Publié sur Opinions

Maximiser les financements pour l’action climatique

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Photo: Banque mondiale / Simone D. McCourtie

Imaginez un monde dans lequel les populations seraient mieux armées pour lutter contre les effets délétères du changement climatique sur leur habitat, leurs moyens de subsistance et leur santé.  Dans ce monde, les infrastructures, notamment nos routes et nos villes, seraient plus résilientes. Imaginez un monde dans lequel tous les habitants auraient accès à des sources d’énergie, des services de gestion des déchets et des systèmes de transport durables, fiables et d’un coût abordable, et dans lequel les forêts seraient préservées et les pratiques agricoles durables. Nos sociétés disposeraient alors de solutions intelligentes et évolutives, dans chaque secteur de l’économie.

Ce monde est possible, mais il exige d’inventer de nouvelles réponses. D’où l’importance d’une conférence comme Innovate4Climate (a), à laquelle j’assisterai la semaine prochaine. Nous avons besoin de bonnes idées, venant de tous les pans de la société, et de nous rassembler pour que des idées encore meilleures puissent émerger. 
 

Le Groupe de la Banque mondiale participe à la lutte contre le changement climatique car il est conscient de la menace : sur l’ensemble de la planète, les populations sont victimes d’inondations de plus en plus graves, de l’intensification des sécheresses, de l’élévation du niveau des mers et de catastrophes naturelles dont la fréquence augmente. Les plus pauvres sont les plus durement touchés.
 
Si rien n’est fait, 100 millions d’individus (a) retomberont dans la pauvreté d’ici 2030, et, à l’horizon 2050, plus de 140 millions, en Afrique subsaharienne, en Amérique latine et en Asie du Sud, seront contraints de migrer. La communauté mondiale a le devoir urgent de limiter la hausse des températures planétaires à moins de 2 °C d’ici la fin du siècle. Et il faut pour cela une action mondiale coordonnée d’une ampleur et d’une rapidité sans précédent.
 
En 2016, le Groupe de la Banque mondiale a adopté un ambitieux plan d’action destiné à mettre en phase action climatique et politiques de développement. Ce plan prévoit notamment de porter à 28 % d’ici 2020 la part des financements qui permettent de lutter contre le changement climatique. Nous sommes en bonne voie pour atteindre, voire dépasser, ces objectifs. En 2017, nous avons alloué un montant record de 12,8 milliards de dollars à l’action climatique dans les pays en développement.
 
Le défi à relever est immense. Le financement nécessaire pour la transition mondiale vers une économie climato-résiliente et sobre en carbone se chiffre en milliers de milliards de dollars. Cet argent ne tombera pas du ciel.
 
C’est là qu’intervient le secteur privé. La Banque mondiale et les Nations Unies ont constitué la plateforme Invest4Climate (a) précisément pour mobiliser davantage de capitaux privés en faveur de l’action climatique, en associant fonds publics, réformes et financements innovants.
 
En Indonésie, par exemple, nous soutenons la mise en place d’un mécanisme d’atténuation des risques qui permettra d’investir 650 millions de dollars, dont 325 millions en provenance de la Banque mondiale, dans la prospection géothermique. La Société financière internationale (IFC) a élaboré un dispositif de financement mixte complémentaire pour appuyer le développement en aval de la filière géothermique grâce à des fonds levés auprès d’opérateurs privés.
 
Au Ghana et en Côte d’Ivoire, nous travaillons en partenariat avec la société civile et 22 entreprises à des solutions qui accroîtront le rendement des cacaoyers tout en réduisant les surfaces cultivées, de manière à lutter contre la déforestation et la dégradation des terres.
 
Si l’on s’y prend bien, on peut transformer les risques climatiques en autant d’opportunités pour assurer la pérennité économique de chaque pays et progresser vers un monde mieux armé face au changement climatique. 


Auteurs

Hartwig Schafer

Vice-président de la Banque mondiale pour la région de l'Asie du Sud

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