On dit d’elle qu’elle a des idées bien arrêtées. Elle s’appelle Shams, est pleine d’entrain et d’énergie, et a des rêves d’avenir ambitieux. La petite fille aide les autres enfants et les encourage à apprendre et à jouer.
Mais Shams n’est pas une vraie petite fille. C’est une marionnette, l’un des personnages les plus populaires d’Iftah Ya Simisim, la version arabe de la célèbre série américaine pour enfants Sesame Street, qui a été lancée dans le monde arabe dans les années 80.
J’ai fait la connaissance de Shams en montrant un épisode récent de Iftah Ya Simsim à mon fils sur YouTube. Avec ma femme, nous veillons à ce qu’il ne manque pas un épisode de cette série, car il s’agit d’un programme éducatif et instructif qui nous permet aussi de garder le contact avec notre culture et nos traditions.
Dans un épisode récent, intitulé I Can Be Anything (« je peux devenir qui je veux »), la série traite d’un sujet important pour l’édification de sociétés fortes et résilientes, à savoir l’autonomie des filles et la nécessité de leur donner les moyens de choisir leur avenir.
L’épisode débute ainsi : Shams demande à Amal, la bibliothécaire, pourquoi elle range des livres. Amal lui explique que c’est son métier et que, elle aussi, lorsqu’elle sera grande, elle pourra travailler et faire ce qu’elle veut dans la vie. Alors Shams donne libre cours à son imagination, en se voyant tour à tour ingénieur, capitaine de bateau, astronaute…
Avec cet épisode, il ne s’agit pas seulement d’apprendre aux enfants l’arabe, les sciences ou les mathématiques. C’est surtout une leçon de vie sur l’éducation des filles et leur intégration dans la société afin qu’elles grandissent et travaillent côte à côte avec les hommes.
C’est une leçon sur l’égalité des sexes. Encore mieux, cet épisode apprend aux garçons qu’il est important d’accepter et de respecter les filles comme des pairs avec lesquels ils devraient étudier et travailler en égaux.
Ce combat est aussi le nôtre. Le Groupe Banque mondiale part du principe qu’aucun pays, qu’aucune communauté ou qu’aucune économie ne peut réaliser son potentiel ou relever les défis du XXIe siècle sans une participation pleine et entière des femmes et des hommes, des filles et des garçons, sur un pied d’égalité.
En ne libérant pas pleinement le potentiel productif des femmes, on passe à côté d’une opportunité de premier plan, ce qui n’est pas sans conséquences pour les individus, les familles et les économies. Le Groupe Banque mondiale collabore avec ses clients du secteur public et du secteur privé pour combler le fossé entre hommes et femmes dans le monde entier, afin de produire un impact durable sur la lutte contre la pauvreté et de promouvoir une croissance économique durable et bénéfique à tous.
Il est en effet indispensable d’investir en faveur de l’égalité des sexes pour pouvoir atteindre les deux objectifs fondamentaux que le Groupe Banque mondiale s’est fixés : mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée. Cette vision sous-tend la nouvelle stratégie pour le genre et l’égalité des sexes du Groupe, qui définit une trajectoire ambitieuse pour améliorer les opportunités offertes aux filles et aux femmes et garantir l’égalité des chances pour tous.
Les enfants qui, comme moi, ont grandi en Iraq dans les années 80, ont beaucoup appris grâce à Iftah Ya Simsim. Avec les sujets qu’elle aborde de nos jours, sous ses différentes versions à travers le monde, cette série continue de transmettre des leçons essentielles et d’éduquer les générations futures.
Il y a un proverbe arabe qui dit que ce que l’on enseigne à un jeune enfant est comme gravé dans le marbre. Et, pour un enfant, il ne saurait y avoir de meilleur enseignement que ce message : tous les enfants doivent avoir la possibilité de réaliser pleinement leur potentiel, et cette égalité des chances profite au bout du compte à tous, aux familles comme aux économies.
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