Le président de la Banque mondiale Robert Zoellick a vivement encouragé la société civile à montrer comment, en s’impliquant davantage sur le terrain, elle parvient à agir sur les résultats du développement, par le biais notamment de l’amélioration de la gouvernance et des services.
À la veille des Assemblées annuelles 2011, M. Zoellick participait cette semaine, aux côtés de la directrice générale du FMI Christine Lagarde, à la traditionnelle rencontre de discussion ouverte avec les représentants des organisations de la société civile (OSC). Ils sont cette année 600 — chiffre sans précédent — à participer au Forum de la société civile, soit quatre jours de discussions destinées à promouvoir un dialogue de fond entre les représentants des OSC et le personnel de la Banque et du FMI. Au menu des débats figurent notamment le changement climatique et l’énergie, l’égalité hommes-femmes, la dépendance à l’aide extérieure et l’emploi, ainsi que les modalités de collaboration entre la Banque et la société civile.
Dans un discours livré au printemps dernier, M. Zoellick avait appelé de ses vœux un plus grand engagement de la Banque auprès des OSC en soulignant combien leur participation dans la conception, le suivi et la gestion des services publics pouvait conduire à une meilleure utilisation des budgets, à l’amélioration des services et à la réduction de la corruption. Cette semaine, il a appelé les OSC à être l’un des maillons d’une boucle vertueuse d’interaction.
« S’il y a une chose que l’on a apprise en matière de développement, c’est que si les communautés locales n’en sont pas maîtres, ça ne marche pas », a rappelé M. Zoellick.
Aussi, a-t-il indiqué, la Banque s’emploie-t-elle à promouvoir l’ouverture, la transparence et la responsabilité sociale en adaptant ses propres politiques et en collaborant avec les gouvernements clients. Le développement, a poursuivi M. Zoellick, peut être un moyen d’élargir la participation sociale, et la société civile engendre « une meilleure appropriation, un meilleur suivi et une meilleure gouvernance », au niveau de l’institution comme à celui du pays client. La Banque s’est récemment engagée à ne pas apporter son appui budgétaire aux pays dont les finances publiques ne sont pas assez transparentes.
M. Zoellick a, à plusieurs reprises, appelé à une « économie du développement démocratique ». Au nombre des initiatives lancées récemment par la Banque dans ce sens, figurent la mise en ligne en libre accès de 7 000 séries de données, l’instauration d’une politique de liberté de l’information et l’introduction d’une application cartographique pour les résultats.
Une session du Forum de la société civile intitulée « Libre accès aux données, aux connaissances et aux solutions : potentialités et écueils » était justement consacrée à l’examen des retombées d’une Banque mondiale totalement « ouverte » sur le développement et ses résultats. Les participants ont mis en avant le fait que l’« ouverture » n’est pas qu’une question de transparence mais aussi d’humilité : une Banque ouverte, c’est une Banque qui reconnaît qu’elle ne peut pas développer toute seule. Une société civile forte et l’usage des nouvelles technologies, conjugués au savoir et aux financements de la Banque : c’est probablement à partir de cette combinaison d’ingrédients que l’on parviendra à obtenir les meilleurs résultats possibles au plan du développement.
La directrice générale de la Banque mondiale Caroline Anstey a invité les participants à accompagner l’institution dans ce processus d’interaction. Dans un monde en mutation, a-t-elle affirmé, la Banque doit changer pour devenir un agent de facilitation et de connexion pour l’émergence de solutions.
« Comment faire en sorte que nos recherches prennent en compte les autres points de vue ?, s’interroge Mme Anstey. Comment faire en sorte que nos plateformes du savoir ne s’adressent pas qu’aux experts mais aussi aux citoyens ? ». Selon elle, l’enjeu consiste en particulier à trouver des moyens novateurs d’atteindre les bénéficiaires afin de s’assurer auprès d’eux que les projets portent leurs fruits et d’instaurer des mécanismes de supervision par les bénéficiaires dans les activités de Banque.
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