me souviens encore du climat de peur engendré par ce mal inconnu. Trente ans plus tard, après tant de vies perdues, nous avons appris beaucoup, et nous savons que nous devons faire tout ce qu’il est possible de faire pour mettre fin au sida.
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