Publié sur Opinions

Le point au 18 février 2021 : vaccins, IDA-20, nouvelle direction à IFC, tribune avec Melinda Gates et autres actualités

Photo : © Mohamed Azakir/Banque mondiale
Photo : © Mohamed Azakir/Banque mondiale

Alors que le mois de février touche à sa fin, le Groupe de la Banque mondiale continue d’apporter un soutien urgent à ses pays clients. Voici un tour d’horizon de nos principales actualités et de mes interventions publiques récentes.

Le 12 février, lors de la réunion des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales du G7, j’ai dressé un bilan actualisé de nos opérations sur l’année 2020 (dont une hausse de 65 % des engagements de la Banque mondiale) et fait le point sur nos financements en faveur des campagnes de vaccination contre la COVID-19 dans les pays en développement. J’ai aussi fait part de nos travaux sur un processus conjoint FMI-Banque mondiale destiné à accélérer la mise en œuvre du cadre d’action commun du G20 sur la réduction de la dette, et évoqué la possibilité de prendre en compte les efforts consacrés à l’action climatique et au développement pour aboutir à des réductions plus substantielles.

Le 12 février toujours, je me suis entretenu avec nos partenaires de l’Alliance du Vaccin (Gavi), et en particulier avec le président de la République française, Emmanuel Macron. Lors de ces échanges, il a été question des moyens qui permettraient accélérer la vaccination dans les pays en développement, et notamment de l’importance d’une plus grande transparence dans les contrats d'achat et de la question des clauses de responsabilité pour permettre la livraison des vaccins.

Dans un communiqué énergique publié le 19 février, le G7 mentionne plusieurs aspects importants, dont un appel en faveur de la mise en œuvre totale et transparente des initiatives d’allègement de la dette du G20. 

  • Le G7 prend également des engagements forts pour l'accès des pays en développement aux vaccins anti-COVID. 
  • Ce n'est qu'en garantissant l’accès de tous à la vaccination que l’on pourra reprendre le chemin du développement et surmonter les effets dévastateurs de la pandémie sur les populations et les économies.
  • Je m'exprime plus longuement ici (a) sur la déclaration du G7.

Au cours du mois de février, notre Conseil a approuvé des financements destinés à soutenir les campagnes vaccinales contre la COVID-19 dans quatre pays, et nous prévoyons de donner le feu vert à huit opérations de plus d’ici la fin mars, ce qui porterait à 1,6 milliard de dollars le montant des financements alloués au déploiement des vaccins. Au moins une trentaine d'autres pays devrait suivre, sachant que nous recevons toujours plus de demandes et que nous nous employons à engager l’enveloppe de 12 milliards de dollars mobilisée en soutien à la vaccination.

  • Les pays peuvent utiliser ces ressources pour se procurer des vaccins par le biais du mécanisme COVAX, une fois que celui-ci est en mesure de confirmer la disponibilité des doses et des dates de livraison, mais aussi auprès d'autres intermédiaires ou de fabricants. À cet égard, il sera essentiel d’assurer une plus grande transparence dans les contrats entre fabricants et acheteurs pour pouvoir intensifier la production et l’acquisition de vaccins. 
  • Nous avons travaillé en étroite collaboration avec Gavi, l’OMS et l’UNICEF afin d'évaluer l’état de préparation de plus de 100 pays en matière de vaccination. Les équipes du Groupe de la Banque mondiale travaillent actuellement pour assurer un déploiement et un financement ciblé et efficace dans les pays, tout en les aidant à gérer des aspects contractuels fondamentaux, notamment en matière de calendriers de livraison, de clauses de non-responsabilité et d’indemnisation.
  • Compte tenu de l’urgence et de la complexité du déploiement des vaccins, nous mobilisons tous les canaux de coopération, y compris avec l’Union africaine et directement avec les fabricants, dans le but d'accélérer les vaccinations.
  • IFC, la branche du Groupe de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, peut investir dans la fabrication de vaccins une fois démontrée sa valeur ajoutée (principe d’« additionnalité ») et s’emploie actuellement à remédier aux obstacles qui entravent les chaînes d'approvisionnement des vaccins, des traitements et des tests de diagnostic.
  • C’est avec espoir que j’ai accueilli l’annonce du lancement du programme de vaccination au Liban, le 14 février. Le Parlement libanais a adopté une disposition qui protège les laboratoires contre des poursuites éventuelles, le pays reçoit des doses du vaccin Pfizer une fois par semaine, et nous travaillons en étroite collaboration avec le Comité international de la Croix-Rouge à la supervision de leur distribution.

Nous devons aller plus loin et fédérer une dynamique plus forte sur les vaccins, mais aussi sur la dette, sur le climat et sur l’ensemble des défis de développement auxquels est confrontée la communauté mondiale. La prochaine reconstitution des ressources de l’Association internationale de développement (IDA-20) revêt une importance capitale à l’heure où les pays les plus pauvres auront besoin de financements concessionnels pour se reconstruire après la pandémie.

  • Pour en savoir plus sur ces priorités, je vous encourage à vous rendre sur la plateforme Devex (a).

Lundi dernier, j’ai félicité Ngozi Okonjo-Iweala pour sa nomination à la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Nous sommes particulièrement heureux de voir Ngozi prendre les commandes de l’OMC alors qu’elle avait été directrice générale de la Banque mondiale par le passé. Comme elle l’a souligné dans une allocution adressée aux membres de l’OMC, il est aujourd’hui plus que jamais capital de préserver l’ouverture des échanges commerciaux. Parce que le commerce est synonyme d'accès à des denrées alimentaires et des produits médicaux essentiels et qu’il contribue à atténuer les conséquences de la pandémie. Je me réjouis à la perspective de tisser de solides relations de travail dans ce nouveau cadre. 

Jeudi, j’ai eu le plaisir d'annoncer la nomination de Makhtar Diop au poste de directeur général et vice-président exécutif d’IFC.

  • Ancien ministre de l’Économie et des Finances du Sénégal entré à la Banque mondiale il y a près de 20 ans, Makhtar a à son actif une expérience approfondie dans les domaines du développement et de la finance, et une carrière marquée par un leadership énergique et le sens du service vis-à-vis des pays en développement, tant dans le secteur public que dans le privé.
  • Alors que le Groupe de la Banque mondiale accélère ses efforts en vue de stimuler le développement de ses pays clients, Makhtar apportera à IFC des compétences qui contribueront à la réalisation de nos objectifs pour le développement du secteur privé et à la mise en œuvre de la stratégie « 3.0 » d’IFC, dont l’objectif est de favoriser la création de nouveaux marchés et mobiliser des capitaux privés à grande échelle.  

J’ai également eu le plaisir d'annoncer la nomination de Stephanie von Friedeburg au poste de vice-présidente principale d’IFC et au sein de l’équipe de direction du Groupe de la Banque mondiale. Nous exprimons toute notre reconnaissance à Stephanie pour la manière dont elle a su diriger IFC pendant cette période de transition et nous nous félicitons qu’elle continue à exercer des fonctions de direction de premier plan.

Jeudi encore, Melinda Gates et moi-même avons souligné combien il est important de placer les femmes au cœur de la relance post-COVID. Dans une tribune conjointe publiée sur Bloomberg, nous appelons les gouvernements à agir dans trois domaines clés :

  1. Les pays peuvent accélérer la numérisation de leurs systèmes d’identification de la population, de leurs plateformes de paiement et d’autres services essentiels, en partenariat avec le secteur privé. Des systèmes numériques de pointe peuvent identifier les femmes dans le besoin afin de leur faire bénéficier de transferts monétaires rapidement et en toute sécurité.
  2. Les pouvoirs publics peuvent lever les obstacles à la pleine inclusion économique des femmes, comme entrepreneures ou comme salariées. La réduction des inégalités entre les sexes dans l’entrepreneuriat contribuerait à réduire la pauvreté, créer des emplois et stimuler la croissance et l’innovation.
  3. Les dirigeants doivent s’engager à offrir aux filles une éducation digne de ce nom, au moins jusqu’à la fin du cycle secondaire. En plus d’ouvrir l’accès à l’emploi, l’éducation est la clé permettant aux femmes d’avoir du pouvoir et de l’influence dans leur propre vie.

Je salue encore une fois, en ces temps si difficiles, le soutien et les efforts de nos actionnaires, nos personnels et nos partenaires à travers le monde. Les progrès accomplis sont encourageants, et mon vœu, pour les mois qui viennent, est que le Groupe de la Banque mondiale continue à apporter une contribution vigoureuse à la reprise.

Ce billet a été initialement publié en anglais sur LinkedIn.


Auteurs

David Malpass

Ancien président du Groupe de la Banque mondiale

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